Relation mère-fille : comprendre les causes des tensions et leurs conséquences

Les causes des conflits mère-fille : Pourquoi ces tensions ?

La relation mère-fille est empreinte de complexité et de contradiction. Plusieurs facteurs peuvent expliquer pourquoi cette relation est souvent marquée par des tensions et des conflits. D’abord, il y a la proximité émotionnelle intense qui caractérise cette relation. Les mères et les filles partagent un lien émotionnel très fort, qui peut à la fois être une source de soutien et de tension.

Les attentes réciproques, amplifiées par les rôles de genre et les pressions sociales, créent un terrain fertile pour les malentendus et les ressentiments. Cette tension entre conformité et individualité est au cœur de nombreux conflits mère-fille. Les mères peuvent ressentir une pression intense pour transmettre à leurs filles les normes et les valeurs de la société, ce qui peut conduire à des conflits lorsque les filles cherchent à forger leur propre identité. De leur côté, les filles peuvent ressentir une pression pour répondre aux attentes de leurs mères et de la société, créant une tension entre leur désir d’autonomie et leur besoin d’approbation maternelle.

Par ailleurs, la rivalité et la compétition peuvent également jouer un rôle significatif dans cette relation. Les mères peuvent parfois percevoir leurs filles comme des rivales, surtout en ce qui concerne les domaines de la féminité et de l’accomplissement personnel. Cette compétition peut se manifester de manière subtile ou ouverte, créant un climat de tension et de ressentiment.

Il est également intéressant de noter qu’il y a des moments formidables, d’autres moins bons, des périodes où ça va et d’autres où ça ne va pas. Personne n’est parfait : ni les mères, ni les filles ! Les filles ont souvent l’impression qu’elles sont géniales et que leurs mères ont tout faux, mais elles ont parfois de mauvaises exigences, font trop de reproches ou interprètent mal des choses qui n’ont pas à l’être.

Les clashs sont une manière de se faire connaître et de dire à l’autre : « je ne suis pas là où tu crois, je suis ailleurs ». Faut-il craindre ces clashs ? Non, justement ! Il faut les voir comme des repositionnements.

En plus, le rôle de fille et de jeune femme est avant tout de construire sa vie d’adulte. Une « bonne fille », c’est quelqu’un qui exprime ses besoins, qui englobe sa mère dans sa construction de vie et qui l’aide à comprendre où elle en est.

Il est très apaisant aussi de comprendre que beaucoup de mères sont des funambules. Lorsqu’elles étaient petites, leur mère comprenait tout, les consolait et résolvait tout. Ainsi, quand elle les blesse, on pense souvent qu’elle le fait exprès.

Les causes sous-jacentes de ce type de problèmes sont souvent le fossé générationnel entre les mères et les filles ainsi que le rôle des femmes dans la société. Historiquement, on s’attendait à ce que la fille suive simplement les traces de sa mère, mais cela n’est plus le cas.

Les rôles de genre et les attentes sociales jouent un rôle capital dans la complexité de cette relation. Les filles peuvent se retrouver en conflit entre ce qui est valorisé par leur groupe et par les valeurs que leur transmettent leurs mères.

Identifier une relation mère-fille toxique : Quels signes observer ?

Les signes d’une relation mère-fille toxique :

Les relations toxiques peuvent exister entre parents et enfants. Une mère toxique est un parent qui n’autorise pas son enfant à exister. C’est une mère qui va, par son attitude, ses comportements, sa personnalité et le mode d’interaction qu’elle met en place avec son enfant, nuire au développement de celui-ci. Ce comportement empêche son individuation, son autonomie et sa responsabilisation.

Voici les signes à observer :

• L’enfant doit répondre aux besoins narcissiques de la mère, n’étant pas considéré comme personne à part entière mais pour ce qu’il apporte à la mère.
• La violence de la mère toxique est essentiellement psychologique et verbale, mais elle peut avoir des conséquences physiques et/ou sexuelles.
• La mère toxique est excessivement contrôlante : l’enfant n’est libre ni dans sa pensée ni dans son comportement.
• Elle cherche à tout savoir et à tout régenter. Rien ne peut ni ne doit lui échapper, empêchant toute intimité et toute erreur.
• Cette indifférence crée une insécurité, un manque de protection et d’assurance pour l’enfant.
• L’enfant manque de cadre et d’équilibre, n’a pas de repère stable et pense qu’il ne mérite pas d’attention ni de protection.
• Il existe un contrôle excessif de la vie de l’enfant, accompagné de jugements répétés et dévalorisants.
• Une instrumentalisation de l’enfant, où l’enfant joue le rôle du parent (parentalisation).
• Les mères qui agissent de cette façon utilisent le blâme et la honte pour contrôler leurs filles, leur disant des choses dures et les rabaissant.
• Ces comportements peuvent entraîner des sentiments de malaise et de reproche chez les filles. Elles se reprochent des choses qu’elles n’ont pas faites.
• Les parents toxiques rendent souvent leurs enfants responsables de leurs échecs. L’estime personnelle de l’enfant est durement éprouvée.
• L’enfant risque de tout tenter pour satisfaire son parent, sans jamais y parvenir réellement.

Psychanalyse et relation mère-fille : Quels enseignements ?

L’amour en question

• Tableau 1: La mère a dit : « Tu comprends je ne voulais pas d’enfants. J’ai même essayé de… ». Le mot d’avortement est trop difficile à prononcer devant la fille. Pourtant certaines l’entendent ou reconstruisent ce désir. Comme l’a fait Marie Cardinal dans Les mots pour le dire. La mère poursuit : « c’était encombrant d’être enceinte ; je ne voulais pas. Tu es arrivée comme un paquet de linge sale. À porter. À nourrir. En plus… ».
• Tableau 2: La mère a dit : « j’ai tant souffert d’être séparée de ma petite fille. Tant souffert, tu ne peux pas t’imaginer. Mais après ta naissance, je suis tombée tellement malade qu’il a fallu t’éloigner. J’ai tant souffert ». La fille la croit longtemps même si elle n’entend jamais rien sur sa propre souffrance d’enfant déposée à l’ASE. Pour une maladie de la mère ? Ou pour quelque chose qui se tait, qu’elle sait inconsciemment ; car quand elle est revenue dans sa famille – redonnée ou reprise – ce fut loin du paradis attendu et rêvé. Au contraire : régulièrement passait la menace de l’abandon.
• Tableau 6: Une autre mère a dit : « Avec les bombardements, la guerre, les restrictions, les menaces, difficile d’avoir un enfant. Au fond je n’en voulais pas. Ou alors, à la rigueur un garçon. Bon puisque tu étais là… fallait bien t’accepter. Encore que sur les routes de l’exode, que de difficultés avec toi… Mais j’ai fait ce que j’ai pu ! ». La fille se souvient de soins violents ; les cheveux coupés trop courts, comme pour la faire garçon, ou brossés sauvagement.
• Tableau 8: Cette fille dit aussi l’amour maternel inconditionnel et s’interroge sur sa stérilité. Sa fragilité témoigne d’une enfance à mère défaillante, dépressive. Sans doute, elle ne regardait pas l’enfant, pense celle qui écoute et a lu F. Dolto. Pourtant, elle répète inlassablement que « tout s’est bien passé », qu’il n’y a « rien à dire ». Aucun traumatisme.

Difficultés de la relation mère-fille

• La relation entre la mère et la fille est difficile en raison de la proximité émotionnelle intense qui caractérise cette relation. Les mères et les filles partagent souvent un lien émotionnel très fort, qui peut à la fois être une source de soutien et de tension.
• Cette proximité peut amplifier les conflits, car les attentes et les sentiments sont exacerbés.
• La première relation mère-fille, marquée par un amour profond mais également par une haine parfois inavouable, se révèle complexe.
• Il arrive à un moment de leur vie où une mère et sa fille ont besoin de comprendre la nature des relations qui les lient l’une à l’autre.
• Du point de vue de la psychanalyse, les attentes réciproques entre mère et fille sont profondément ancrées dans l’inconscient.
• On perçoit ici comment s’est instaurée une relation anaclitique, où l’abdication maternelle tenait lieu de credo, peut-être dans une tentative…

Comment rétablir une communication avec sa mère ?

Si vous cherchez des moyens d’apprendre à améliorer la relation mère-fille, cet article est fait pour vous. La rupture des relations mère-fille est un problème courant dans notre société actuelle. De nombreuses mères et filles ont des difficultés à communiquer entre elles. La bonne nouvelle, c’est qu’il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire pour aider à réparer la relation brisée entre les mères et leurs filles.

Pour améliorer votre relation mère-fille, vous devez réfléchir. Vous devez être proactive et prendre des mesures pour changer les choses. Cependant, ce processus n’est pas facile. Il faut du temps et de la patience. Mais si vous continuez à essayer, vous finirez par trouver le succès. Une fois que vous aurez fait tout cela, vous pourrez passer à l’étape suivante pour créer une relation mère-fille plus saine.

Il est impératif de :

• s’exprimer avec empathie,
• comprendre les ressentiments mutuels,
• manifester une ouverture au dialogue.

De plus, il est recommandé de :

• prendre du recul sur la situation et ses émotions,
• identifier les schémas relationnels répétitifs,
• prendre conscience des dynamiques du passé qui se rejouent dans la relation actuelle.

Enfin, il est important de :

• poser les bases d’une communication plus saine,
• exprimer clairement ses besoins et limites,
• construire une nouvelle relation adulte-adulte,
• pardonner le passé et opter pour des mots apais

Quelles sont les conséquences d’une mauvaise relation mère-fille ?

La relation mère-fille est marquée par une proximité émotionnelle intense, oscillant entre amour et haine, soutien et tension. Si le lien d’attachement est altéré, cela peut engendrer des blessures émotionnelles profondes qui persistent tout au long de la vie.

Cela impacte significativement le bien-être psychologique ainsi que les relations futures. En particulier, les conflits non résolus et persistants avec la mère peuvent avoir un impact négatif considérable sur la santé mentale des femmes.

• Ces conflits se traduisent par de l’anxiété, de la dépression ou un faible estime de soi.
• Ils influencent également négativement leurs relations futures, que ce soit dans leur vie sentimentale, amicale ou professionnelle.

Par ailleurs, la rivalité féminine intergénérationnelle, parfois subtile, constitue un héritage émotionnel transmis inconsciemment. Elle peut alimenter une forme de haine entre la mère et sa fille, avec des conséquences importantes sur le développement psychique de cette dernière.

Les attentes projetées par la mère sur sa fille peuvent également avoir un impact sur l’estime de soi de cette dernière. Lorsque ces attentes ne correspondent pas aux aspirations propres de la fille, cela peut créer des tensions influençant son développement personnel.

De plus, entre complicité et rivalité, tendresse et agressivité, les relations mère-fille sont parfois compliquées et teintées d’ambivalence. Une mère qui menace de déshériter sa fille ou une fille qui souhaite placer sa mère sous tutelle illustrent ces tensions.

Enfin, les attentes réciproques entre mère et fille sont profondément ancrées dans l’inconscient, liées à des désirs et des peurs primordiaux. Dès sa naissance, la fille entre dans un monde où la mère joue le rôle de premier objet d’attachement et de sécurité. Cette dynamique peut ainsi créer un climat de compétition qui, loin d’être constructif, devient une source de tension et de conflit.

Ainsi, la relation mère-fille, à la lumière de la psychanalyse et de la psychologie, est un terrain fertile pour les conflits en raison des attentes, des projections et des dynamiques de rivalité profondément enracinées.