đ” 2022-03-29 00:10:00 â Paris/France.
Les Red Hot Chili Peppers ont souvent semblĂ© au bord de lâimplosion, mais jusquâici le groupe a toujours rebondi. Le quatuor de Los Angeles, dont le mĂ©lange de punk et de funk sâest avĂ©rĂ© extrĂȘmement influent dans les annĂ©es 1990 et au-delĂ , a atteint des sommets que peu dâacteurs rock actuels peuvent atteindre â une performance au Super Bowl en 2014, 100 millions de disques vendus. Mais toutes les quelques annĂ©es, le groupe de durs Ă cuire se retrouve au bord de lâeffondrement. AprĂšs le succĂšs massif de la percĂ©e du groupe en 1991, « Blood Sugar Sex Magik », le guitariste prodige John Frusciante a quittĂ© les Peppers et a luttĂ© avec acharnement contre la dĂ©pendance Ă lâhĂ©roĂŻne. Le chanteur Anthony Kiedis, le bassiste Flea et le batteur Chad Smith ont Ă©galement eu leur part de problĂšmes de toxicomanie.
M. Frusciante a rejoint puis reparti aprĂšs le « Stadium Arcadium » de 2006 pour se concentrer sur son travail en solo, qui est Ă©trange et parfois merveilleux et lui a valu un culte. Les deux disques sans M. Frusciante Ă©taient dĂ©cidĂ©ment inĂ©gaux â lâun mĂ©diocre (« Iâm With You » de 2011), lâautre intrigant (« The Getaway » de 2016, exceptionnellement luxuriant, produit par Danger Mouse et mixĂ© par lâassociĂ© de Radiohead Nigel Godrich). Pourtant, malgrĂ© tout ce tumulte, dâune maniĂšre ou dâune autre, les Red Hot Chili Peppers ont endurĂ©.
Sur « Unlimited Love » (Warner), le 12e album studio du groupe, sorti vendredi, M. Frusciante revient au bercail, pour la premiĂšre fois en 16 ans, tout comme le super-producteur Rick Rubin, qui faisait partie intĂ©grante du succĂšs antĂ©rieur du groupe. mais nâa pas travaillĂ© avec eux depuis plus dâune dĂ©cennie. Avec le personnel derriĂšre les plus grands succĂšs du groupe, il nâest pas surprenant que le nouvel ensemble ressemble Ă un retour dĂ©libĂ©rĂ© aux sources. La production est ultra-simple, mettant lâaccent sur les qualitĂ©s les plus identifiables du groupe â la basse percutante de Flea, le backbeat solide comme le roc de M. Smith et la guitare minimaliste de M. Frusciante.
Et puis il y a M. Kiedis. Beaucoup de gens se sont moquĂ©s de la bĂȘtise de ses paroles au fil des ans. Lorsquâil ne chante pas une ballade, sa principale stratĂ©gie consiste Ă fournir des observations de flux de conscience entre un disc-jockey hepcat des annĂ©es 1960 et un rappeur de la vieille Ă©cole. Mais sâil a entendu les plaintes, il a choisi de les ignorer, et les choix loufoques abondent. Cela ressort du morceau dâouverture et du premier single de « Unlimited Love », « Black Summer », qui voit le leader lancer des non-sĂ©quences telles que « Ma Greta pĂšse une tonne » et « les ornithorynques sont peu nombreux » dans ce qui ressemble Ă un Irlandais. brogue. Mais le refrain accrocheur et mĂ©morable de lâair â traditionnellement une spĂ©cialitĂ© du groupe â efface les dĂ©fauts de la chanson.
Malheureusement, Ă quelques exceptions notables prĂšs â les suivants « Here Ever After », « These Are the Ways » Ă mi-parcours du disque â les refrains meurtriers sont dâune raretĂ© dĂ©concertante sur « Unlimited Love ». Les chansons sont bien jouĂ©es et logiquement arrangĂ©es mais aussi Ă©trangement inertes. Alors quâun groove midtempo se succĂšde, nous reconnaissons la basse Ă©clatante de Flea et la caisse claire rĂ©guliĂšre de M. Smith, mais les constructions de chansons sont par cĆur, animĂ©es uniquement par lâexcursion occasionnelle Ă la guitare de M. Frusciante.
Dâune part, le groupe et M. Rubin font preuve dâune retenue remarquable â il nây a aucune tentative dâhabiller le son du groupe ou de lâaligner sur les tendances actuelles, et les arrangements simples seront faciles Ă reproduire en direct. Mais de nombreuses chansons semblent Ă moitiĂ© terminĂ©es. Comme câest typique pour les productions de M. Rubin, chaque instrument est fort, fortement compressĂ© et dans votre visage. Ce qui est ironique Ă©tant donnĂ© quâil sâagit de loin du disque le plus doux des Peppers : les tempos sont gĂ©nĂ©ralement lents et il y a trĂšs peu dâaccords de puissance. Ă moins que vous nâĂ©coutiez attentivement, les chansons de ce long album â 17 titres, 73 minutes â se mĂ©langent.
Le R&B squelettique aux influences funk des dĂ©buts de Prince semble ĂȘtre une influence primordiale. Cela semble prometteur sur le papier, mais les tentatives de paroles de M. Kiedis sur lâamour et la camaraderie Ă©chouent. Il nâa pas grand-chose Ă dire sur les subtilitĂ©s des relations, et sur le fade « Sheâs a Lover » â le clin dâĆil le plus Ă©vident de Prince ici â il se rabat sur des comĂ©dies gĂ©missantes comme « Elle est tellement pleine de courbes dâapprentissage ».
Ici et lĂ , M. Kiedis revient sur sa vie dans la musique. Le troisiĂšme morceau, « Aquatic Mouth Dance », rend hommage Ă certaines des premiĂšres influences du groupe sur une ligne de basse chargĂ©e tandis que les cors ajoutent une touche de couleur ; la cinquiĂšme coupe, « Poster Child », est particuliĂšrement folle, car il libĂšre des associĂ©s sur lâhistoire de la musique sans point particulier Ă lâesprit (« Steve Miller et Duran Duran / Un joker dansant dans le sable / Van Morrison lâhomme astral »). M. Kiedis a lâair de sâamuser, mais ces chansons ne rĂ©sistent pas Ă une Ă©coute rĂ©pĂ©tĂ©e.
Lâavant-dernier morceau, « The Heavy Wing », est lâun des rares endroits du disque oĂč les Peppers se dĂ©chaĂźnent vraiment, mais le dernier « Tangelo », encore une autre ballade tranquille, les ramĂšne sur terre. Câest tellement sobre que les seules choses qui ressortent sont des lignes maladroites comme « lâodeur de ton bonjour » et « le sourire dâun couteau / Est rarement ami ».
Le groupe et M. Rubin sont depuis trop longtemps pour faire un album vraiment affreux â ce sont des pros qui savent comment amener ces chansons au stade « écoutable », Ă tout le moins. Mais il y a un sĂ©rieux manque dâĂ©nergie et de but sur « Unlimited Love ». Câest comme si toutes les personnes impliquĂ©es Ă©taient si heureuses de retrouver la formation classique quâelles pensaient plus Ă essayer de sonner comme les Red Hot Chili Peppers quâĂ jouer comme eux.
â M. Richardson est le critique de musique rock et pop du Journal. Suivez-le sur Twitter @MarkRichardson.
Copyright ©2022 Dow Jones & Company, Inc. Tous droits réservés. 87990cbe856818d5eddac44c7b1cdeb8
SOURCE : Reviews News
NâhĂ©sitez pas Ă partager notre article sur les rĂ©seaux sociaux afin de nous donner un solide coup de pouce. đ§