😍 2022-07-12 23:00:46 – Paris/France.
Lucien Gilabert, Federico Couts et Pedro Velázquez, protagonistes de la comédie musicale Tick Tick Boom – Crédits : @PATRICIO PIDAL/AFV
Tic, tic… Boum ! est le premier ouvrage de Jonathan Larson, l’auteur de Location, et s’y déploient déjà tout l’éventail des thèmes qui l’obsèdent : la confiance en sa vocation, la réalisation de soi, la recherche du succès, les limites de temps pour y parvenir. Il raconte l’histoire d’un compositeur en herbe nommé Jon, qui vit à New York et tente de réaliser ses rêves au début des années 1990. Enfin, il raconte sa propre histoire, alors qu’il tentait de s’imposer au théâtre en tant que dramaturge, au bord des années 30. Au début, il l’a interprété lui-même, comme s’il s’agissait d’un acte en solo. Mais après sa mort subite, survenue juste un jour avant la première de Location –la comédie musicale qui fera de lui une célébrité en 1996– son collègue David Aubrun il l’a révisé et réorganisé en une pièce à trois acteurs. C’est ainsi qu’il a été créé à Off Broadway en 2001 et qu’il est arrivé en Argentine en 2012, où il a eu une première version locale au Maipo Kabaret et au Ciudad Cultural Konex.
Andrew Garfield, dans Tick, Tick… Boum ! – Crédits : @Macall Polay/NETFLIX
Désormais, fort du succès mondial de sa traduction cinématographique l’an dernier (en partie grâce à la diffusion massive que lui a accordée la plateforme Netflix), dirigée par Lin-Manuel Miranda (auteur, protagoniste et réalisateur des comédies musicales primées Dans les hauteurs Oui hamilton), et mettant en vedette Andrew Garfield (qui est devenu célèbre pour la première fois en jouant Spider-Man au cinéma, puis a stupéfié Broadway en tant qu’acteur dramatique dans Les anges en Amérique), Buenos Aires profitera à nouveau Tic Tic… Boum ! La nouvelle version montera sur scène aujourd’hui, à 20h30, dans la salle Pablo Picasso du Paseo La Plaza. Il est installé dans une coopérative et ne proposera que huit représentations (toujours les mardis à la même heure) en raison de problèmes de droits (un format qui ces derniers temps a permis de tenir des mises en scène honorables Dans les hauteurs, Compagnie, Rocher des âges, Le spectacle d’horreur rocheux Oui libre de toute attache). Son directeur est le célèbre Ariel du Maître (tango féroce, réveil du printemps, Cabaret, Pierre Pan, Aladdin, ce sera super). Et le casting, qui sera accompagné en direct par cinq musiciens, est composé de trois jeunes et notables interprètes du genre musical : Federico Couts (Rocher des âges, Une fois dans la vie), Pedro Vélasquez (aujourd’hui dans Bottes coquines Oui Shrek) Oui lucien gilbert (aujourd’hui dans Je le veux déjà Oui mon cadeau imaginaire); à ceux que La nation réunis pour anticiper le spectacle.
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Pedro Velázquez, Lucien Gilabert et Federico Couts sont les protagonistes de la version locale – Crédits : @PATRICIO PIDAL/AFV
« Avec le directeur général et le directeur des acteurs (Marcelo Chevalier), nous essayons de rapprocher l’œuvre de notre idiosyncrasie et de faire de son thème quelque chose de plus universel. L’idée est qu’il n’est pas tellement situé à New York et dans ce qui se passait à Larson à l’époque. Nous voulons que le public trouve une histoire actuelle sur les désirs, les angoisses et les peurs et sur la pression que signifie avoir 30 ans pour toute une génération », commente Gilabert, qui vient d’atteindre cet âge ; et pour cette raison, elle assure « Je me sens tellement identifiée à ¡Tic, tic… Boum !. Parce qu’à 30 ans vient la pression de devoir arriver, et chaque jour on se demande ce qu’il adviendra de sa vie et de sa carrière. À son tour, Couts ajoute que le travail fonctionne « comme une bonne analyse psychologique » d’un certain groupe d’âge, en particulier lorsqu’il s’agit d’approfondir « les problèmes de santé mentale, les exigences que nous nous imposons et les attentes excessives que tant d’anxiété qu’ils nous provoquent ». Il aborde également un autre thème, l’un des grands thèmes de notre génération, celui de la réussite, ou plutôt de ce que signifie la réussite pour chacun d’entre nous. Qu’est-ce que ça veut dire de le frapper et en combien de temps faut-il y parvenir ? » s’interroge l’acteur, qui avoue avoir 32 ans. « Pour moi, ce problème est beaucoup plus présent aujourd’hui que dans les années 90, lorsque la pièce a été écrite. C’est pourquoi il me semble que c’est une pièce d’avant-garde : elle touche à des questions aujourd’hui contre-courantes, et porte son regard critique sur le successisme, sur l’habitude de valoriser les résultats plutôt que les processus ». Ainsi énoncé, Tic, tic… Boum ! pourrait être considéré comme le miroir d’une génération. Et point. Mais Velázquez, 38 ans, assure que la pièce apporte « un grain de sable pour que nous quittions tous mieux le théâtre ». « L’œuvre parle aussi de notre position dans certaines situations : à la place de la peur, qui paralyse, ou à la place de l’amour, qui est toujours le moteur pour avancer. L’ouvrage se clôt sur un thème qui prend clairement parti dans cette voie ».
Tic, tic… Boum ! c’est par sa taille et sa nature une comédie musicale de chambre, ou « une comédie musicale intime », selon les mots de Couts. Et en cela, il diffère, et beaucoup, de la version cinématographique de Lin-Manuel Miranda, qui a « ouvert » le livre et les scènes à de nombreux lieux et personnages secondaires. Vous avez peur des comparaisons du public, qui fréquentera sûrement le théâtre avec une telle référence ? « C’est vrai que le film a eu beaucoup de production, et ça s’est très bien passé, mais le théâtre a aussi ses ressources pour produire de la magie, il n’y a rien à donner au spectacle vivant, et ici un regard très puissant l’emporte sur l’original matériel, celui du réalisateur, que je suis sûr que le public appréciera », juge Velázquez. « Loin de rivaliser, je crois que les deux versions apporteront la leur. En fait, Mastro et Caballero emmènent la mise en scène à l’opposé du film, qui est presque une méga production : dans un endroit très intime. Notre version sera pure dépossession et pièce de théâtre et trois comédiens en surface », comprend Gilabert.
Les nouveaux protagonistes de ¡Tick Tick… Boum ! ils considèrent comme un rêve devenu réalité de travailler sur ce projet – Crédits : @PATRICIO PIDAL/AFV
Quelques heures avant la première de Couts, Velázquez et Gilabert partagent le même sentiment. « C’est comme un rêve, nous sommes confrontés au plus grand défi de notre carrière », disent-ils. Et c’est compréhensible. Après avoir participé pendant des années à des ensembles ou joué des personnages secondaires, ils doivent aujourd’hui incarner les personnages principaux d’une comédie musicale. Surtout Couts, qui sera en charge du rôle principal absorbant de l’histoire, Jon, « qui m’oblige à plonger dans des zones inconfortables, dans la frustration et l’anxiété ; et pour moi, qui suis très anxieux et c’est pourquoi parfois ma tête l’emporte, s’enfoncer dans un personnage aussi conflictuel, et essayer de parcourir ses chemins de pensées, c’est compliqué, car cela m’amène à affronter certains démons. C’est très éprouvant, surtout parce que le personnage m’oblige aussi à me montrer très vulnérable, et ce sont des couleurs que je n’ai pas tellement traversées, puisque je viens plus du côté de la comédie et de la musique », avoue qui, soit dit en passant , cette année il s’est fait connaître en composant le thème « No te voy », rideau musical du feuilleton le premier d’entre nous. De son côté Gilabert composera Susan, sa petite amie, et Velázquez Michael, son meilleur ami. « C’est la comédie musicale où nous devrons jouer le plus, c’est du théâtre de théâtre et nous n’aurons aucun problème à nous mettre dans la boue. Nous donnerons tout », concluent-ils.
POUR PLANIFIER:
Tic, tic… Boum !
Auteur : Jonathan Larson
Réalisateur : Ariel del Mastro
Distribution : Federico Couts, Pedro Velázquez et Lucien Gilabert
Théâtre : Salle Pablo Picasso, Paseo La Plaza, Corrientes 1660
Durée : 70 minutes
Représentations : mardi, à 20h30
Billets : par Plateanet
SOURCE : Reviews News
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