đ 2022-09-28 16:16:29 â Paris/France.
La sĂ©rie « The Old Man » est diffusĂ©e sur Disney+, dans laquelle Robert Levine et Jonathan Steinberg adaptent le roman du mĂȘme nom de Thomas Perry avec quelques changements de dĂ©cor qui nâaffectent pas son essence : un thriller dâespionnage crĂ©pusculaire captivant dont le rĂ©cit suit les convenances de son genre, mais de maniĂšre beaucoup plus laxiste, considĂ©rant que son protagoniste est ĂągĂ©.
Ainsi, la sĂ©rie se permet de toucher aux questions existentielles et aux nuances de gris des vĂ©ritĂ©s qui trompent toujours. La durĂ©e de la plupart des sept Ă©pisodes de la premiĂšre saison est plus longue que dâhabitude, Steinberg et Levine prennent leur temps pour dĂ©velopper pleinement les personnages et les sous-intrigues, en se concentrant, avant tout, sur la figure complexe de leur protagoniste, un Jeff Bridges extraordinaire, qui compose ici lâun des meilleurs personnages de sa carriĂšre.
Bridges joue un vieil homme avec une vessie faible, des os douloureux et une grave perte de mĂ©moire, mais nous voyons bientĂŽt que cela ne lâempĂȘche pas dâĂȘtre un vieux bĂątard dur et rusĂ© prĂȘt Ă tout pour survivre. Dan Chase a vĂ©cu cachĂ© pendant 30 ans et est soudainement en fuite. On apprend vite que ce nâest pas son vrai nom, ni le seul. Nous le voyons Ă©galement en tant que jeune agent de la CIA en Afghanistan, jouĂ© par Bill Heck, et nous savons quâil essaie dâĂ©chapper Ă la vengeance pour quelque chose qui sâest passĂ© Ă lâĂ©poque.
Argent liquide, fausses identitĂ©s, endroits prĂ©parĂ©s pour se cacher⊠ce nâest pas votre grand-pĂšre typique. Les deux premiers Ă©pisodes de âThe Old Manâ sont magistraux. Lâadresse de jon watts est purement cinĂ©matographique, les poursuites muettes ont une mise en scĂšne prĂ©cise, presque humoristique, oĂč la camĂ©ra raconte tout sans quâil soit nĂ©cessaire de dialoguer. Le rĂ©alisateur de âSpider-Man : No Way Homeâ revient sur sa scĂšne de âCop Carâ mais Ă un niveau de forme dans lequel il nâa jamais Ă©tĂ© vu. Câest sans aucun doute sa meilleure Ćuvre.
Le cinĂ©ma post-action loin de la tendance âJohn Wickâ
Les scĂšnes avec les deux chiens de Chase sont formidables et en gĂ©nĂ©ral, on a lâimpression de voir quelque chose qui ressemble à « Fargo » et aux frĂšres Coen plutĂŽt quâĂ un film post-John Wick. Au fur et Ă mesure que nous entrons dans lâintrigue, les scĂšnes dâaction cĂšdent la place au mystĂšre et aux relations cachĂ©es des personnages, il y a deux chronologies qui maintiennent lâintrigue. Lâun est le passĂ© de Chase, et lâautre est le prĂ©sent, avec le lien avec le directeur adjoint du FBI, Harold Harper, qui est chargĂ© de le retrouver, ce qui rend lâenquĂȘte ultĂ©rieure et le jeu du chat et de la souris biaisĂ©s.
Les choses se compliquent encore lorsquâun fantĂŽme de leur passĂ© troublĂ© commun revient les hanter. Au milieu de tout cela, lâagent Adams et sa mystĂ©rieuse identitĂ© prĂ©sentent un autre type de dynamique dâintrigue. Nous voyons lâattention osciller entre ces personnages, passĂ©s et prĂ©sents, mais aucun dâentre eux nâest unidimensionnel. Tout le monde a des secrets qui les hantent et les dĂ©finissent. Mirages du passĂ©, recherche de rĂ©ponses et de rĂ©demption⊠il nây a rien de noir ou de blanc.
Lâunivers de âThe Old Manâ est inconfortable. Nous voyons Bridges sâĂ©chapper et afficher des capacitĂ©s incroyables et il est impossible de ne pas sympathiser avec lâacteur, mais nous ne sommes jamais tout Ă fait sĂ»rs de le faire. Loin dâĂȘtre un hĂ©ros, on sait quâil est capable de faire des choses terribles.et lorsque son chemin croise celui de Zoe (Amy Brenneman), dont la seule erreur est de lui permettre de louer une cabane, le vieil homme commence Ă apparaĂźtre plus menaçant et introduit une riche dimension morale dans la dynamique de la sĂ©rie.
Ambition cinématographique et cliffhanger douteux
Lâensemble du casting est excellent, mais John Lithgow est toujours spectaculaire en tant que contrepartie, et son personnage montre des faiblesses diffĂ©rentes de celles de Chase. La seconde moitiĂ© de la sĂ©rie est plus dĂ©tendue et met lâobjectif dans la relation complexe qui unit toutes les piĂšces du plateau, les sĂ©quences dâaction sont plus rares et plus Ă©loignĂ©es les unes des autres, bien quâĂ chaque fois quâelles apparaissent, la direction et la composition ont une prĂ©cision et une efficacitĂ© militaire, surtout il faut mettre en Ă©vidence la sĂ©quence de route du dernier Ă©pisode.
Mais dans lâensemble, lâĂąme de « The Old Man » est le dialogue tentaculaire, les Ă©lĂ©ments disparates du noir et une torsion du passĂ© et du prĂ©sent qui lui confĂšrent une imprĂ©visibilitĂ© absente des Ă©missions actuelles, qui la met au niveau des grandes sĂ©ries Ă lâambition cinĂ©matographique et des Ă©lĂ©ments inhabituels, comme la partition soignĂ©e de T Bone Burnett et Patrick Warren. Le gros problĂšme avec la sĂ©rie, cependant, est quâelle dĂ©cide de couper sa fin avec lâun des cliffhangers les plus insatisfaisants jamais vus dans une finale de saison.
Ce nâest pas un problĂšme car il y en aura un second, mais tel quâil est prĂ©sentĂ© il semblerait quâils aient laissĂ© lâĂ©pisode 8 de la sĂ©rie dans un tiroir. Une tache qui ne parvient pas Ă effacer le fait que âThe Old Manâ est un thriller brillamment Ă©crit, jouĂ© et rĂ©alisĂ©. qui maintient nos hypothĂšses changeantes Ă tout moment et parvient Ă nous faire entrer dans le fantasme de vivre Ă quoi ressemblerait la vieillesse pour un gars implacable qui refuse de tomber et est prĂȘt Ă tirer sur quiconque essaie dâabandonner avant lâheure.
SOURCE : Reviews News
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