The Number Ones : « You’re Makin’ Me High » de Toni Braxton

đŸŽ” 2022-04-20 14:28:00 – Paris/France.

Dans The Number Ones, je passe en revue chaque single n°1 de l’histoire du Panneau d’affichage Hot 100, en commençant par le dĂ©but du classement, en 1958, et en remontant jusqu’au prĂ©sent.

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La musique pop parle de sexe. C’est une gĂ©nĂ©ralisation excessive, mais il y a probablement plus de chansons pop sur le sexe que sur tout autre sujet. (Il y a aussi beaucoup de chansons d’amour, mais beaucoup de ces chansons d’amour sont vraiment des chansons de sexe dĂ©guisĂ©es.) Mais malgrĂ© tous les millions et millions de chansons sur le sexe, il est difficile d’écrire sur le sexe. Bien. La plupart du temps, les gens qui Ă©crivent des chansons sur le sexe peuvent ressembler Ă  des boules de corne effrayantes ou comme Steve Carrell dans La vierge de 40 ans disant que les seins ressemblent Ă  des « sacs de sable ».

ConsidĂ©rez, si vous voulez, cette phrase : « Je penserai toujours Ă  vous dans mes pensĂ©es intimes / Je peux vous imaginer toucher mes parties intimes. » C’est une ligne stupide ! C’est ridicule sur le papier ! Il est trĂšs, trĂšs difficile d’imaginer que quelqu’un utilise cette ligne comme un come-on sincĂšre. Celui-ci est assez mauvais aussi : « Je ne peux pas me dĂ©barrasser de toi / Je pense que je pourrais ĂȘtre obsĂ©dĂ© / La seule pensĂ©e de toi me donne envie de me dĂ©shabiller. » Mais le contexte est tout. Si vous pouvez trouver le bon chanteur, mĂȘme les rĂ©pliques sexuelles les plus stupides peuvent fonctionner.

Toni Braxton Ă©tait le bon chanteur. Ces deux rĂ©pliques idiotes proviennent de « You’re Makin’ Me High », le premier hit n°1 de Braxton, et Braxton les a vendues. Toni Braxton a grandi dans une famille profondĂ©ment religieuse et elle ne voulait pas vraiment chanter sur le sexe, mais elle Ă©tait bon Ă  elle. Braxton pouvait faire toutes les pistes de mĂ©lisme fluttery qui Ă©taient si populaires dans le R&B des annĂ©es 90, mais elle les livrait dans un murmure d’alto profond et rauque. Elle a toujours semblĂ© sĂ»re d’elle et consciente. Elle avait l’air d’avoir sa merde ensemble, c’est pourquoi ses chansons sur la dĂ©vastation romantique Ă©taient si touchantes. Mais Braxton pourrait aussi transformer Ă  peu prĂšs n’importe quoi en une chanson de la torche, et il y a une belle espiĂšglerie de sourcils arquĂ©s dans la façon dont elle a livrĂ© « You’re Makin ‘Me High ». Ce n’était pas ce que chantait Toni Braxton ; c’était comme ça qu’elle le chantait.

Toni Braxton Ă©tait l’aĂźnĂ©e de six frĂšres et sƓurs d’une famille mĂ©thodiste stricte de la banlieue de Severn, dans le Maryland. Severn n’est pas Baltimore, mais c’est assez proche. Tupac Shakur a passĂ© quatre ans Ă  Baltimore quand il Ă©tait enfant, mais je n’ai pas vraiment eu l’occasion d’écrire sur un natif de Baltimore dans cette chronique depuis que Billy Griffin a remplacĂ© Smokey Robinson en tant que chanteur principal des Miracles et a emmenĂ© le groupe au premier rang avec « Love Machine (Partie 1) » de 1976. Au nom de ma ville natale, j’accepterai avec plaisir Toni Braxton comme l’une des nĂŽtres. (Quand Braxton est nĂ©, la chanson n°1 en AmĂ©rique Ă©tait « The Letter » des Box Tops.)

Les parents de Braxton Ă©taient tous deux pasteurs. Leur pĂšre travaillait Ă©galement dans une compagnie d’électricitĂ© et leur mĂšre avait suivi une formation de chanteuse d’opĂ©ra. Toni adorait le R&B, mais ses parents dĂ©sapprouvaient le laĂŻc, et elle n’a eu droit qu’à des Ă©pisodes de Train des Ăąmes quand ses parents n’étaient pas Ă  la maison. Toni et ses quatre jeunes sƓurs se sont harmonisĂ©es Ă  l’église et, plus tard, sur le circuit local des spectacles de talents. Toni est allĂ©e Ă  l’historiquement Black Bowie State University du Maryland, oĂč elle a Ă©tudiĂ© pour devenir professeur de musique. Elle a abandonnĂ© lorsqu’elle a rencontrĂ© l’auteur-compositeur Bill Pettaway, qui l’avait entendue chanter et qui voulait Ă©crire pour elle. Pettaway a approchĂ© Braxton avec cette idĂ©e alors qu’elle pompait de l’essence Ă  la station-service d’Annapolis oĂč travaillait Pettaway. Étonnamment, cela n’a pas effrayĂ© Braxton.

Bill Pettaway travaillait peut-ĂȘtre dans une station-service, mais il Ă©tait Ă©galement membre de Numarx, un groupe R&B local. Pettaway avait co-Ă©crit et produit le single de Numarx « Girl, You Know It’s True », qui commençait tout juste Ă  dĂ©coller en Europe. Peu de temps aprĂšs, Milli Vanilli a repris « Girl, You Know It’s True », et leur version est finalement devenue un hit n ° 2 aux États-Unis. (La version Milli Vanilli est un 8.) Braxton a commencĂ© Ă  enregistrer des dĂ©mos avec Pettaway. Elle et ses sƓurs ont formĂ© un groupe appelĂ© les Braxtons, et elles ont signĂ© avec Arista en 1989. Le premier single des Braxtons « Good Life » s’est effondrĂ©, effleurant le fond du Panneau d’affichage Graphique R&B et manquant complĂštement le Hot 100. Presque immĂ©diatement, Arista a laissĂ© tomber le groupe.

« Good Life » n’a peut-ĂȘtre pas frappĂ©, mais Toni Braxton s’est fait remarquer par Babyface et LA Reid, qui venaient de lancer leur label LaFace en partenariat avec Arista. Babyface et Reid n’étaient pas intĂ©ressĂ©s par les Braxtons en tant que groupe, mais ils pensaient que Toni pourrait ĂȘtre une artiste solo et ils l’ont extraite. Babyface chez Fred Bronson Billboard Book Of Number 1 Hits: « C’était un peu dĂ©licat d’y aller car elle Ă©tait dans un groupe avec ses soeurs, mais on s’est dit que ce serait la meilleure chose. La famille s’en est bien sortie. » Imaginer que conversation.

Chez LaFace, Toni Braxton a commencĂ© Ă  chanter des dĂ©mos. Babyface composait la bande originale du film d’Eddie Murphy de 1992 Boomerang, et ces efforts donneraient le mĂ©ga-smash Boyz II Men « End Of The Road ». Toni Braxton a chantĂ© les versions de dĂ©monstration pour deux Boomerang chansons, « Love Shoulda Brought You Home » et le duo Babyface « Give U My Heart », qui ont Ă©tĂ© initialement offerts Ă  Anita Baker, la reine du R&B lissĂ© de la fin des annĂ©es 80. (Le single le mieux classĂ© d’Anita Baker, « Giving You The Best That I Got » de 1988, a culminĂ© Ă  la 3e place. C’est un 4.) Selon Ă  qui vous demandez, Anita Baker n’a pas pu enregistrer ces chansons parce qu’elle Ă©tait enceinte ou parce que son le label a opposĂ© son veto aux apparitions de la bande originale, et les versions de Braxton des deux chansons sont donc apparues sur le Boomerang bande sonore. « Love Shoulda Brought You Back » est devenu le premier single de Braxton, et il a culminĂ© Ă  la 33e place du Hot 100.

Toni Braxton a sorti son premier album Ă©ponyme Ă  l’étĂ© 1993. Babyface et LA Reid ont produit la majeure partie du LP, et ce fut un Ă©norme succĂšs, tombant dans cette douce tempĂȘte silencieuse du dĂ©but des annĂ©es 90. D’une certaine maniĂšre, Toni Braxton en est venu Ă  occuper la mĂȘme place culturelle qu’Anita Baker avait occupĂ©e quelques annĂ©es plus tĂŽt, en chantant le genre de ballades R&B posĂ©es et sophistiquĂ©es qui pourraient Ă©galement ĂȘtre diffusĂ©es Ă  la radio contemporaine pour adultes. Toni Braxton surmontĂ© le Panneau d’affichage albums pendant une semaine au dĂ©but de 1994, et il s’est finalement vendu Ă  huit millions d’exemplaires aux États-Unis. Trois des singles du LP ont fait le top 10, et le plus grand d’entre eux, l’élĂ©gante ballade Ă©crite par Babyface « Breathe Again », a atteint la troisiĂšme place. (C’est un 6.)

secrets, le deuxiĂšme album de Toni Braxton en 1996, avait de grandes attentes. Braxton s’est associĂ© Ă  un groupe d’écrivains et de producteurs de grandes stars sur le LP, mais Babyface a de nouveau gĂ©rĂ© l’essentiel de la production. Pour le premier single « You’re Makin’ Me High », Babyface s’est associĂ© au co-scĂ©nariste et coproducteur Bryce Wilson. Wilson a fait ses dĂ©buts en 1990, aprĂšs que le rappeur original MC Tee ait quittĂ© le groupe Ă©lectro-funk Mantronix. Wilson, se faisant appeler MC Luvah, a rejoint Mantronix en remplacement de Tee en 1989, et il a co-Ă©crit « Got To Have Your Love », le seul morceau de Mantronix qui ait jamais figurĂ© sur le Hot 100. (Il a culminĂ© Ă  la 82e place.)

Mantronix a rompu en 1991 et Bryce Wilson s’est associĂ© Ă  Amel Larrieux, une chanteuse qui travaillait comme rĂ©ceptionniste dans une maison d’édition musicale, pour former un nouveau duo R&B appelĂ© Groove Theory. Groove Theory n’a sorti qu’un seul album, mais ce LP Ă©ponyme de 1995 avait un single, le funky slide « Tell Me », qui est devenu or et a culminĂ© Ă  la 5e place. (C’est un 7.)

Bryce Wilson a proposĂ© la version initiale de « Nothing For You » et l’a soumise Ă  Babyface. Wilson a Ă©crit avec la musique du morceau et Dallas Austin a Ă©crit les paroles, mais Babyface n’a pas aimĂ© ces paroles. Babyface a amenĂ© Bryce Wilson et les deux ont rĂ©Ă©crit le morceau, le transformant en « You’re Makin’ Me High ». Je ne sais pas si Babyface ou Bryce Wilson ont Ă©crit « Je peux t’imaginer toucher mes parties intimes », mais c’est assez drĂŽle d’imaginer l’un ou l’autre penchĂ© sur un bloc-notes et inventant que.

Babyface avait dĂ©cidĂ© que Toni Braxton devait chanter des chansons plus sexy. Braxton elle-mĂȘme n’en Ă©tait pas si sĂ»re. Dans le livre de Bronson, Babyface dit : « Elle se battait un peu. Elle ne savait pas si elle devait dire ce genre de choses. Elle ne voulait offenser personne. C’était alĂ©atoire, mais ça a fini par marcher. Personnellement, je me serais moins inquiĂ©tĂ© d’offenser qui que ce soit. Au lieu de cela, j’aurais Ă©tĂ© prĂ©occupĂ© par son son ringard comme l’enfer. Peut-ĂȘtre que la ringardise n’est mĂȘme pas sur le radar de Toni Braxton. Peut-ĂȘtre qu’elle comprend comment dĂ©-cornifier tout ce qu’elle chante.

Entre les mains de Toni Braxton, « You’re Makin’ Me High » ne sonne pas ringard. Les paroles sont idiotes, mais elle les minimise, les livrant dans une sorte de murmure profond qui vous oblige Ă  vous concentrer davantage sur la voix que sur les mots eux-mĂȘmes. « You’re Makin’ Me High » n’est pas une ballade ; c’est une jambe de force midtempo funky. Bryce Wilson a programmĂ© la batterie sur le morceau, Babyface a jouĂ© de la guitare et tous les deux ont jouĂ© du clavier. C’est un morceau Ă©lĂ©gant et ludique avec un peu de gĂ©missement G-funk dans les synthĂ©s et quelques voix fortement vocodĂ©es ajoutant une sensation vaguement futuriste. Babyface joue de la guitare juste Ă  contre-temps, ajoutant ces petits coups sournois qui accentuent la glisse. Et Toni Braxton laisse simplement sa voix flotter sur ce rythme comme une mouette dans un courant ascendant.

Sur « You’re Makin’ My High », Toni Braxton trouve un bon sens de l’interaction avec une Ă©quipe de chanteurs de secours all-star. Braxton ajoute sa propre voix multipiste Ă  « You’re Makin’ Me High », et elle partage des voix de sauvegarde avec Babyface, ChantĂ© Moore, Jakkai Butler et l’ancien membre de Boyz II Men, Marc Nelson. (Le single le plus Ă©levĂ© de ChantĂ© Moore, « Chanté’s Got A Man » de 1999, a culminĂ© Ă  la 10e place. C’est un 7. En tant que membre d’Az Yet, Marc Nelson est arrivĂ© Ă  la 8e place avec une reprise de 1997 de « Hard To Say I » de Chicago. m DĂ©solĂ©. » C’est un 5.) Braxton et ces choristes Ă©tablissent un joli petit rythme push-pull sur le refrain. Braxton chante sur le fait de fantasmer sur quelqu’un, mais il n’y a pas trop de nostalgie dans sa voix. Au lieu de cela, elle semble presque narcotiquement rassasiĂ©e. Elle ne s’inquiĂšte pas des envies insatisfaites. C’est Toni Braxton, donc tout ce qu’elle veut est une chose sĂ»re.

« You’re Makin’ Me High » n’est pas la chanson la plus utile ou la plus mĂ©morable de Toni Braxton, mais c’est une belle petite dĂ©monstration de ce qu’elle pouvait faire. C’est chaleureux, aĂ©rĂ© et amusant, et il prĂ©sente la voix de Braxton comme quelque chose d’admirable. Comme pour tant de morceaux R&B des annĂ©es 90, les voix de sauvegarde maintiennent principalement la mĂ©lodie principale tandis que Braxton se contente de se montrer avec ses pistes, laissant cette voix s’envoler et plonger. Mais Braxton ne fait jamais grand bruit sur « You’re Makin’ Me High ». Au lieu de cela, elle garde tout Ă©quilibrĂ©. Le meilleur moment de « You’re Makin’ Me High » est le pont, oĂč les voix robotiques vocodĂ©es dĂ©forment tout lĂ©gĂšrement et oĂč Braxton et les choristes passent quelques secondes Ă  ooh et aah sur le rythme. C’est une chanson sur le dĂ©sir sexuel qui frappe comme une drogue, et dans ces moments-lĂ , le morceau trouve son propre niveau de psychĂ©dĂ©lisme excitant.

Techniquement, le premier hit n ° 1 de Braxton est un simple double face. LaFace a jumelĂ© « You’re Makin’ Me High » avec « Let It Flow », la chanson de Toni Braxton du groupe produit par Babyface Attendre pour expirer bande sonore. « Let It Flow » avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© diffusĂ© Ă  la radio avant la sortie du single, alors LaFace a pris la dĂ©cision judicieuse d’utiliser cette chanson pour aider Ă  crĂ©er une anticipation pour Braxton. secrets album. La diffusion Ă  la radio des deux chansons a contribuĂ© Ă  propulser « You’re Makin’ Me High » au premier rang pendant une seule semaine


SOURCE : Reviews News

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