Tamara FalcĂł devrait montrer son TapiĂšs sur Netflix

Tamara FalcĂł devrait montrer son TapiĂšs sur Netflix - The Conversation Indonesia

🍿 2022-09-28 19:02:50 – Paris/France.

La vie des personnes riches et cĂ©lĂšbres continue de fasciner le public. C’est pourquoi Netflix a lancĂ© un programme sur la vie de Tamara FalcĂł qui nous permet de regarder les manoirs et les Ă©vĂ©nements exclusifs entre lesquels se dĂ©roule sa vie. Cependant, il y a un signe de richesse que les spectateurs ne verront pas : les peintures d’artistes connus apparaissent pixĂ©lisĂ©es ou tachĂ©es.

Certains mĂ©dias ont commencĂ© Ă  spĂ©culer sur les raisons de cette suppression : prĂ©venir le vol ou Ă©viter de payer des impĂŽts pourraient en ĂȘtre quelques-unes. Mais le plus probable est qu’il s’agit simplement de la propriĂ©tĂ© intellectuelle des peintures et du paiement des droits de communication publique des Ɠuvres. Celui-ci est dĂ©fini par l’article 20 de la Loi sur la PropriĂ©tĂ© Intellectuelle (LPI) comme « tout acte par lequel plusieurs personnes peuvent avoir accĂšs Ă  l’Ɠuvre sans distribution prĂ©alable d’exemplaires ».

Pour le fils de TapiĂ©s, l’un des artistes maculĂ©s, « il est entendu que pour jouer de la musique il faut payer certains droits. Eh bien, c’est la mĂȘme chose ». Ce serait simplement une façon pour les producteurs d’émissions d’économiser de l’argent. En fin de compte, nous finirons par connaĂźtre tous les dĂ©tails de la vie de quelqu’un qui a peu fait pour se souvenir, mais le public sera empĂȘchĂ© de connaĂźtre les Ɠuvres d’auteurs pertinents qui dĂ©corent leurs propriĂ©tĂ©s.

droits conflictuels

Les experts qui apportent leur avis Ă©clairent sur les obligations de paiement et la sauvegarde des droits des auteurs. Ce n’est qu’occasionnellement qu’ils critiquent la rĂ©glementation de la propriĂ©tĂ© intellectuelle. Mais ils oublient systĂ©matiquement que ces droits des auteurs ne sont pas absolus et ont des limites. Ceux-ci sont Ă©tablis dans la loi elle-mĂȘme (chapitre II de la LPI).

Il est vrai qu’un peintre doit recevoir des rĂ©munĂ©rations pour la diffusion de son Ɠuvre. Mais est-ce aussi le cas lorsque cette diffusion s’effectue dans le cadre de l’information ? Les droits, trop souvent, s’opposent, et c’est pourquoi la loi les hiĂ©rarchise. Le droit Ă  l’éducation ou Ă  l’information est supĂ©rieur aux droits des auteurs ; c’est pourquoi la loi les limite lorsqu’en pratique les deux se heurtent. Et cela pourrait ĂȘtre le cas tĂ©lĂ© rĂ©alitĂ© de Netflix.

La loi Ă©tablit que « toute Ɠuvre pouvant ĂȘtre vue ou entendue Ă  l’occasion d’une information sur l’actualitĂ© peut ĂȘtre reproduite, diffusĂ©e et communiquĂ©e au public » (art. 35 LPI). Il semble que la vie de la marquise de Griñón soit d’actualitĂ© ; Sinon, personne ne risquerait son argent pour produire une Ă©mission sur sa silhouette. Et, par consĂ©quent, les Ɠuvres qui font partie de son environnement seraient protĂ©gĂ©es par cette limite.

citer est légal

L’un des experts consultĂ©s dans l’article en lien ci-dessus souligne que les frais d’utilisation de certains musĂ©es sont exceptionnellement Ă©levĂ©s et que « si vous devez inclure une Ɠuvre d’art dans votre thĂšse de doctorat, vous devez dĂ©bourser des centaines d’euros ». Les musĂ©es sont susceptibles de rĂ©clamer ces paiements, mais la vĂ©ritĂ© est que la loi protĂšge les chercheurs et permet d’inclure des fragments d’Ɠuvres d’autrui (et des Ɠuvres plastiques complĂštes) dans de nouvelles Ɠuvres « par voie de citation » et « à des fins d’enseignement ou de recherche » .enquĂȘte » (art.32 LPI).

Le floutage systĂ©matique des Ɠuvres dans les programmes tĂ©lĂ©visĂ©s ou la limitation de l’usage des citations que les Ă©diteurs ont tendance Ă  exiger des auteurs (surtout dans la sphĂšre anglo-saxonne) est une utilisation tortueuse des rĂšgles de propriĂ©tĂ© intellectuelle.

Il est sous-entendu que toute utilisation d’une Ɠuvre sans rĂ©munĂ©rer les auteurs est une contrefaçon, mais la partie de la loi qui protĂšge les droits du public est ignorĂ©e. Si bien estos no aparecen referidos en las normas (salvo en las mĂĄs modernas que regulan los “contenidos generados por los usuarios” en internet), las leyes de propiedad intelectual reconocen sus limitaciones cuando se ponen en juego derechos de mayor calado como la informaciĂłn y l’éducation.

Les Ă©diteurs et les producteurs font systĂ©matiquement une pause en ne respectant pas les droits des auteurs d’utiliser ces images. Ils mettent ainsi de cĂŽtĂ© les activitĂ©s pour lesquelles la loi leur accorde, dans certains cas, des droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle.

Bien sĂ»r, il faut ĂȘtre prĂȘt Ă  recourir Ă  des avocats pour faire valoir que le programme sur Tamara FalcĂł est un contenu informatif ou actuel. Vous risquez Ă©galement d’ĂȘtre poursuivi par un musĂ©e pour avoir utilisĂ© une image d’une Ɠuvre pour laquelle vous rĂ©clamez un paiement dans un livre de recherche.

Mais, tant que ces controverses n’atteindront pas les tribunaux, ni dĂ©bat ni jurisprudence ne seront gĂ©nĂ©rĂ©s. Et les limites aux droits d’exploitation du droit d’auteur deviendront lettre morte, rĂ©glementĂ©es par la loi, mais sans personne pour les revendiquer ou les dĂ©fendre.

Autant cela agace les hĂ©ritiers de TapiĂ©s, autant la marquise de Griñón devrait pouvoir montrer sa peinture Ă  tous les spectateurs. Cela fait partie de l’information courante : banale, superficielle et peut-ĂȘtre sans substance. Mais le droit Ă  l’information ne protĂšge pas seulement les grandes nouvelles politiques ou Ă©conomiques, mais simplement ce que le public veut savoir.

SOURCE : Reviews News

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