đ 2022-06-19 16:01:58 â Paris/France.
MĂȘme si Les productions liĂ©es Ă la science-fiction de Netflix sont abondantes, trĂšs peu se rapprochent du cĂŽtĂ© le plus dur du genre. Câest-Ă -dire quâil existe des films et des sĂ©ries sur le voyage dans le temps (« The Adam Project »), les super-hĂ©ros crĂ©Ă©s artificiellement (« Power Project ») et lâaction futuriste (« Uncovered »), mais cela reste presque toujours Ă un point de dĂ©part qui plongez dans lâaction, lâaventure ou le drame avec des approches plus conventionnelles.
« Spiderhead » tente de rompre avec cette tendance. Tant au niveau de lâintrigue quâau niveau esthĂ©tique, le film entre dans les eaux de la spĂ©culation scientifique, qui aussi, comme dans les meilleurs exemples du genre, jette des ponts vers lâĂ©poque actuelle. Cependant, dans sa derniĂšre ligne droite, il nâose pas exploiter pleinement ses prĂ©misses et le sentiment est dâune occasion gĂąchĂ©e. Pourtant, le film a beaucoup dâĂ©lĂ©ments intĂ©ressants.
Celles-ci reposent avant tout sur une sĂ©rie dâidĂ©es dâintrigues qui sont mises sur la table et qui ne sont pas pleinement exploitĂ©es, mais elles sont trĂšs intĂ©ressantes. Par exemple, les discours les plus explicites sur la façon dont les substances chimiques modulent notre personnalitĂ© au quotidien dans un pacte consensuel, bien plus dangereux quâil nây paraĂźt Ă premiĂšre vue, entre les laboratoires pharmaceutiques et les particuliers. Un problĂšme qui est particuliĂšrement Ă©vident dans la sociĂ©tĂ© nord-amĂ©ricaine extrĂȘmement sous sĂ©dation.
âSpiderheadâ, basĂ© sur une histoire publiĂ©e en 2010 par George Saunders, raconte comment un groupe de criminels dans une prison (une installation sur une Ăźle oĂč ils se dĂ©placent librement avec des routines plus typiques dâune pĂ©riode de vacances, ce qui leur donne un Ă©trange ton dystopique au milieu) acceptent de sâapprovisionner en doses de produits chimiques modifiant leur comportement. Panique, dĂ©sir sexuel, verbiage⊠toute une gamme de sentiments forcĂ©s qui vont dĂ©clencher, au-delĂ des salles oĂč se fait lâĂ©tude, des tensions entre les dĂ©tenus et le mĂ©decin qui mĂšne les expĂ©riences.
Coincé chez Ikea
Ce message trĂšs frontal de âSpiderheadâ nâest pas du tout subtil (le film en parle littĂ©ralement), mais Joseph Kosinski, qui a rĂ©cemment dĂ©montrĂ© ses formidables talents visuels dans âTop Gun : Maverickâ, le presse pour quâil se ramifie, avec un sens de lâhumour mĂ©chant, en plusieurs flĂ©chettes qui fonctionnent trĂšs bien. Par exemple, avec la bande-son rock pour adultes qui semble sortir dâun pot-pourri Rock FM et qui joue en continu en prison, presque pour maintenir les prisonniers sous sĂ©dation dans la mĂȘme mesure ou plus que les produits chimiques.
Ou la mise en scĂšne qui nous prĂ©sente une Ăźle-prison Ă mi-chemin entre un design brutaliste inhumain et une publicitĂ© Ikea, presque une prison quotidienne dans laquelle vous pouvez vivre avec une certaine normalitĂ©. Ou, enfin, la conception de la personnalitĂ© gentille mais avec une pointe perverse du scientifique en charge des expĂ©riences, magnifiquement jouĂ© par Chris Hemsworth, et qui nous prĂ©sente un nouveau type de mĂ©chant, ce genre de gentil style milliardaire quâils sont consacrĂ© Ă la forme ambitieuse des cryptobros les plus naĂŻfs.
Entre Kosinski et son Ă©quipe ils posent une dystopie qui nâest pas une dystopie et qui se dĂ©roule entre des flashbacks qui nous racontent le passĂ© du hĂ©ros qui devra faire face Ă cette situation abusive (trĂšs tonique et sobre, contrairement Ă Hensworth, Miles Teller) et certains quâune autre sĂ©quence de suspense et de tension trĂšs bien rĂ©solu. Malheureusement, parfois, le film se perd dans ses propres rebondissements. oublie de nous donner plus de dĂ©tails empoisonnĂ©s sur la moralitĂ© des compagnies pharmaceutiquesles chaĂźnes que la sociĂ©tĂ© place volontairement ou les nouvelles typologies du code de la docteur fou.
Il y a une sorte dâoccasion manquĂ©e dans « Spiderhead », qui se veut une alternative Ă la masse de divertissements pour les jeunes et de tropes de science-fiction que Netflix propose habituellement, mais qui ne cĂšde pas Ă la possibilitĂ© de cesser dâĂȘtre attrayant et commercial. En cours de route, il nous laisse un enchaĂźnement intĂ©ressant de bonnes idĂ©es, de belles prestations et une section technique impeccable (montage, dĂ©cors, costumes). Vu les prĂ©cĂ©dents, pas mal du tout.
SOURCE : Reviews News
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