‘Smiley’ de Guillem Clua : la nouvelle sĂ©rie Netflix qui ne raconte pas une histoire d’amour gay juste pour les gays

'Smiley' de Guillem Clua : la nouvelle série Netflix qui ne raconte pas une histoire d'amour gay juste pour les gays

😍 2022-10-20 11:55:00 – Paris/France.

Le festival sĂ©rialisĂ© de 2022 a voulu qu’elle soit inaugurĂ©e par une sĂ©rie chargĂ©e d’histoire : la crĂ©Ă© Guillem Clua (Barcelone, 1973) en 2011 pour un tournoi d’écriture dramatique ; il a Ă©tĂ© crĂ©Ă© dans une petite piĂšce; puis dans d’autres, Ă©galement du reste du monde; a pris la forme d’un livre et maintenant sauter Ă  Netflix sous forme de huit chapitres d’une demi-heure.

‘sourire’ est une histoire de gays, mais pas que pour les gays, car c’est avant tout une histoire d’amour. De plus, pour la sĂ©rie il a Ă©tĂ© nourri par autres cadres avec une grande diversitĂ©, ce qui fait que tout le monde peut s’identifier. Il est jouĂ© par les acteurs Carlos Cuevas et Miki EsparbĂ©, ce qui le rend trĂšs crĂ©dible. Un choix judicieux, comme Petit-fils de PepĂłn dans la peau d’une transformiste. Comme les grandes comĂ©dies romantiques, arrivera pour noĂ«l.

‘Smiley’ Ă©tait sa premiĂšre comĂ©die. Et ça s’est avĂ©rĂ© ĂȘtre un succĂšs total au thĂ©Ăątre, aussi dans le reste du monde, un livre a Ă©tĂ© Ă©crit


Vous avez rĂ©sumĂ© 10 ans en une phrase. C’est ma premiĂšre comĂ©die, Ă  laquelle j’ai Ă©tĂ© un peu forcĂ©. Son origine est un court texte qui a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© au Tournoi de Dramaturgie, dans Temporada Alta de 2011. Et j’ai dĂ» faire face Ă  Jordi GalcerĂĄn, qui a Ă©crit ce qui Ă  l’avenir serait ‘El credit/ El crĂ©dit’. On dit que cette confrontation a Ă©tĂ© l’une des mythiques du tournoi. J’étais dĂ©butant et il Ă©tait l’auteur de ‘La mĂ©thode Grönholm’, alors je me suis dit : je dois Ă©crire une comĂ©die ou je suis mort. Et j’ai commencĂ© Ă  Ă©crire ce qui allait ĂȘtre ‘Smiley’, parce que j’ai dĂ©couvert que ça avait un trĂšs bon sujet, qui Ă©tait ma vie sentimentale. Jordi a gagnĂ©, Ă©videmment, mais l’organisateur du tournoi, Jordi Casanova, qui Ă©tait le directeur artistique de la salle barcelonaise Flyhard, avec seulement 40 places, m’a dit : « Agrandis-le. » Nous l’avons crĂ©Ă©, cela a trĂšs bien fonctionnĂ© et le phĂ©nomĂšne a commencĂ©.

La comĂ©die romantique traverse les Ă©poques, car l’amour est un sentiment universel.

La recherche de l’amour, des proches, est un moteur tellement puissant qu’il rend toujours trĂšs attractifs les oeuvres, les films, les sĂ©ries qui en parlent. Mais ce qui change, c’est la forme. Ce n’est pas la mĂȘme chose entre une comĂ©die d’Howard Hawks des annĂ©es 50 et une de Nora Ephron des annĂ©es 80 ou 90. Il y a des paramĂštres sociaux qui changent. Maintenant, la question du genre est plus prĂ©sente et de la diversitĂ© LGTBI, et c’est pourquoi elle change de forme. Et la motivation lors de l’écriture de ‘Smiley’ Ă©tait la suivante : rĂ©cupĂ©rer les Ă©lĂ©ments narratifs de la comĂ©die romantique classique avec tous ses clichĂ©s et les transfĂ©rer dans une histoire de deux hommes. Je pense que c’est ce qui rendait la piĂšce si attrayante Ă  l’époque.

Ce n’est pas une histoire gay, mais une histoire d’amour.

L’une des clĂ©s du succĂšs de l’Ɠuvre, et j’espĂšre celle de la sĂ©rie, c’est qu’il s’agit d’une Ɠuvre racontĂ©e Ă  partir d’une rĂ©alitĂ© bien prĂ©cise : la LGTBI. Dans la piĂšce il s’agit de deux garçons, mais dans la sĂ©rie il y a aussi deux lesbiennes, des hĂ©tĂ©ros, des personnes ĂągĂ©es
 On ne va pas raconter une histoire d’amour gay juste pour les gays. Tout le monde se sentira identifiĂ©.

A-t-il été difficile de le transférer au format audiovisuel ?

Raconter l’histoire d’Álex et Bruno, le couple phare, Ă©tait relativement simple, car c’était dĂ©jĂ  fait. Il suffisait de le distribuer dans les chapitres. Et le rendre plus complexe. Le plus compliquĂ© a Ă©tĂ© de crĂ©er cet univers de personnages autour de lui, qui Ă©tait un contrepoint Ă  l’histoire principale. Pour le nourrir et apprendre de nouvelles choses Ă  la fois de la rĂ©alitĂ© LGTBI et des diffĂ©rentes maniĂšres d’ĂȘtre et d’aimer. C’était aussi la chose la plus excitante : le fait que vous ayez une petite histoire et que Netflix vous donne l’opportunitĂ© de la transformer en quelque chose de diamĂ©tralement opposĂ© en termes d’ampleur et de pouvoir explorer, crĂ©er de nouveaux personnages.

Avez-vous ressenti de la pudeur Ă  l’idĂ©e de vous dĂ©shabiller en racontant vos histoires personnelles ?

Aucun, parce que je le fais toujours. Tout ce que j’écris vient soit de mon expĂ©rience personnelle, soit de choses qui me touchent personnellement et qui me font me poser des questions auxquelles je dois rĂ©pondre par l’écriture. Et cette sĂ©rie en particulier, qui parle tellement de notre Ă©poque, de notre rĂ©alitĂ©, de ma vie sentimentale, de mes amis, de mon entourage immĂ©diat. est une source intarissable de comĂ©die. Les rencontres avec Grindr sont une source infinie de gags (rires).

Quant au « casting », qui a eu l’idĂ©e gĂ©niale de transformer PepĂłn Nieto en drag queen ?

Toutes les dĂ©cisions crĂ©atives passent par moi. PepĂłn a Ă©tĂ© choisi plus tard, mais Ă  partir du scĂ©nario, le personnage a Ă©tĂ© crĂ©Ă© pour ĂȘtre un acteur de plus de 50 ans. J’avais besoin de revendiquer la figure traditionnelle du transformiste barcelonais, qui a une longue histoire dĂ©jĂ  oubliĂ©e. Aujourd’hui, Paul Rudolph, « Drag Race » et le monde du drag, avec des gens dans la vingtaine ou la trentaine, sont trĂšs Ă  la mode. Mais ceux qui ont ouvert la voie ont Ă©tĂ© quelque peu oubliĂ©s. Et le personnage de PepĂłn essaie d’ĂȘtre un hommage Ă  ces travestis que le monde gay masculin, surtout, rend invisibles, relĂšgue. Parce que les hommes sont flous quand ils ont plus de 50 ans et qu’ils ne sont plus ces objets de dĂ©sir. J’ai beaucoup insistĂ© lĂ -dessus.

Et ce personnage, avec ses monologues, rassemble tous ces sentiments. Vous cherchez ce chiffre?

Oui, c’est comme le rĂ©fĂ©rent sage, qui a toutes les rĂ©ponses, mais en mĂȘme temps est seul. Le personnage de PepĂłn est secondaire, mais son message est trĂšs puissant et ses intrigues sont les plus belles.

Le choix de Carlos Cuevas et Miki Esparbé est également trÚs réussi.

C’était le plus compliquĂ©, car ils Ă©taient les protagonistes d’une sĂ©rie basĂ©e sur une piĂšce que d’autres acteurs ont crĂ©Ă©e. Il y a une dizaine d’annĂ©es, les personnages d’Álex et de Bruno Ă©taient parfaitement marquĂ©s. Donc c’était trĂšs difficile de trouver le meilleur acteur pour ce rĂŽle, et qu’il y avait aussi une alchimie entre eux, et qu’on croyait qu’ils allaient tomber amoureux
 Je pense qu’on a gagnĂ© au loto avec eux.

Il y a des dialogues en catalan. Est-ce une tentative de Netflix pour atténuer cette absence de langage ou votre décision ?

Quand la sĂ©rie a Ă©tĂ© proposĂ©e Ă  Netflix, j’ai dit que je voulais qu’il y ait des intrigues en catalan et des personnages qui le parlent. Je voulais rendre hommage Ă  l’origine de la sĂ©rie. Non seulement Barcelone est enseignĂ©e, mais une vraie Barcelone, dans laquelle on parle catalan et espagnol.

La courte durée de ses chapitres est également trÚs réussie.

Il arrive souvent que l’histoire vous demande le format, voire le genre : qu’il s’agisse d’un thĂ©Ăątre, d’un film ou d’une sĂ©rie. Et dans ce cas, il a demandĂ© Ă  ĂȘtre une sĂ©rie de 30 ou 35 minutes. Qu’il soit consommable, qu’il ne devienne pas boule. Au niveau du contenu et du temps. Sa durĂ©e est donc idĂ©ale.

La piĂšce eut une suite : « Smiley, desprĂ©s de l’amour ». La sĂ©rie pourrait-elle avoir une deuxiĂšme saison ?

Si cela se produit, je suis ravi, mais c’est entre les mains du public. Je souhaite que cela se produise. Si ce moment vient, il y a du matĂ©riel.

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Au fait, il y a une pĂ©riode de NoĂ«l. Est-ce un clin d’Ɠil Ă  « Love Actually » ?

Tout au long de la sĂ©rie, il y a des rĂ©fĂ©rences aux films. Et ‘Love Actually’ a son moment, Ă©videmment. La comĂ©die romantique demande NoĂ«l.

SOURCE : Reviews News

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