Revue de The Weeknd et Swedish House Mafia Ă  Coachella

đŸŽ¶ 2022-04-18 17:44:00 – Paris/France.

Lorsque Kanye West s’est retirĂ© de façon spectaculaire de son titre dimanche il y a Ă  peine deux semaines, sans raison, peu de gens auraient pu prĂ©dire son remplacement. Un acte de rock historique, peut-ĂȘtre? Un maven pop inattendu? Non, c’est un mĂ©lange entre le prince maussade du Canada, The Weeknd, et la Swedish House Mafia, le trio qui a contribuĂ© Ă  inaugurer la vague turbo-hĂ©tĂ©ro d’EDM maximaliste de la dĂ©cennie. Ils ont jouĂ© pour la derniĂšre fois au festival en 2012, se sĂ©parant peu de temps aprĂšs. The Weeknd est au niveau oĂč il commande le spectacle de mi-temps du Super Bowl et, semble-t-il, les frais d’apparition de 8,5 millions de dollars de West. Il n’a guĂšre besoin de ces trois-lĂ .

Alors que se passe-t-il quand ils fusionnent ?

En plus de partager un manager, leur binĂŽme a du sens sur le papier. Les hommes de la mafia Steve Angello, Axwell et Sebastian Ingrosso l’utilisent pour lancer Paradise Again, leur premier album en 15 ans de fabrication, avec un son apparemment plus sombre et plus apocalyptique – un mouvement pour se distancer du tag EDM dĂ©sormais tabou, qui est devenu synonyme d’actes fantaisistes comme Marshmello. The Weeknd fait partie d’une poignĂ©e de ses grands rappeurs et chanteurs invitĂ©s comme Ty Dolla $ign, ASAP Rocky et un type appelĂ© Sting. Son propre album le plus rĂ©cent, Dawn FM, quant Ă  lui, est son plus expĂ©rimental Ă  ce jour et s’appuie fortement sur les pompes Ă©lectroniques noirĂątres. Ensemble, ils ont promis un spectacle en trois parties : un peu de SHM boingy-boingy, un frisson de nihilisme Weeknd, et un peu de megamix collaboratif. Ils ont Ă  peine eu le temps de s’y mettre. Pour une fois Ă  Coachella, les enjeux semblent assez Ă©levĂ©s.

Avec 30 minutes de retard, les trois SuĂ©dois arrivent enfin sur scĂšne et se rassemblent comme des videurs derriĂšre une table pour vĂ©rifier vos manteaux, sous un halo gĂ©ant. « Permettez-nous de nous rĂ©introduire », crie Axwell, avant qu’un assaut d’électro vrombissant, de transe dĂ©formĂ©e, d’arpĂšges de piano et de visuels de tempĂȘte de sable n’atterrisse avec la subtilitĂ© d’une gifle. En termes SHM, leur set est assez diversifiĂ©: une chanson a le punch de Justice et une bouffĂ©e du riff de Killing in the Name de Rage Against the Machine. Un autre hache la house vocale et les breakbeats des annĂ©es 90. Ensuite, c’est dans le rap Ă  la pointe de l’industrie de leur nouvel album, et retour Ă  la techno sexy et aux prises plus croustillantes de leurs hymnes Ă©nergiques comme One (Your Name) et Don’t You Worry Child. Il est clair qu’ils se tournent vers Daft Punk, rĂ©cemment divorcĂ©, dont le spectacle pyramidal de 2006 Ă  Coachella a marquĂ© une nouvelle aube pour la musique Ă©lectronique en AmĂ©rique. Ou du moins, Axwell et Ingrosso le sont, alors qu’Angello rebondit maladroitement Ă  leurs cĂŽtĂ©s, ne faisant apparemment pas grand-chose. La nouvelle aube de SHM se rĂ©instaure en tant que centrale de la musique dance, ce qui est trĂšs bien, mais cela ressemble toujours Ă  
 EDM?

Steve Angello, Axwell et Sebastian Ingrosso de la Swedish House Mafia. Photographie : Kevin Mazur/Getty Images pour Coachella

AprĂšs ce qui semble ĂȘtre une Ă©ternitĂ©, le voici, le Weeknd, ad-libbing sur le nouveau morceau produit par SHM Sacrifice, sa voix de diamant coupant Ă  travers la statique. SHM semble toujours ĂȘtre en ligne derriĂšre lui, poussant des boutons. Ensuite, c’est dans son Ă©lectro-stomper How Do I Make You Love Me, pour lequel les tambours battants sonnent un peu soupe. Cela continue pour Can’t Feel My Face, qui donne l’impression d’avoir Ă©tĂ© « mafieux » dans une version lĂ©gĂšrement nouvelle et dĂ©formĂ©e, en accord avec leur set. Blinding Lights, cependant, Take On Me de The Weeknd, est un moment prometteur, SHM ayant maintenant quittĂ© la scĂšne. Il a l’air un peu perdu par rapport aux Harry Styles et Billie Eilish des nuits prĂ©cĂ©dentes, cependant, aprĂšs avoir Ă©tĂ© parachutĂ© du tournage d’une sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e Ă  la derniĂšre minute pour monter un spectacle, sans groupe, danseurs ou extras supplĂ©mentaires, comme, disons, une tenue frappante. C’est un peu comme un DJ set de la Swedish House Mafia avec un Weeknd PA.

Pourtant, il a les tubes : I Can’t Feel My Face, Starboy, I Feel it Coming, ça continue, et les bĂątons lumineux restent dans l’air, tandis que son dernier matĂ©riel Dawn FM, dont il fait ses dĂ©buts ce soir, sonne superbement . Il y a aussi un clin d’Ɠil Ă  son prĂ©dĂ©cesseur, alors que le Weeknd interprĂšte une partie du morceau Hurricane de West, comme un pont vers l’ancienne chanson The Hills. Il aurait peut-ĂȘtre Ă©tĂ© logique d’inverser leurs performances, le pouls maussade de Weeknd se transformant en Ă©jaculation Ă  trois volets de SHM, bien que les DJ rĂ©apparaissent pour une interprĂ©tation finale de leur single collaboratif – et le joyau du nouvel album de SHM – Moth to a Flame. Pour un festival qui ne semble pas prendre beaucoup de risques, c’était au moins quelque chose d’un peu dĂ©calĂ©. Mais cela ne vaut peut-ĂȘtre pas la peine d’ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ©.

SOURCE : Reviews News

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