Review: Le groupe de rock irlandais Fontaines DC joue deux concerts à guichets fermés en une journée à Philadelphie

đŸŽ¶ 2022-04-23 21:02:40 – Paris/France.

Il peut ĂȘtre difficile de s’en souvenir alors que l’industrie de la musique live revient Ă  quelque chose de «normal» reconnaissable, mais il n’y a pas si longtemps, l’arrĂȘt du COVID-19 avait amenĂ© les fans Ă  se demander si un vaccin pourrait un jour arriver pour permettre aux spectacles d’ĂȘtre Ă  nouveau mis en scĂšne dans les espaces bondĂ©s et moites qui sont la pierre angulaire d’une scĂšne musicale vitale.

Quand tout cela Ă©tait dans le doute – et la survie des salles indĂ©pendantes fermĂ©es Ă  Philadelphie et ailleurs loin d’ĂȘtre une certitude – je me suis concentrĂ© sur quelques nuits cathartiques qui m’ont rappelĂ© Ă  quel point la vie d’un groupe en feu Ă  l’endroit et au moment parfaits peut ĂȘtre valorisante. ĂȘtre.

Je n’ai pas pu m’empĂȘcher de me demander : vais-je pouvoir refaire ça un jour ?

Un souvenir particuliĂšrement brillant : Fontaines DC au Johnny Brenda’s en septembre 2019. Le quintet irlandais porte le nom de Johnny Fontaine, le chanteur modelĂ© par Frank Sinatra dans Le parrainet la ville de Dublin, leur lieu d’origine.

Le groupe dirigĂ© par le talentueux Ă©crivain littĂ©raire Grian Chatten Ă©tait en tournĂ©e pour son premier album captivant. Dogrelet se sont montrĂ©s passĂ©s maĂźtres dans l’art de transformer des chansons tendues et post-punk d’une intensitĂ© focalisĂ©e en vĂ©hicules de libĂ©ration Ă©motionnelle.

Ce fut une soirĂ©e glorieuse rendue plus mĂ©morable en rencontrant des fans de Fontaines qui avaient pris la dĂ©cision parfaitement raisonnable de voler de Londres pour voir le groupe dans des salles beaucoup plus petites qu’elles ne jouaient dĂ©jĂ  au Royaume-Uni.

Et c’était aussi la derniĂšre conversation que j’ai eue avec Tom Sheehy, l’historien de la musique et publiciste de Philadelphie dĂ©cĂ©dĂ© en 2020. Il m’a dit : « Je n’ai pas Ă©tĂ© aussi enthousiasmĂ© par un jeune groupe comme celui-ci depuis les Clash.

Alors disons simplement que j’ai fait encercler le 22 avril en rouge. Vendredi n’était pas seulement la date de sortie du troisiĂšme album des Fontaines, Fia maigre. Le groupe n’avait pas non plus un, mais deux concerts Ă  guichets fermĂ©s Ă  Philadelphie pour cĂ©lĂ©brer la sortie.

Tout d’abord, une Ă©mission lumineuse et prĂ©coce de Free at Noon au World Cafe Live, Ă©galement diffusĂ©e sur WXPN-FM (88,5) et diffusĂ©e en direct sur xpn.org. C’était superbe, bien que quelque peu attĂ©nuĂ© par les standards du groupe. Il a Ă©tĂ© suivi d’un spectacle nocturne Ă  Underground Arts qui Ă©tait tout aussi explosif que j’aurais pu l’espĂ©rer.

Non pas que cette nouvelle expĂ©rience Fontaines ait recrĂ©Ă© celle dont je me souvenais si bien. Essayer de retrouver le frisson qui accompagne la dĂ©couverte du grand art est une poursuite insensĂ©e. Ce n’est jamais aussi surprenant la deuxiĂšme fois.

Mais ce n’est pas une mauvaise chose. Le monde a beaucoup changĂ© depuis l’automne 2019, et les Fontaines DC aussi. En 2020, le groupe a Ă©largi son son contondant sur son deuxiĂšme album, La mort d’un hĂ©ros.

Ils ont ouvert avec le titre de cet album coupĂ© Ă  Underground Arts. C’est celui dans lequel Chatten utilise une livraison parlĂ©e-chantĂ©e pour dĂ©livrer un message d’optimisme dĂ©pouillĂ© (« La vie n’est pas toujours vide ») et quelques conseils d’orientation de la vie : « Si vous vous trouvez dans une famille, donnez le enfant plus que ce que tu as eu dans ta journĂ©e. Et quand vous parlez, parlez sincĂšrement, et croyez-moi mon ami, tout le monde entendra.

La croissance Ă©vidente sur La mort d’un hĂ©ros est plus prononcĂ© sur Fia maigre. Le titre du nouvel album vient de l’expression gaĂ©lique qui est utilisĂ©e comme juron de substitution et se traduit littĂ©ralement par « damnation du cerf ».

Les morceaux sont plus variĂ©s et confiants dans leur musicalitĂ©. « Jackie Down The Line » des Smiths-y a un protagoniste sinistre, mais c’est la chanson pop la plus accrocheuse du groupe. Chez Underground Arts, « Nabakov » et « I Love You » ont jouĂ© des grooves moroses plutĂŽt que criĂ© au ciel.

Et le plus important a Ă  voir avec la gĂ©ographie. La plupart des membres Fontaines vivent maintenant Ă  Londres. Cela ne fait pas Fia maigre pas moins un record irlandais. James Joyce, aprĂšs tout, a Ă©crit Ulysse Ă  Zurich, Trieste et Paris, et la rĂ©flexion de Chatten sur son identitĂ© irlandaise – Ă  laquelle il rĂ©flĂ©chit dans « Bloomsday » – n’est approfondie qu’en Ă©tant un expatriĂ©.

Toute cette perspective et cette expérience informent à la fois le nouvel album du groupe et leurs deux performances à Philadelphie vendredi.

L’évolution du groupe Ă©tait apparente au Free at Noon. Prenant la scĂšne avec la tĂȘte de lit collective aprĂšs une tournĂ©e d’ouverture Ă  Washington, DC, la nuit prĂ©cĂ©dente, le court set Ă©tait trĂšs captivant, mettant l’accent sur la subtilitĂ©. Le groupe ne s’est pas pris Ă  la gorge comme je me souvenais qu’ils l’avaient fait chez Johnny Brenda, et quelques fois Chatten a semblĂ© littĂ©ralement essayer de se rĂ©veiller.

Le soir, le groupe Ă©tait dans son Ă©lĂ©ment. C’était une affaire tout Ă  fait plus Ă©lectrisante, un set de 70 minutes dynamisĂ© dĂšs le dĂ©part. La foule – presque entiĂšrement sans masque le lendemain de la nouvelle annulation du mandat de la ville – s’est immĂ©diatement animĂ©e dans l’espace souterrain au premier son des coups durs du batteur Tom Coll.

Chatten Ă©tait un fil en direct, traquant la scĂšne, debout sur des moniteurs et levant le poing sur « Big » alors qu’il claironnait les ambitions exprimĂ©es pour la premiĂšre fois sur Dogrel. « Dublin sous la pluie est Ă  moi, une ville enceinte avec un esprit catholique », a-t-il chantĂ©, et a rĂ©pĂ©tĂ© une promesse qui commence maintenant Ă  se rĂ©aliser. « Mon enfance Ă©tait petite, mais je vais ĂȘtre grand ! »

La soirĂ©e s’est terminĂ©e brusquement sans rappel. (Peut-ĂȘtre parce que Chatten avait des problĂšmes vocaux : le groupe a annulĂ© un spectacle Ă  Asbury Park samedi « parce que Grian a perdu sa voix ».) Mais Ă  la fin du set, les fans ne sont pas partis immĂ©diatement. Ils ont d’abord scandĂ© « Allez, allez, allez! » comme une foule de football europĂ©ens, puis s’est attardĂ© un moment, comme s’il n’était pas encore prĂȘt pour qu’une telle nuit s’efface dans la mĂ©moire.

SOURCE : Reviews News

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