Qu’est

Qu'est-ce que le syndrome de Stockholm ?  Netflix le raconte dans Clark - Esquire Espagne

😍 2022-05-05 09:28:21 – Paris/France.


    « Trouble psychologique temporaire qui apparaĂźt chez la personne qui a Ă©tĂ© enlevĂ©e et qui consiste Ă  ĂȘtre comprĂ©hensif et bienveillant avec le comportement des ravisseurs et Ă  s’identifier progressivement Ă  leurs idĂ©es, soit pendant l’enlĂšvement, soit aprĂšs avoir Ă©tĂ© libĂ©ré »

    Nous supprimons rapidement la description du syndrome de Stockholm car vous le saurez parfaitement. En fait, c’est un terme de psychologie qui est utilisĂ© mĂ©taphoriquement dans de nombreux autres contextes, comme lorsque vous vous retrouvez pris au piĂšge dans une relation toxique personnelle ou professionnelle avec quelqu’un qui est un filou. La question Ă  laquelle nous sommes ici pour rĂ©pondre est
 d’oĂč vient cette expression ? Pourquoi Stockholm? Et nous allons le disputer Ă  pachas avec Netflix, qui lance une sĂ©rie sur ce sujet le 5 mai.

    La sĂ©rie s’intitule Clark. Parce que? Eh bien, nous rĂ©pondons tout d’un coup : que Clark appartient Ă  Clark Olofsson, l’un des criminels qui a participĂ© Ă  l’un des braquages ​​les plus cĂ©lĂšbres de l’histoire : celui qui a eu lieu en aoĂ»t 1973 Ă  la banque Norrmalmstorg, qui est une place Ă  Stockholm. Nous avons commencĂ© Ă  attaquer les cordes. Et ce sont ses otages qui ont dĂ©veloppĂ© cet attachement Ă  leur ravisseur, au point de se retourner contre la police et les autoritĂ©s pour avoir dĂ©fendu celui qui les dĂ©tenait.

    Sur la gauche, le vĂ©ritable mugshot de Clark Olofsson. À droite, l’acteur Bill SkarsgĂ„rd dĂ©guisĂ© en Clark.

    Netflix

    Et que s’est-il passĂ© pour que les quatre otages de ce vol apparemment violent se retrouvent face Ă  leurs ravisseurs ? Pour expliquer cela, comme le fait la sĂ©rie Netflix, il faut regarder en arriĂšre. Clark Olofsson Ă©tait un criminel d’habitude –et un flirt invĂ©tĂ©ré– que depuis qu’il Ă©tait enfant, il avait eu des problĂšmes avec la police pour des vols et des crimes de plus en plus graves. Une vie de maisons de correction et d’allĂ©es et venues en prison (avec plusieurs Ă©vasions bien connues incluses) mĂȘlĂ©es Ă  des pĂ©riodes d’hĂ©donisme sauvage et de conquĂȘtes amoureuses. Dans la sĂ©rie, il est d’abord dĂ©peint comme un fou irrĂ©sistible, comme un mec qui dĂ©fie le systĂšme par l’amusement et le plaisir, et qui trompe les femmes par la complicitĂ© et l’adrĂ©naline : ĂȘtre Ă  ses cĂŽtĂ©s est une fĂȘte permanente. Danger et excitation Ă  parts Ă©gales. Braquages, grossesses, trafic de drogue, explosion hippie
 Pure annĂ©es 60 et 70 en Europe du Nord.

    Au cours d’un de ces sĂ©jours en prison, dĂ©jĂ  converti en une sorte de cĂ©lĂ©britĂ© du crime -quelque chose comme notre Dioni, mais beau-, le Premier ministre suĂ©dois exige qu’Olofsson soit utilisĂ© pour nĂ©gocier avec le voleur de Norrmalmstorg. Il s’agit de Janne Olsson, une criminelle mi-amie, mi-partenaire d’Olofsson lui-mĂȘme. Avec sa capacitĂ© Ă  cajoler et Ă  manipuler, Olofsson parvient Ă  ĂȘtre laissĂ© entrer dans la banque pour nĂ©gocier de l’intĂ©rieur
 Et ce qu’il fait, c’est se joindre au vol.

    Bill SkarsgÄrd et Eric Broms dans le rÎle de Clark Olofsson et Janne Olsson dans la série Netflix.

    Netflix

    Pendant six jours qui ont paralysĂ© la SuĂšde et la moitiĂ© du monde, Olofsson a sĂ©duit les otages comme il l’avait fait tant de fois avec d’autres personnes tout au long de sa vie. Comment? Il s’est inquiĂ©tĂ© pour elles dĂšs le dĂ©but, il s’est assurĂ© qu’elles avaient de la nourriture, de la musique et du plaisir, il a dĂ©clenchĂ© l’étincelle sexuelle avec l’une des filles kidnappĂ©es
 Et le plus important : de sa position de pouvoir, il leur a fait voir que lui seul pourrait les aider et les protĂ©ger, afin qu’il ne leur arrive rien. Que le danger n’était pas lui mais la police. Au point qu’une des otages a dit aux autoritĂ©s qu’elle voulait sortir de lĂ  avec le butin et les ravisseurs.

    Ce ne sont que les clĂ©s qui dĂ©crivent le syndrome de Stockholm. La sĂ©rie Netflix apporte une nuance Ă  garder Ă  l’esprit : disons que Clark a pu jouer au « bon flic » au dĂ©but parce que celle qui les avait vraiment tenus Ă©tait Janne Olsson, le « mĂ©chant flic », donc d’une certaine maniĂšre il Ă©tait pas directement le kidnappeur. Il est vrai qu’une fois Ă  l’intĂ©rieur, son objectif Ă©tait de s’emparer de l’argent et de s’enfuir avec Olsson et deux des otages, les plus dĂ©vouĂ©s.

    Il l’a eu? Si vous considĂ©rez cela comme un spoiler, ne continuez pas Ă  lire


    Netflix

    Et bien non. AprĂšs ces 6 jours de harcĂšlement policier et d’intimitĂ© entre braqueurs et otages, la police a rĂ©ussi Ă  les faire sortir en utilisant des gaz lacrymogĂšnes et en profitant du moral bas de tous ceux qui Ă©taient enfermĂ©s. Olofsson en est ressorti avec l’aura d’un hĂ©ros national (aprĂšs tout, il avait rempli sa mission, que l’assaut s’est terminĂ© sans victimes) et des peines de prison tout Ă  fait acceptables. Puis il est retournĂ© Ă  ses anciennes habitudes encore et encore : plus de crimes, plus d’enfants, plus de prison, plus de besoin de gloire.

    En fait, et lĂ  on est plus dans le mode de critiquer les sĂ©ries que les psychologues amateurs, ce que cherche la sĂ©rie Netflix, c’est de faire un miroir entre le syndrome de Stockholm, la personnalitĂ© d’Olofsson et le spectateur. Clark Ça commence avec un rythme diabolique et multicolore, avec un ton voyou et cornĂ© Ă  la maniĂšre de Guy Ritchie. Ajoutant Ă  la performance sauvage mais bien nuancĂ©e de Bill SkarsgĂ„rd, il parvient (ou du moins essaie) Ă  faire ressentir au spectateur une empathie instantanĂ©e pour un gars qui, oui, fait passer la loi pour la doublure, mais fait tout cela Ă  partir d’une libertĂ© kamikaze contagieuse, plus infantile que maligne, en quelque sorte justifiĂ©e par le dĂ©sastre familial qu’il a dĂ» vivre enfant. Il faudra attendre la fin de la sĂ©rie pour qu’il dĂ©pouille un instant le personnage de toutes ces couches de sĂ©duction et montre la rĂ©alitĂ© nue : celle d’un manipulateur incapable de penser Ă  autre chose ni Ă  personne que son plaisir et sa renommĂ©e.

    Et Ă  partir de lĂ , vous pouvez passer Ă  une curieuse leçon : lorsqu’on parle du syndrome de Stockholm, pas au sens strict d’otages mais dans cette autre mĂ©taphore que nous avons mentionnĂ©e au dĂ©but, l’accent est toujours mis sur la victime qui dĂ©veloppe cet attachement Ă  son ou sa victime bourreau, souvent avec un regard prĂ©venu. Comme si la victime Ă©tait celle qui tombe amoureuse parce qu’en elle bat une sorte de paraphilie morbide envers ceux qui la traitent le plus mal. Alors qu’en rĂ©alitĂ©, il a tendance Ă  ĂȘtre un bourreau extrĂȘmement narcissique avec d’autres traits psychopathes qui a dĂ©veloppĂ© la capacitĂ© d’obtenir ce qu’il veut des autres par la manipulation et la sĂ©duction.

    Et cela se passe Ă  Stockholm, Pernambuco et Teruel.

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    SOURCE : Reviews News

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