🍿 2022-05-03 18:01:16 – Paris/France.
Le sauvetage d’A24 est arrivé au meilleur moment pour Ti Ouest, qui ne tarit pas d’éloges avec son sensationnel slasher ‘X’, récemment arrivé dans nos salles. Le réalisateur a passé une période de semi-retraite des longs métrages pour aiguiser son métier et sa dent d’artisan dans différentes séries, et la croissance a vraiment été perceptible. Bien que cela ne signifie pas qu’avant il ne faisait pas d’œuvres de genre très intéressantes.
Les œuvres de West se caractérisent par une tendance intéressante à l’anachronisme qui les distingue de toute autre œuvre contemporaine, la transformant presque en un phénomène qui nage à contre-courant. Sa première grande œuvre, ‘La Maison du Diable’, ressemblait à un film d’horreur tout droit sorti des années 80, et ‘Le Sacrement’ repoussait les limites de images trouvées quand on en avait marre images trouvées.
Même avec certaines imperfections, ils sont des œuvres vraiment intéressantes par caractère et par leurs décisionscomme cela arrive aussi dans son western ‘la vallée de la vengeance‘, le seul film que nous pouvons trouver de West en ce moment en Streaming. Concrètement, sur Netflix, et pour une durée limitée (le 15 mai il quitte la plateforme), il vaut donc mieux ne pas s’y perdre.
pas sans mon chien
Dans ‘The Valley of Vengeance’, on nous présente un cow-boy solitaire (Ethan Hawke) dont la seule compagnie est son cheval, qui lui permet de se déplacer d’un bout à l’autre du Far West, et un chien charismatique aussi plein de surprises que de ressources acharnées quand il s’agit de se battre. Dans la séquence d’ouverture, nous voyons ce cavalier presque sans nom qui envoie une menace avec aisance et charisme, établissant le ton particulier que cette histoire va avoir.
Notre protagoniste entre dans une petite ville miteuse et dont il a entendu de nombreux avertissements, mais c’est une étape obligatoire pour atteindre sa destination. Dans ce qui devrait être un moment de passage facile, s’arrêtant au bar pour se ressaisir, il se retrouve dans une altercation où il assomme de manière humiliante le fils du shérif. Malheureusement, cela ne restera pas une anecdote, et conduira à une escalade de la violencecomme le promet le titre original (« In a Valley of Violence »).
Le style de ‘The Valley of Vengeance’ diffère de beaucoup de westerns modernes, qui tendent vers une certaine solennité ou vers une accentuation de la brutalité. Nous avons un ton rugueux, très rugueux même, qui est agrémenté d’une comédie très voyou et presque caricatural, montré notamment dans les interactions entre Hawke et son chien charismatique. C’est un mélange délicat, mais West obtient un flingueur à mi-chemin entre le cavalier sans nom de Clint Eastwood et Lucky Luke.
« La vallée de la vengeance » : entre Clint Eastwood et Lucky Luke
Ce sens de l’humour particulier est ce qui va causer des malentendus, en particulier parmi les fans occidentaux les plus traditionnels, mais c’est l’un des éléments qui en font un film spécial. En outre, sa tendance à l’exagération ne se heurte pas à vouloir faire une histoire vraiment grossière et violenteoù West parvient également à faire des séquences fascinantes telles que le point le plus sombre de tout le film, où il joue avec les éléments formels d’une manière stimulante mais absorbante.
Comme dans les œuvres précédentes de West, son ambition impressionnante n’est pas toujours accompagnée d’une exécution sans faille, et il y a des moments où l’histoire perd son emprise. Mais cette ambition continue d’être appréciée, et l’action se déroule de manière puissante et énergique même sans avoir une infinité de ressources -nous ne l’avons pas mentionné, mais ce film est estampillé Blumhouse-. À tout le moins, cela vaut une pierre intéressante sur la route pour apprécier Ti West.
SOURCE : Reviews News
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