PremiÚres en ligne : bilan de "La bulle"de Judd Apatow (Netflix)

Estrenos online: crítica de «La burbuja», de Judd Apatow (Netflix)

🍿 2022-04-02 01:57:06 – Paris/France.

Des films comme LA BULLE Ils sont dĂ©primants Ă  bien des Ă©gards. D’abord, pour avoir vu un rĂ©alisateur jadis admirĂ© se livrer Ă  la plus fade des parodies. DeuxiĂšmement, voir un groupe de trĂšs bons comĂ©diens faire des sacrifices surhumains pour essayer de faire rire un scĂ©nario qui ne l’a nulle part. Et, troisiĂšmement, Ă  cause du film lui-mĂȘme, une comĂ©die pas drĂŽle de plus de deux heures qui tente de faire de l’humour la pandĂ©mie de la maniĂšre la plus basique possible.

Les parodies hollywoodiennes sur les tournages chaotiques ont Ă©tĂ© nombreuses. Il n’y a peut-ĂȘtre rien que l’industrie aime plus que rire d’elle-mĂȘme de temps en temps. On pourrait penser que le point de dĂ©part de LA BULLE il a son originalitĂ© : il ne devait pas ĂȘtre courant de filmer lors de la premiĂšre Ă©tape (prĂ©-vaccins) de la pandĂ©mie. Et ce qu’Apatow essaie ici, en partie, c’est de montrer Ă  quel point un plateau de tournage peut ĂȘtre doublement chaotique avec les « protocoles » contre le COVID-19.

Le film du rĂ©alisateur VIERGE A 40 ANS Il est, d’entrĂ©e de jeu, assez criard et mise sur un style comique assez Ă©pais. Il n’y a rien de mal Ă  cela, au dĂ©but, mais au fil des minutes, il devient clair que ce n’est pas le style qui convient le mieux Ă  un rĂ©alisateur qui se caractĂ©rise par des comĂ©dies plus humaines et avec des personnages reconnaissables, comme LÉGÈREMENT ENCEINTE ou le rĂ©cent (et trĂšs bon) LE ROI DE STATEN ISLAND.

L’axe ici est le tournage de LES BÊTES DES FALAISES 6Ă©niĂšme suite d’une sorte de version bon marchĂ© de PARC JURASSIQUE ĂȘtre filmĂ© pendant la pandĂ©mie. Le tournage se fera dans un grand manoir de la campagne anglaise avec une Ă©quipe inexistante (il n’y a quasiment pas de techniciens sur le plateau, ce qui pourrait ĂȘtre comprĂ©hensible du fait de la pandĂ©mie, mais c’est trop peu pour une production supposĂ©e de 100 millions dollars), une dizaine d’acteurs et de responsables de la santĂ© et de l’hĂŽtellerie.

Le personnage principal est Carol (Karen Gillan, la « NĂ©buleuse » de l’univers Marvel, quelqu’un sĂ»rement habituĂ© Ă  ce type de tournage plein d’effets et d’écrans verts), qui n’a pas voulu jouer dans le cinquiĂšme volet et revient, avec sa tĂȘte vers le bas, aprĂšs l’échec de quelque chose appelĂ©L’Insurrection de JĂ©rusalem», un film de science-fiction dans lequel des Palestiniens et des IsraĂ©liens se sont associĂ©s pour combattre des extraterrestres qui a Ă©tĂ© critiquĂ© par la critique. Ils ne le reçoivent pas bien, soit dit en passant. Mais les principaux problĂšmes sont autres.

L’ensemble du casting doit se mettre en quarantaine dans leurs chambres pendant quinze jours et, lorsqu’ils se retrouvent, ils sont tous mentalement altĂ©rĂ©s, bien plus que d’habitude. Le groupe est composĂ© de Dieter Bravo (Pedro Pascal), un acteur de Method qui utilise tout le temps des accents diffĂ©rents et se prend trĂšs au sĂ©rieux ; Sean Knox (Keegan-Michael Key), qui s’accroche Ă  une start-up pseudo-religieuse qu’il a crĂ©Ă©e ; Lauren Van Chance (Leslie Mann) et Dustin Mulray (David Duchovny), un couple mariĂ© de stars, et Krystal Kris (Iris Apatow, l’autre fille du rĂ©alisateur ainsi que la star de EUPHORIE Maude), une cĂ©lĂ©britĂ© TikTok avec plus de 120 millions de followers.

Tous doivent ĂȘtre guidĂ©s par Darren Eigen (Fred Armisen), un rĂ©alisateur indĂ©pendant qui a gagnĂ© Ă  Sundance pour un film rĂ©alisĂ© avec son iPhone 6 alors qu’il travaillait dans une chaĂźne de magasins Home Depot. Et, comme on pouvait s’y attendre, il n’est pas la bonne personne pour la tĂąche. Mais les principaux problĂšmes passent par l’extrĂȘme sĂ©curitĂ© et les protocoles installĂ©s par le producteur (Peter Serafinowicz) qui font de plus en plus rouler un casting qui a dĂ©jĂ  peu de santĂ© mentale dĂšs le dĂ©part.

Mais Ă  un moment donnĂ© la pandĂ©mie est aussi oubliĂ©e et il reste encore une heure et demie de situations trĂšs pas drĂŽles sur le tournage d’un film d’action Ă  effets spĂ©ciaux dans lequel les acteurs ne s’entendent pas, ils se battent avec le rĂ©alisateur , ils se rebellent contre la production, ils consomment de la cocaĂŻne, ils couchent avec qui les croise (sans jamais respecter les sacrĂ©s protocoles), ils font des vidĂ©os de danse pour TikTok et des scĂšnes d’action avec ces sacrĂ©s fonds verts qui tournent toujours pas mal. Et donc, encore et encore, dans un tournage qui s’étend sur des mois et qui est aussi interminable que de regarder LA BULLE.

Les plus drĂŽles ici sont peut-ĂȘtre ceux qui voient tout un peu de l’extĂ©rieur : les gens de l’hĂŽtel, ceux du « protocole Covid » etc., un groupe de comĂ©diens jeunes et pas si connus (dont Vir Das, Samson Kayo , Harry Trevaldwyn et la fille de BORAT 2Maria Bakalova), Ă  qui le public devrait s’identifier, tĂ©moin des exigences dĂ©risoires, du chaos et des agacements des stars en question.

Le film plante et plante, et il n’y a rien pour le sauver, pas mĂȘme les camĂ©es de cĂ©lĂ©britĂ©s (Kate McKinnon, Daisy Ridley, James McAvoy, John Lithgow, le musicien Beck et d’autres) qui apparaissent de temps en temps. Et mĂȘme s’il peut y avoir des moments amusants – qui pourraient bien faire partie d’un spectacle de type sketch Saturday Night Live–, le contexte est tellement Ă©puisant qu’on n’a plus la force de rire.

LA BULLE C’est l’un de ces films qui vous fait penser que la dĂ©cision de Netflix de pouvoir regarder des films plus rapidement que la normale n’est peut-ĂȘtre pas si ridicule aprĂšs tout. Mais si vous ne le faites pas, les deux heures et demie de ce dĂ©sastre cinĂ©matographique deviennent interminables et mĂȘme un peu irritantes.

Il est vrai que nous parlons d’un film rĂ©alisĂ© pendant une pandĂ©mie, sĂ»rement Ă©crit et filmĂ© comme un moyen d’utiliser le temps et de fournir du travail pendant la pĂ©riode la plus difficile de l’affaire, donc cela restera plus comme une anecdote oubliable dans la carriĂšre d’Apatow et non forcĂ©ment comme un vrai faux pas. Mais voir deux trĂšs bons cinĂ©astes comiques comme lui ou Adam McKay rĂ©aliser des films aussi inintĂ©ressants que celui-ci ou NE REGARDEZ PAS fait se demander s’il ne s’agit pas en fait d’un problĂšme un peu plus grave. Se pourrait-il qu’ils aient oubliĂ© comment faire rire les gens ?



SOURCE : Reviews News

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