✔️ 2022-09-17 17:42:48 – Paris/France.
Lorsque le dicton selon lequel « tout n’est pas or qui brille » est poussé à un extrême complètement angoissant et dérangeant, il est possible de tomber dans le prévisible ou le cliché. Mais même dans des prémisses aussi basiques, nous pouvons tomber sur des histoires succulentes qui nous attrapent malgré les petits caractères ou mais. C’est le cas de « Il est passé par ici »le dernier opus du cinéaste anglo-iranien Babak Anvari pour Netflix, où pour tenter de donner à sa filmographie une certaine tournure Jordan Peele, il décide de s’aventurer dans un exercice narratif plein de dénonciation raciale, d’attaques contre les élites et de beaucoup d’intrigues tensions.
Avec une approche a priori facile (qui permet, oui, une gestion facile de son développement), Anvari nous présente l’histoire de deux jeunes londoniens (Toby et Jay), transformés en une sorte de libérateurs du graffiti aux charmes à la Banksy, désireux d’instruire les nobles britanniques et de les ennuyer avec leur filigrane caractéristique sur les murs de leurs luxueuses maisons. Mais pas pour rien, l’approche du film se débarrasse de ses rebondissements imprévisibles, typiques de tout thriller qui se respecte, car ce jeu de justiciers juvéniles deviendra très inquiétant et téméraire lorsque l’un des membres de ce duo de robin des hottes ouvrez la boîte du tonnerre et découvrez quelque chose que personne de sensé ne voudrait découvrir.
« Il est passé par ici » C’est aussi l’excuse parfaite pour de nombreux nostalgiques de retrouver Kelly MacDonald (qui n’est pas tombée amoureuse d’elle dans Trainspotting ?), cette fois dans la peau d’une psychologue et mère célibataire, dépassée par la vie et qui va commencer progressivement à mieux comprendre son fils post-adolescent sur la base du travail qu’elle développe avec l’un de ses patients, réalisant ainsi que peu à peu son poids dans l’intrigue gagne en pertinence et en caractère et atteint ainsi sa version finale en « courage de mère » format. Mais si quelqu’un sauve les meubles du point de vue du jeu d’acteur, c’est sans aucun doute le légendaire Hugh Bonneville, incarnant un croque-mitaine contemporain, doté d’un grand pouvoir d’abuser et livrant un rôle vomitif et impitoyable qui sort de mille bourbiers grâce à savoir tous et connaissant la justice d’une bonne main (bien qu’il soit incapable de cacher sa véritable essence, colérique et effrayant, dans une histoire macabre au rythme du deuxième acte de Casse-Noisette).
Si l’on parle de la musique qui encadre cette histoire trouble et sombre, la main brillante d’Isobel Waller-Bridge (en fait, la sœur de la bonne Phoebe), participera de manière particulière aux séquences les plus agitées du film- sauf pour l’utilisation impeccable de « Everybody Wants To Rule The World » de Tears For Fears-. De son côté, Anvari fait le léger lapsus de vouloir ouvrir trop de melons en très peu de temps – le traitement de la santé mentale, la précarité de l’emploi des jeunes, la pression parentale sur l’avenir des enfants, les crises migratoires, ou encore le trafic d’influence – laissant beaucoup de finalement comme de simples coups de pinceaux dans le contexte général de l’histoire. Tentative respectable, cependant, d’ouvrir une brèche au sein de cette collection avide de bandes qui, ces dernières années, ont joué leur rôle correspondant de réveil pertinent de la conscience du système.
SOURCE : Reviews News
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