🍿 REVIEWS News – Paris/France.
Question quiz pour les cinéphiles : Quel est le point commun entre Le Roi des jardins de Marvin de Bob Rafelson, Ma saison préférée d’André Techiné, Fanny et Alexandre d’Ingmar Bergman et Ran d’Akira Kurosawa ? Correct : L’accent est toujours mis sur les frères et sœurs. Les quatre œuvres font partie de la sélection mensuelle du service de Streaming français La Cinetek, spécialisé dans les classiques du cinéma – au sens large. Pour moins de trois euros, les abonnés peuvent obtenir dix films sur un thème donné : « Voyeurisme », « Borderline », « Brieflich », « Occulte » ou, comme c’est le cas actuellement et jusqu’au 9 avril, « Brothers and Sisters ». L’éventail est large, comme le montrent les quatre œuvres citées ci-dessus, qui peuvent être attribuées aux genres drame, comédie dramatique, saga familiale et jidai-geki (film historique japonais).
Ce qui rend les choses excitantes, c’est que tous les 1 900 titres actuellement au catalogue de La Cinetek ont été sélectionnés par au moins un des 102 réalisateurs qui ont actuellement leur mot à dire dans la programmation.
Vous plongez pour des perles exquises
La règle du jeu est simple : chaque réalisateur s’engage à soumettre une liste de ses cinquante films préférés lors de son acceptation dans le cercle ; ses propres œuvres ainsi que celles de la période postérieure à 2005 sont exclues. Le cercle est à moitié français, de Jacques Audiard à Agnès Varda, à moitié étranger, de Dario Argento aux frères Dardenne, William Friedkin, Hirokazu Kore-eda, Martin Scorsese et Apichatpong Weerasethakul à John Woo (dont huit Allemands et Autrichiens). Ajusté pour les entrées multiples, cela donne une liste « idéale » d’environ trois mille titres actuellement. Celles-ci sont toutes répertoriées sur le site Web de la plateforme, mais toutes ne sont pas (encore) consultables pour des raisons légales. Vous pouvez passer des heures à cliquer sur les noms des réalisateurs participants pour voir quelles œuvres ils citent chacun comme leurs films préférés. Audiard, par exemple, nomme des titres que même nombre de ses collègues professionnels ne connaissaient pas.
Littérature du bulletin FAZ
les vendredis à 16h
S’IDENTIFIER
Les cinéphiles adorent faire des listes (de classement), a déclaré Pascale Ferran, parlant d’expérience personnelle. La réalisatrice française est co-fondatrice de La Cinetek, aux côtés de ses collègues Laurent Cantet et Cédric Klapisch et du producteur Alain Rocca. Un jour, alors qu’ils discutaient après une réunion commerciale, ils se sont plaints tous les quatre du manque de classiques disponibles sous forme de vidéos à la demande. C’est ainsi qu’est né le concept de La Cinetek, lancé fin 2015 avec le soutien initial du Centre national du cinéma (CNC) et de la région Île-de-France. Le CNC soutient à ce jour la plateforme, secondée depuis 2017 par le programme européen de financement du cinéma MEDIA. La plateforme est également représentée en Allemagne et en Autriche depuis 2019, et en Belgique et au Luxembourg depuis 2020.
Le catalogue y est cependant beaucoup plus réduit, sept cents films pour la première zone, mille pour la seconde. Jean-Baptiste Viaud, le représentant général de La Cinetek, l’explique dans une interview avec l’effort nécessaire pour acquérir les droits. « En France, nous travaillons avec plus d’une centaine d’ayants droit et de distributeurs. C’est relativement facile avec les grosses sociétés comme Gaumont, Pathé et Studiocanal car leur catalogue est très bien enregistré et après le premier contrat chaque nouvelle acquisition ne nécessite qu’un avenant. Mais parfois je dois faire face à toute une négociation avec un nouveau distributeur pour un seul film rare. Et à l’étranger, en raison du principe de territorialité, de nouveaux contrats doivent également être négociés pour des titres que nous avons déjà dans le catalogue français. Comme je suis le seul de notre équipe de dix personnes à qui cette tâche est confiée, j’atteins ici mes limites. Mais surtout, en ce qui concerne l’Allemagne et l’Autriche, il est souvent difficile de trouver des doublages ou des sous-titres. Arte, qui est l’un des quatorze membres de l’association La Cinetek, peut ici beaucoup nous aider.
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La consolidation des succursales dans les quatre pays cités est l’une des priorités de la plateforme – avant d’ouvrir de nouveaux territoires. En particulier, l’abonnement mensuel (contrairement à la location ou à la vente de titres à l’unité qui n’y sont pas encore proposés) va être introduit en Allemagne et en Autriche. Celui-ci compte actuellement 19 000 abonnés en France, en Belgique et au Luxembourg et a fortement rajeuni son audience depuis son lancement en septembre 2018. La moitié des utilisateurs ont aujourd’hui moins de trente-cinq ans, un quart moins de vingt-cinq ans. Néanmoins, Viaud est déjà en pourparlers avec des musées du cinéma et des cinémathèques en Belgique, aux Pays-Bas, en Pologne, au Portugal et en Slovaquie afin d’enrichir la section « Trésors cachés » de ses plus de cent « trésors cachés » entre cent et deux cent quatre-vingt-dix. -neuf minutes de temps de jeu. Comme ceux de Paris et de Toulouse, la Deutsche Kinemathek de Berlin est déjà membre de l’association de soutien de la plateforme.
Mais malgré tous les changements, La Cinetek veut s’en tenir à ses deux caractéristiques essentielles qui la distinguent de ses concurrents comme le service de Streaming britannique Mubi : le caractère « patrimonial » de son catalogue et le programme qui l’accompagne, qui sert à véhiculer le patrimoine cinématographique. Outre un ciné-club virtuel – dans le dernier numéro Régis Sauder parle de « Chronique d’un été » de Jean Rouch et Edgar Morin – la plateforme brille des textes pétillants d’Élodie Tamayo sur les programmes d’abonnement mensuel. En bref : La Cinetek ne gratte pas le fond de l’océan du film avec un chalut, mais plonge morceau par morceau pour les plus belles perles. « Chaque film du catalogue n’a pas été sélectionné par un algorithme, mais par un réalisateur », précise Viaud – « de Bertrand Bonello, par exemple, Aki Kaurismäki ou Kiyoshi Kurosawa. Cela fait de nous l’exact opposé de Netflix.
SOURCE : Reviews News
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