đż REVIEWS News â Paris/France.
Quelque part au milieu de White Noise, Adam Driver, Greta Gerwig et leur famille de films mixtes volent en hurlant Ă la camĂ©ra dans leur break, comme si quelquâun avait accidentellement introduit The Shrill Four on the Road en compĂ©tition au Festival du film de Venise. Au moins Ă ce stade du nouveau film Netflix White Noise, il est Ă©vident que ce ne sera pas une adaptation servile dâun roman acclamĂ©.
Au lieu de cela, Noah Baumbach filme le classique de Don DeLillo de 1985 pour notre prĂ©sent en crise, infectĂ© par le covid et frappĂ© par une catastrophe environnementale. Imaginez mieux et surtout plus original Ne lĂšve pas les yeux avant, avec lâacteur de Star Wars Adam Driver au lieu de Leonardo DiCaprio, un calcul satirique moins plat et en plus dâHitler.
Le bruit blanc jette un nuage de poison dans la vie tranquille dâAdam Driver
Il y a des annĂ©es, Jack Gladney (Adam Driver) a dĂ©couvert une lacune sur le marchĂ© au nom gĂ©nĂ©rique de College-on-the-Hill : il a Ă©tĂ© le premier Ă fonder Hitler Studies aux Ătats-Unis, enseignant des cours de « Nazisme avancé » et se comporte comme un prĂ©dicateur de tĂ©lĂ©vision extatique dans ses monologues Ă©gocentriques sur la frĂ©nĂ©sie de masse national-socialiste et les chiens de berger. Gladney a marchandisĂ© la catastrophe du XXe siĂšcle et cela porte ses fruits.
©Netflix
Adam Driver dans White Noise
Sa vie pourrait difficilement ĂȘtre plus Ă©loignĂ©e de lâhorreur de la rĂ©alitĂ© nazie : il dirige une maison confortable avec sa quatriĂšme Ă©pouse Babette (Greta Gerwig) et les quatre enfants quâils ont accumulĂ©s entre-temps. Sâil nây avait pas un petit et un grand malheur, bien quâil soit initialement incertain lequel dâentre eux prendra quelle taille : AprĂšs un accident de train de marchandises, un nuage toxique approche (ça sonne mal) et Babette avale en cachette des pilules (ce nâest pas sans).
Des idées absurdes et un nuage de poison qui ferait plaisir à Roland Emmerich
En termes de classement des catastrophes, le nuage empoisonnĂ© prend la premiĂšre place dĂšs le dĂ©but. Il est Ă©norme, fulgurant, on sâattendrait presque Ă ce quâune invasion extraterrestre de Roland Emmerich se cache derriĂšre. Le rĂ©alisateur et Ă©crivain Noah Baumbach, dont Marriage Story a Ă©tĂ© diffusĂ© Ă Venise en 2019, savoure sa taille. Film dâhorreur et thriller catastrophe se fondre soudain dans la satire de la vie consumĂ©riste. Baumbach les dirige si efficacement que vous aimeriez le voir diriger Moonfall 2 ou The Conjuring 7. Eh bien, Conjuring 7 peut-ĂȘtre pas.
Jack rencontre dâabord le nuage comme il rencontre la plupart des choses et des gens : il les dĂ©compose avec tout ce qui lui appartient. Vocabulaire de lâauto-tromperie donne. Elle ne glissera pas ici, pas dans cette zone bien nantie. Les catastrophes, selon sa logique, arrivent toujours aux autres.
Ă cĂŽtĂ©, Donât Look Up a lâair encore plus plat et plus suffisant
Alors que Ne regarde pas entre la population, les mĂ©dias et la politique a choisi une cible simple aprĂšs lâautre pour pimenter son attaque tous azimuts de la fin des temps, White Noise est une miniature satirique sur une famille qui reprĂ©sente le monde au bord du gouffre. Une famille qui parle sans cesse (et drĂŽlement) sans rien dire.
©Netflix
La famille à son endroit préféré : le supermarché
Contrairement au prĂ©dĂ©cesseur de Netflix White Noise renonce aux caricatures stupides avec la profondeur de caractĂšre dâun tweet de 280 caractĂšres. Le roman de DeLillo offre tout simplement trop de matĂ©riel pour cela. Deux temps forts : Don Cheadle, qui absorbe avec dĂ©lectation les dialogues ambulants en tant que collĂšgue de Jack Murray, et lâhabituel farfelu Lars Eidinger. Je garde le silence sur son rĂŽle, mais, pour citer la poĂ©tesse Miley Cyrus, on peut dire ceci : Ă un moment donnĂ©, il frappe le film comme un boulet de dĂ©molition et puis plus rien nâest pareil.
Donc, si vous aimez regarder des satires qui prĂȘchent aux convertis et fixent des cibles Ă©videntes, vous feriez mieux de ne pas regarder. Dâun autre cĂŽtĂ©, quiconque veut voir un cinĂ©aste sâapproprier la voix inimitable dâun auteur, la traduire avec bonheur en images quelque part entre Tim Burton, Steven Spielberg et Baumbach lui-mĂȘme, et lâactualiser discrĂštement pour le 21e siĂšcle est mieux loti avec du bruit blanc.
Ce film Netflix, comme le montre le jeu de cartons prĂ©cĂ©dent, est compliquĂ©. Tellement compliquĂ© quâil se perd parfois dans ses idĂ©es. Mais tandis quâil cherche la sortie, il offre au moins que toucher Greta Gerwig, dont Babette subit la vraie, la bien pire catastrophe. Elle nâa pas besoin dâun nuage de poison pour ça. Ătre humain suffit.
SOURCE : Reviews News
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