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Festival de Mar del Plata/Estrenos: crítica de «Pinocho», de Guillermo del Toro y Mark Gustafson (Netflix)

😍 2022-11-05 21:04:45 – Paris/France.

Disons-le franchement : PINOCCHIO, de Guillermo del Toro, est un chef-d’Ɠuvre ou quelque chose de trĂšs proche de cela. Un film presque parfait, dans lequel tous les Ă©lĂ©ments fonctionnent extraordinairement bien et se connectent les uns aux autres d’une maniĂšre dont un rĂ©alisateur ne peut que rĂȘver. Le monde de Carlo Collodi et celui du cinĂ©aste mexicain se combinent et se multiplient, transformant ce conte classique en quelque chose peut-ĂȘtre supĂ©rieur au texte original, une histoire sur la vie, la mort, la libertĂ©, l’amour, le sacrifice et, surtout, la magie Ă©phĂ©mĂšre de l’ĂȘtre vivant.

Tout comme, Ă  mon avis du moins, Del Toro Ă©tait allĂ© un peu trop loin dans son hommage au Ne pas aller dans ALLÉE DES CAUCHEMARS, ici le film vibre dĂšs sa premiĂšre scĂšne, il est plus animĂ© que ne l’était ce film avec des acteurs en chair et en os. Il s’agit d’une adaptation assez libre, dans laquelle le rĂ©alisateur mexicain (co-rĂ©alisateur, en fait, puisque Mark Gustafson est en charge de la partie plus strictement liĂ©e Ă  l’animation) imprĂšgne ce conte italien de ses obsessions personnelles d’une maniĂšre qui ne trahit jamais le l’esprit de l’original. Le monstrueux, le douloureux et surtout la mort apparaissent dans PINOCCHIO au premier plan, d’une maniĂšre qui n’était clairement pas dans les adaptations Disney et qui sont proches, dans l’esprit du moins, de l’original.

À cela, Del Toro ajoute un autre angle, celui qu’il a utilisĂ© dans des films comme LE LABYRINTHE DE PAN Oui LA COLONNE DU DIABLE: la politique. L’histoire se dĂ©roule dans l’entre-deux-guerres, avec la montĂ©e du fascisme et l’arrivĂ©e au pouvoir de Benito Mussolini, une situation qui sera trĂšs directement liĂ©e aux aventures et aux vicissitudes de Pinocchio et qui servira au rĂ©alisateur Ă  faire un travail intelligent et nĂ©cessaire (en ces temps, surtout) fable antifasciste, sans perdre les idĂ©es centrales de l’histoire que nous connaissons tous.

Del Toro donne amplement d’espace Ă  ce qui serait la « prĂ©quelle » de la saga, racontant l’histoire de Geppetto (exprimĂ© par David Bradley) et de son fils, Carlo, avec qui il avait une excellente relation et qui meurt dans un accident de guerre absurde. Geppetto est dĂ©vastĂ©, passe des annĂ©es dans un Ă©tat catatonique, ivre en permanence, et finit par « crĂ©er » cette crĂ©ature de bois une nuit d’alcool et d’angoisse. A travers Blue Fairy (trĂšs diffĂ©rent de ceux de Disney, avec la voix de Tilda Swinton), la poupĂ©e en pin prend vie et ils l’appelleront, eh bien, vous savez


Mais Pinocchio (Gregory Mann) n’a pas grand-chose Ă  voir avec les autres versions. Hyperactif, Ă  la limite de l’irritant, maniaque et avec un besoin d’expĂ©rimenter le monde n’importe comment, il effraie, agace et agace Geppetto pour commencer. Ne parlons pas de cette chose « obĂ©ir ». Mais les mĂ©saventures dans lesquelles il s’embarque (dont certaines sont les mĂȘmes que dans l’histoire originale, d’autres inventĂ©es pour le film) finissent par renforcer cette relation pĂšre-fils qui prendra une forte intensitĂ© dramatique vers la fin.

Il y a des inventions et des moments extraordinaires (toute la relation de Pinocchio avec la mort est extraordinairement bien gĂ©rĂ©e – vous verrez comment – ​​et la sensibilitĂ© mexicaine du rĂ©alisateur Ă  traiter le sujet avec un certain humour est perceptible) et Ă  l’exception de quelques chansons qui ne le sont pas trop Efficace et pouvant ĂȘtre retirĂ©, le film ne fait quasiment aucun faux pas. Le travail d’animation est incroyable dans les moindres dĂ©tails, les personnages ont du charisme, ils sont crĂ©dibles et, dans certains cas (comme les « mĂ©chants » du cirque comme le comte Volpe et le singe Spazzatura, ainsi que le Duce lui-mĂȘme que Pinocchio appelle  » Dolce» ) ont des caractĂ©ristiques physiques trĂšs originales.

Del Toro et son Ă©quipe d’animateurs jettent tout le sac de rĂ©fĂ©rences du monde de l’art dans un film que vous devez regarder plus d’une fois pour voir comment ces dĂ©tails se manifestent et comptent. Mais mĂȘme s’il s’agit d’un film imposant et Ă  certains Ă©gards assez sĂ©rieux, PINOCCHIO Il n’abandonne jamais l’humour et le rythme d’une aventure pour toute la famille, semblable en quelque sorte Ă  ce que Tim Burton savait faire Ă  son apogĂ©e en tant que rĂ©alisateur de films d’animation. Des personnages comme Jiminy Cricket (Ewan McGregor) peuvent avoir moins de poids que dans d’autres versions, mais ils fonctionnent comme soulagement comique et la mĂȘme chose se produit avec d’autres personnages secondaires qu’il vaut mieux ne pas dĂ©passer.

Bien que l’intrigue secondaire qui unit Pinocchio et le fils d’un capodastre fasciste soit la plus sĂ©rieuse et la plus adulte de l’histoire, le Duce, en fait, travaille aussi de maniĂšre comique, pour ne pas dire pathĂ©tique. Mais tous les Ă©lĂ©ments sont reliĂ©s les uns aux autres de maniĂšre si ronde et fluide qu’il est difficile de les sĂ©parer et de les dĂ©cortiquer un Ă  un. C’est un drame politique sur le vrai sens de la libertĂ©, un film d’aventures pour toute la famille, une rĂ©flexion sur les relations entre parents et enfants et, plus que tout, un film sur la vie et tout ce qui lui donne un sens. .



SOURCE : Reviews News

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