đż 2022-10-24 18:00:42 â Paris/France.
Bien que beaucoup refusent de le reconnaĂźtre en raison de prĂ©jugĂ©s Ă ce stade plus imaginaires que rĂ©els, chaque annĂ©e marque une nouvelle Ă©tape pour le cinĂ©ma espagnol. A tel point quâentre âCinco lobitosâ, âAlcarrĂ sâ, âCerditaâ ou âLos renglones crorcidos de Diosâ il y a un film qui finit injustement par passer inaperçu. Câest le cas de âCageâ, qui nâest mĂȘme pas entrĂ© dans les 30 films nationaux les plus rentables de lâannĂ©e mais (avec un peu de chance) trouvera une seconde vie sur Netflix.
murs de craie
Une fille perdue sur une autoroute. Un morceau de craie qui marque oĂč vous pouvez (et ne pouvez pas) aller. Une sĂ©rie de Ă©vĂ©nements dangereux qui commencent Ă se produire dans la maison des parents adoptifs. Un flash-back. âJaulaâ fait mouche en crĂ©ant une atmosphĂšre mystĂ©rieuse, sinistre et paranoĂŻaque qui grandit grĂące Ă un script qui a toujours quelques longueurs dâavance sur le spectateur et il sait magnifier le mystĂšre, bien quâil ne soit peut-ĂȘtre pas capable de le soutenir jusquâau bout.
Le film dâIgnacio Tatay ne se concentre pas exclusivement sur la crĂ©ation de moments iconiques (ce quâil a) et sur la prĂ©sentation dâune iconographie reconnaissable, mais plutĂŽt essayer de faire en sorte que le public ne sache jamais oĂč il va tirer. Il est vrai que la rĂ©solution est la plus conservatrice de toutes les options possibles, mais le sentiment dĂ©cevant quâelle laisse est uniquement dĂ» au fait que pendant le reste du mĂ©trage votre cerveau nâarrĂȘte pas dâimaginer diffĂ©rentes solutions Ă lâĂ©nigme qui se pose.
âCageâ vous surstimule, vous trompe, vous ment Ă la vue de tousvous rĂ©alise des tours de magie en vous prĂ©sentant des personnages dâune telle rĂ©silience face au malheur quâils ne pouvaient exister que dans les films, mais dont lâimpossibilitĂ© ne fait quâaccroĂźtre lâĂ©trangetĂ© qui imprĂšgne le film. âCageâ est plus que dissolvant car elle sait se sortir de nâimporte quelle situation, aussi improbable soit-elle, en faisant un dribble inattendu sans que cela signifie une trahison dâelle-mĂȘme.
film
Mon collĂšgue Jorge avait lâhabitude de dire que le film se consomme comme un roman dâaĂ©roport, et je ne peux pas penser Ă une comparaison plus prĂ©cise : vous ne voulez pas quitter âCageâ Ă tout moment, ça vous attrape dĂšs la premiĂšre minute et, Ă©nigme par Ă©nigme, il vous emmĂšne Ă travers les pages avec plus de maĂźtrise dans le divertissement que dans la technique. Un voyage dâadrĂ©naline dans lequel la terreur et le drame se mĂȘlent et oĂč les dĂ©viations inattendues font partie du jeu (si vous voulez vous y mettre).
Elena Anaya on ne lâavait pas vu dans le cinĂ©ma espagnol depuis six ansavec la suite de âZipi y Zapeâ, mais son retour aprĂšs la tournĂ©e hollywoodienne est plus que bienvenu : loin de croire quâĂȘtre un film de genre peut dĂ©tendre, offre une interprĂ©tation fabuleuse sans rien laisser dans lâencrier. Avec elle, le reste du casting (qui ne se dĂ©marque pas) semble sâĂ©toffer, avec un accent particulier sur Eva Tennear, la fille qui tire les meilleures minutes du film et qui fait ses dĂ©buts au cinĂ©ma avec style.
Ălex de la Iglesia et Carolina Bang produisent le film (qui est encore appelĂ© « The House of Chalk » sur le site Web de Pookepsie Films) et a son empreinte partout dans les images, tant pour le bien (lâoriginalitĂ©, le suspense, ĂȘtre totalement fidĂšle Ă ses intentions tout au long du mĂ©trage) que pour le mal (cette fin, quelques sur-explications en cours de route). Ils Ă©taient plus ou moins impliquĂ©s dans le film, la vĂ©ritĂ© est quâil est clair que Tatay a lâintention dâĂȘtre une nouvelle voix du cinĂ©ma espagnol qui a la main ferme pour raconter sans se faire passer pour lâauteuret qui dans sa manche cache beaucoup de choses Ă raconter.
Qui peut crier sur un enfant ?
âCageâ est la dĂ©monstration parfaite de la façon de faire plus avec moins ou faites de la limonade si vous avez des citrons. Parfois câest trop sombre, et le mixage sonore nâest pas le meilleur, mais il est aussi facile de deviner que le budget quâil a eu nâest pas exactement celui de âThe Warren Fileâ. le film de papa il a tout pour vous tenir en haleine pendant prĂšs de deux heures dans lequel on ne sâennuie jamais, mĂȘme si on a lâimpression que les rebondissements sont un peu faux ou que la fin est trop explicative.
Pourrait ĂȘtre un film de lâaprĂšs-midi venu Ă plus, âCageâ dĂ©cide de creuser des rebondissements impossibles, de regarder vers lâinconnu et de faire des films Ă suspense au-dessus du drame de la vie. Et rien que pour cette audace ça vaudrait dĂ©jĂ le coup, mais câest aussi plein de surprises, une mise en scĂšne solide, un scĂ©nario destinĂ© Ă ne pas ennuyer et deux superbes performances principales. Sâil nâa pas rĂ©ussi au cinĂ©ma, espĂ©rons maintenant quâil aura lâopportunitĂ© qui lui a Ă©tĂ© refusĂ©e.
SOURCE : Reviews News
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