Les trafiquants de drogue ont

Les trafiquants de drogue ont-ils droit à des royalties pour les narcoséries ?  -Crime à vue

😍 2022-09-22 01:30:15 – Paris/France.

Un trafiquant de drogue syndiqué au Mexique a déposé une plainte contre Netflix et Telemundo, qui constitue un nouveau litige autour des représentations des trafiquants de drogue à la télévision.

Sandra Ávila Beltrån, autrefois surnommée la «reine du Pacifique» du Mexique, a poursuivi la plate-forme de Streaming et la chaßne de télévision, exigeant 40% de redevances sur la série en espagnol «La Reina del South», coproduite par Netflix et Telemundo.

Selon des documents obtenus par le journal mexicain Milenio, Ávila affirme que les entreprises mĂ©diatiques ont « exploitĂ© » son image pour promouvoir la deuxiĂšme saison de la sĂ©rie sur le trafic de drogue. Bien qu’Ávila ait dĂ©posĂ© la demande d’indemnisation auprĂšs de l’Institut mexicain de la propriĂ©tĂ© industrielle (IMPI) en janvier de cette annĂ©e, l’affaire a Ă©tĂ© rendue publique il y a peu de temps.

En communication avec InSight Crime, l’IMPI a confirmĂ© que cet organisme Ă©value si l’utilisation de l’image d’Ávila a Ă©tĂ© faite dans le cadre lĂ©gal ou s’il y a eu une infraction. Comme il s’agit d’un processus administratif, l’IMPI a prĂ©cisĂ© qu’il ne pouvait pas ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un procĂšs, comme l’ont rapportĂ© Ă  tort de nombreux mĂ©dias internationaux.

Cependant, l’avocat d’Ávila, Israel Razo Reyes, aurait dĂ©clarĂ© Ă  Milenio que la demande d’indemnisation de son client devant l’IMPI est une Ă©tape prĂ©alable Ă  une action en justice.

Les images utilisĂ©es par les entreprises correspondent Ă  la capture d’Ávila en 2007 et Ă  son extradition vers les États-Unis en 2012. Razo soutient que l’utilisation desdites images sans autorisation dans la promotion de la deuxiĂšme saison de la sĂ©rie lors d’une diffusion de Noticias Telemundo en 2019 a directement affectĂ© la rĂ©putation de son client, car il affirme qu’Ávila n’a jamais Ă©tĂ© accusĂ© de diriger un cartel de la drogue.

Cependant, Ávila, issue d’une famille liĂ©e au cartel de Guadalajara, a plaidĂ© coupable devant un tribunal amĂ©ricain en 2013 en tant qu’aide et complice de son petit ami, Juan Diego Espinosa RamĂ­rez. Il faisait partie du cartel Norte del Valle en Colombie et a servi de liaison avec des groupes mexicains, en particulier le cartel de Sinaloa.

À son retour au Mexique, Ávila a Ă©galement Ă©tĂ© accusĂ© de blanchiment d’argent, mais en 2015, sa peine a Ă©tĂ© annulĂ©e.

Depuis, il s’est tournĂ© vers TikTok pour dĂ©fendre son innocence.

Les affirmations d’Ávila ont mis sur la table les zones grises autour des adaptations tĂ©lĂ©visĂ©es de personnages et d’épisodes rĂ©els associĂ©s au crime organisĂ©. BasĂ© sur un livre du mĂȘme titre, « La Reina del Sur » raconte l’histoire de Teresa Mendoza, une Mexicaine qui tombe amoureuse d’un pilote de cartel, qui finit par devenir la tĂȘte d’une organisation internationale de trafic de drogue.

MalgrĂ© plusieurs diffĂ©rences importantes entre le personnage de Mendoza et Ávila, plusieurs mĂ©dias ont dĂ©clarĂ© qu’Ávila avait inspirĂ© le personnage dont le livre tire son nom, mais ce n’est pas ce qui a motivĂ© la demande de compensation.

L’objectif du procĂšs devant l’IMPI est que l’agence « Ă©mette une dĂ©claration dĂ©terminant que la violation a Ă©tĂ© commise ou non (utilisation de son image sans son consentement) », comme l’a commentĂ© l’avocat mexicain de la propriĂ©tĂ© intellectuelle, JosĂ© Antonio Aguilar, dans Ă©change avec InSight Crime.

« MĂȘme s’il y a des rumeurs populaires ou sociales ou des indications que cette personne se consacre au trafic de drogue, tant qu’il n’aura pas de condamnation dĂ©finitive, il sera innocent. [
] Si elle se situe dans l’hypothĂšse lĂ©gale et si elle le dĂ©montre dĂ»ment, elle pourrait obtenir une rĂ©solution favorable », a expliquĂ© Aguilar.

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Selon l’avocat, Ávila et son Ă©quipe juridique devraient prouver que l’utilisation de son image a dĂ©passĂ© les paramĂštres lĂ©gaux au profit de Netflix et Telemundo.

Mais mĂȘme si l’IMPI se range du cĂŽtĂ© d’Ávila, il n’est pas garanti qu’il recevra 40 % des redevances de la production. « Cela est laissĂ© Ă  la discrĂ©tion de l’IMPI », a commentĂ© Aguilar.

Et Razo, l’avocat d’Ávila, a dĂ©clarĂ© Ă  Milenio que la demande va au-delĂ  de la revendication Ă©conomique. « Ce qu’on veut, c’est crĂ©er un prĂ©cĂ©dent, c’est que l’image des gens ne puisse pas ĂȘtre utilisĂ©e Ă  la lĂ©gĂšre [
] Ils savent Ă  quoi ils vont s’en tenir », a-t-il conclu.

D’autre part, la dĂ©fense juridique coordonnĂ©e de Netflix et Telemundo a rĂ©pondu au procĂšs, soulignant qu’en sa qualitĂ© de personnage public, Ávila est un personnage d’intĂ©rĂȘt public et n’a donc pas droit aux redevances de la sĂ©rie pour la utilisation des images.

Louis P. Petrich, avocat principal de la dĂ©fense de Netflix dans Vallejo c. « Narcos » a dĂ©clarĂ© dans un Ă©change avec InSight Crime que, pour que le procĂšs d’Ávila contre les entreprises de mĂ©dias amĂ©ricaines prospĂšre, « un procĂšs en publicitĂ© ou en diffamation exigerait que [Ávila] montrer que le public aurait des raisons de croire que la sĂ©rie la dĂ©crit et non qu’elle s’inspire simplement de certains aspects de sa vie.

Cela peut ĂȘtre difficile Ă  prouver. Le crĂ©ateur du personnage, l’auteur Arturo PĂ©rez-Reverte, a catĂ©goriquement dĂ©menti les rumeurs selon lesquelles « La Reine du Sud » aurait Ă©tĂ© inspirĂ©e par Ávila. La « Reine du Sud » est « un personnage fictif construit Ă  travers des visites et des conversations avec des toxicomanes ». des trafiquants de catĂ©gorie bien supĂ©rieure [en diversos paĂ­ses] et qu’il Ă©tait impossible – et c’est pourquoi j’ai Ă©crit le roman, pour le rendre possible – qu’une femme atteigne un tel degrĂ© de pouvoir dans un monde aussi fermĂ© et macho que l’était alors le trafic de drogue », Ă©crivait l’auteur en 2020, dĂ©crivant Ávila comme un petit criminel.

Il a Ă©galement exclu les similitudes dans les pseudonymes qu’ils utilisaient dans le monde souterrain. « Chaque fois qu’une femme liĂ©e au trafic de drogue est arrĂȘtĂ©e au Mexique, les mĂ©dias lĂ -bas sortent la reine du jeu », a-t-il dĂ©clarĂ©.

Petrich a Ă©galement soulignĂ© d’autres personnages de tĂ©lĂ©vision et chansons prĂ©tendument inspirĂ©s par Ávila, contre lesquels elle n’a intentĂ© aucune action en justice. Cependant, ceux-ci n’ont pas utilisĂ© l’image de la femme.

Une dĂ©cision en faveur d’Ávila pourrait entraĂźner une sĂ©rie de poursuites en indemnisation, de poursuites et d’histoires liĂ©es au crime organisĂ©.

Les juges « appliquent la loi ; que ce soit juste ou non, c’est une autre affaire », a dĂ©clarĂ© Aguilar Ă  InSight Crime.

Poursuites similaires

Lors d’une conversation avec InSight Crime, Michael Lettieri, co-fondateur du projet de recherche sur la violence au Mexique, a notĂ© que les frontiĂšres entre ces sĂ©ries et leurs sujets s’estompent.

« Tout le monde essaie d’obtenir une part du gĂąteau, car il y a de l’argent en jeu », a dĂ©clarĂ© Lettieri Ă  InSight Crime, faisant rĂ©fĂ©rence aux diffĂ©rentes industries qui profitent de la culture de la drogue.

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La vĂ©ritĂ© est que « La Reina del Sur » n’est pas la premiĂšre sĂ©rie de drogue Ă  faire face Ă  des poursuites ou Ă  recevoir des menaces de poursuites judiciaires.

A finales de 2021, el hijo del jefe del Cartel de Cali, Miguel RodrĂ­guez Orejuela, anunciĂł que demandarĂ­a a los productores de la serie “El Cartel de los Sapos: los orĂ­genes”, producida por Caracol y transmitida en Netflix, por el retrato de son pĂšre. Il a Ă©galement fait valoir que la sĂ©rie avait plagiĂ© deux livres de sa paternitĂ© au sujet de sa famille.

La franchise « Narcos » de Netflix a Ă©galement Ă©tĂ© touchĂ©e. En 2021, le fils d’un gĂ©nĂ©ral de l’armĂ©e et les enfants d’un homme d’affaires et homme politique bien connu ont annoncĂ© qu’ils poursuivraient « Narcos MĂ©xico » pour avoir prĂ©sentĂ© leurs parents comme des fonctionnaires corrompus dans la sĂ©rie. De mĂȘme, en 2020, le mĂ©decin accusĂ© puis acquittĂ© d’avoir participĂ© Ă  la mort de l’agent de la Drug Enforcement Administration (DEA) des États-Unis, Enrique « Kiki » Camarena, a Ă©galement annoncĂ© qu’il intenterait une action en justice contre Netflix.

En 2018, la journaliste colombienne Virginia Vallejo, qui a eu une histoire d’amour avec Pablo Escobar, apparu dans la sĂ©rie « Narcos », a Ă©galement poursuivi Netflix. Vallejo a affirmĂ© que les producteurs de la sĂ©rie avaient utilisĂ©, sans son consentement, plusieurs faits rapportĂ©s dans son livre sur sa relation avec l’ancien patron du cartel de Medellin. Vallejo a perdu le procĂšs.

Et en 2017, le frĂšre d’Escobar a exigĂ© un paiement de 1 milliard de dollars de Netflix pour l’utilisation du nom et de l’histoire de son frĂšre dans la sĂ©rie. Il a finalement retirĂ© le procĂšs.

SOURCE : Reviews News

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