‘Le Pinocchio de Guillermo del Toro’ est extraordinaire : Netflix agrĂ©mente son catalogue d’une sombre fable


'Le Pinocchio de Guillermo del Toro' est extraordinaire : Netflix agrémente son catalogue d'une sombre fable... - Espinof

🍿 2022-12-09 18:15:09 – Paris/France.

Je peux affirmer sans crainte d’éclatement que de vĂ©ritables fleuves d’encre se sont Ă©crits sur Qu’est-ce qui fait la diffĂ©rence entre un cinĂ©aste et un auteur et comment identifier l’un d’entre eux ? dans le milieu cinĂ©matographique. Pour sortir du doute, il y a peu de meilleurs exemples que la premiĂšre d’une adaptation d’un matĂ©riel Ă©tranger au grand ou petit Ă©cran, de prĂ©fĂ©rence abordĂ©e au prĂ©alable et Ă  plusieurs reprises.

AdhĂ©rant uniquement Ă  l’exigence d’avoir un sceau unique difficile Ă  imiter, Il ne fait aucun doute que Guillermo del Toro fait partie du groupe sĂ©lect. Et c’est qu’en plus d’avoir montrĂ© qu’elle possĂ©dait son propre univers aussi vaste que fascinant dans des productions aussi diverses que ‘The Scarlet Summit’, ‘The Devil’s Backbone’ ou encore ‘Pacific Rim’, elle a laissĂ© sa marque sur des licences comme ‘Blade’ et ‘Hellboy’ et dans le travail de William Lindsay Gresham dans son ‘Alley of Lost Souls’.

Avec son inimitable ‘Pinocchio’, le Mexicain, accompagnĂ© du co-rĂ©alisateur Mark Gustafson, s’affirme comme un auteur en majuscules ; rĂ©inventant le conte classique de Carlo Collodi en une fable animĂ©e brillante Ă  tous points de vue. Une vĂ©ritable dĂ©licatesse technique, formelle, artistique et narrative capable d’étonner, de dessiner des sourires et de briser des cƓurs animĂ©s par cet esprit indiscutable de la maison.

Philosopher dans l’Italie fasciste

Le prologue du long mĂ©trage, dans lequel les annĂ©es de vie de Gepetto avec son fils Carlo sont condensĂ©es en dix minutes impeccables, se prĂ©sente comme un parfait avant-goĂ»t de ce qui nous attend. Cette introduction, en plus d’ĂȘtre un exemple clair de la puissance narrative du film, pose les bases tonales et stylistiques de une version encore plus sombre et plus regrettable de ce Ă  quoi vous pourriez vous attendreet cela montre clairement que ce ‘Pinocchio’ est la fille de son pĂšre.

Cette affirmation transcende inĂ©vitables flirts avec la terreur qui pimentent assidĂ»ment les images — la crĂ©ation de la marionnette principale et sa prĂ©sentation sont dignes de l’Ɠuvre la plus horrifiante du genre — et un conception de production captivante dans lequel personnages, dĂ©cors et crĂ©atures fantastiques tombent amoureux profondĂ©ment et au premier regard.

Car si quelque chose fait de ‘Pinocchio’ une raretĂ© digne de tous les Ă©loges, c’est sa maturitĂ© irrĂ©futableprojetĂ© sur un ton qui Ă©quilibre la gamme parfois avec un grand sens de l’humour —parfois assez noir— incapable de l’empĂȘcher de finir par pencher drastiquement vers un public adulte qui, in fine, sera celui qui en tirera tout son jus au niveau thĂ©matique.

En plus d’un cadre superbe dans l’Italie de Benito Mussolini qui entoure l’histoire d’un plaidoyer antifasciste lucidedel Toro Ă©lĂšve ce miracle en articulant un discours riche qui transcende le deuil et la paternitĂ© pour plonger dans questions philosophiques que je ne rĂ©vĂ©lerai pas pour garder intacte l’expĂ©rience du lecteur prĂ©maturĂ© – bien que le fait que Sebastian J. Grillo ait un portrait de Schoppenhauer accrochĂ© au mur donne un indice sur la façon dont ses lectures peuvent ĂȘtre dĂ©vastatrices.

On peut s’étonner qu’à ce point du texte il n’ait pas encore mentionnĂ© le non moins section technique extraordinaire d’une bande qui captive plus par le cƓur que par les yeux. De mĂȘme, je ne peux m’empĂȘcher d’exprimer ma plus profonde admiration pour un travail d’orfĂšvre Ă  la portĂ©e de trĂšs peu de maĂźtres comme Franck Passinghamqui Ă©tonne encore une fois par son travail aprĂšs sa participation irremplaçable Ă  ‘Kubo et les deux cordes magiques’.

‘Pinocchio’, en plus d’ĂȘtre le deuxiĂšme chef-d’oeuvre potentiel de Guillermo del Toro -avec ‘Le Labyrinthe de Pan’-, est l’un des derniers grands titres de 2022 et un candidat ferme pour remporter l’Oscar du meilleur film d’animation. AprĂšs tout, il n’est pas du tout courant de s’asseoir Ă  Ă©crire une critique avec un nƓud dans l’estomac et toujours mal aux yeux pour la quantitĂ© de larmes versĂ©es devant l’écran.

SOURCE : Reviews News

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