😍 2022-07-08 20:09:03 – Paris/France.
L’astuce est de penser que ce sera un autre film d’animation dans le catalogue de Netflix; imaginez qu’il n’y aura pas de plus grande profondeur, dans cet océan de divertissement ; que ses personnages, animés de clichés, ne subiront pas de transformation majeure. Le piège c’est de croire ça et de ne pas oser voir le monstre marin (La bête de la mer), perdre la chance de le trouver pour égayer quelques heures de vie.
Il convient de préciser : le monstre marin il n’offre pas quelque chose de différent de plusieurs des films d’animation les plus célèbres; le cinéma indépendant ou même les animations plus d’auteurs peuvent être supérieurs (ils le sont assurément). Mais ce film Netflix peut satisfaire plusieurs des points clés d’une production destinée aux enfants. Dans ce contexte, cela fonctionne dans le bon sens.
Son dessin est agréable à l’oeil, il a des personnages auxquels adultes et enfants peuvent s’identifier et, surtout, la transformation qu’ils subissent. Même dans les sections où elle est prévisible, cette série de facteurs signifie qu’ils peuvent être omis au profit de l’histoire qu’elle raconte : comment la tradition et les histoires peuvent être manipulées selon le point de vue à partir duquel elles sont racontées.
le monstre marin: Contexte
Combien d’histoires que nous connaissons sont vraies ? Le lieu commun (et non moins valable pour cela) tend à souligner que l’histoire est racontée par les vainqueurs, ceux qui dans bien des cas sont les seuls à rester debout ou à disposer des ressources financières pour pouvoir raconter. C’est l’idée que le monstre marin veut soulever, suggérant que, par essence, la principale menace contre l’humanité n’est pas une autre espèce, mais la sienne.
Cette idée est plantée dans l’histoire par une orpheline d’ascendance africaine nommée Maisie Brumbleinterprétée par Zaris-Ange Hathor. Plus qu’un détail d’inclusion, de représentativité, c’est une déclaration de principes : elle représente tant de générations abandonnées en mer, marginalisées et discriminées, par ceux qui ont construit (écrit) cette histoire en livre avec lequel elle a grandi et avec qui il était fasciné Son parcours, en quelques instants, est celui que les adultes traversent au fil des ans : découvrir combien il y a de mythe dans les idées présentées comme des vérités.
Son contrepoids, un homme blanc et traditionnel, accroché à cette tradition qui la fascine, sert à polariser l’histoire. Mais sans qu’ils s’affrontent. Ce ne sont pas des adversaires. Au contraire, ils se servent de miroirs pour se reconnaître et tenter de rompre avec la tradition à laquelle ils appartiennent. Dans le cas de l’homme, Jacob Hollandeinterpreté par Karl Urbain (Thor : Ragnarök), il s’agit de son mode de vie, celui que la jeune fille vient contredire.
le monstre marin
Face à une menace plus grande qu’eux-mêmes, les protagonistes de cette histoire découvrent que leur plus grand danger est leur propre espèce. Une histoire animée avec un bon dessin et des personnages qui subissent différentes transformations, enrichissant l’histoire avec différentes lectures symboliques. Un film qui peut être vu par les enfants et les adultes. Très probablement, les deux groupes l’aimeront.
⭐⭐⭐⭐
Note : 4 sur 5.
Attention, spoilers à venir !
La chute des idoles
Ainsi, l’histoire d’aventure de Netflix révèle différentes couches qui en font plus qu’une simple histoire amusante. Ses personnages, opposés aux Capitaine Corbeauinterpreté par jared harris, ils doivent faire face à des recherches de référents. Ce n’est pas n’importe lequel, mais l’axe sur lequel les histoires des chasseurs de bêtes ont été élaborées. La tâche n’est pas facile : démanteler le mythe.
Autre lecture possible : notez comment la peur naturelle de l’être humain l’entraîne sur des chemins encore plus dangereux que ce qu’il craignait au départ. Entre Captain Crow et Jacob Holland il y a une relation très étroite, de père à fils, de référent à postulant. Quelque chose de similaire est proposé par rapport à Brumble et Holland, seulement qu’ils construisent un autre type de lien, libre de certains préjugés, tout en se transformant.
Pendant, le monstre marin laisse derrière lui le monde dans lequel Captain Crow a grandi. Les idées mutent et la technologie fait aussi son chemin. Le personnage permet également au réalisateur, Chris Williams, de suggérer l’importance des recherches personnelles, des désirs et des aspirations ; tout en laissant libre cours à une réflexion : que se passe-t-il lorsque ces objectifs deviennent des obsessions nuisibles, empoisonnant le système. Il y a une réponse : la haine se manifeste de différentes manières. C’est à cause de ces types de messages qu’il faut sortir des perceptions initiales sur le monstre marinun film auquel le rythme et la tension de son deuxième acte pourraient être remis en question. Pourtant, ça vaut jouer.
SOURCE : Reviews News
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