« L’ange de la mort » sur Netflix : Qu’est

"L'ange de la mort" sur Netflix : Qu'est-ce qui ne va pas avec le film avec Jessica Chastain et Eddie Redmayne ?  - Le commerce du PĂ©rou

😍 2022-10-28 00:14:29 – Paris/France.

Beaucoup ont voulu lier la nouvelle premiĂšre de Netflix« L’ange de la mort» (« The Good Nurse » dans sa version originale), avec la sĂ©rie « Monster : The Jeffrey Dahmer Story » essentiellement parce qu’elle tente de recrĂ©er – du point de vue dramatique – l’histoire d’un tueur en sĂ©rie. Mais, Ă  vrai dire, il y a plus de diffĂ©rences que de similitudes entre l’histoire de Jeffrey Dahmer racontĂ©e par Ryan Murphy et Ian Brennan avec le nouveau film de Tobias Lindholm.

Avec Eddie Redmayne et Jessica Chastain, ce thriller de deux heures dĂ©veloppe les agissements criminels de Charlie Cullen, un meurtrier qui, en travaillant pendant 16 ans comme infirmier dans diffĂ©rents hĂŽpitaux aux États-Unis, aurait Ă©tĂ© responsable de la mort de 400 personnes ( seulement assumĂ© la culpabilitĂ© dans 29 cas). Ses crimes lui ont valu une peine Ă©quivalente Ă  18 condamnations Ă  perpĂ©tuitĂ© consĂ©cutives.

VOIR: Eddie Redmayne ne veut pas que vous voyiez ce souvenir d’enfance

Dans « L’ange de la mort », Redmayne – connue dans le monde entier pour avoir jouĂ© dans des films tels que « The Danish Girl » et « The Theory of Everything » – joue Cullen, une infirmiĂšre qui vient travailler dans un hĂŽpital du New Jersey. Il y rencontre Amy Loughren (Chastain, cĂ©lĂšbre pour des films comme « Interstellar » et « Rescue Mission »), une collĂšgue qui doit combiner ses problĂšmes personnels (mĂšre cĂ©libataire de deux jeunes filles et un problĂšme cardiaque) avec son travail exigeant de s’occuper de patients en unitĂ©s d’urgence.

Les deux personnages travaillent dans un hĂŽpital qui, bien qu’équipĂ© comme il sied Ă  un service de santĂ© du premier monde, cache une sĂ©rie de lacunes fondamentalement organisationnelles. Des patrons qui cherchent compulsivement Ă  optimiser les dĂ©penses, aux reprĂ©sentants lĂ©gaux dont le seul but est « l’image », voire au-dessus de ce qui est censĂ© ĂȘtre la prĂ©occupation centrale d’un Ă©tablissement de santĂ© : les patients.

Eddie Redmayne dans « L’ange de la mort » / Netflix

Comme nous l’avons mentionnĂ© au dĂ©but de cette note, peut-ĂȘtre que le seul fait qui unit les histoires que Netflix nous a prĂ©sentĂ©es sur Dahmer et Cullen est leur thĂšme : les tueurs en sĂ©rie qui ont choquĂ© une sociĂ©tĂ© Ă  un certain moment historique. Au contraire, et lorsqu’il s’agit d’identifier les diffĂ©rences, la sĂ©rie « Monster : The Jeffrey Dahmer Story » se dĂ©marque par sa capacitĂ© Ă  couvrir tous les domaines possibles de son personnage central, tandis que « The Angel of Death » est rĂ©duit Ă  une description efficace. du lien entre criminel et « informateur ».

Tout au long de deux heures de film, il sera difficile, voire impossible, de trouver des allusions intĂ©ressantes ou utiles au passĂ© de Charlie Cullen. À un moment donnĂ©, presque au dĂ©but du film et quelques secondes avant de commencer Ă  prĂ©parer un cadavre Ă  emmener Ă  la morgue, l’infirmiĂšre raconte Ă  sa collĂšgue Amy que sa mĂšre est morte Ă  l’hĂŽpital quand il Ă©tait enfant. Comme il l’a dit, lorsqu’il s’est rendu sur les lieux, « le corps avait Ă©tĂ© perdu. Et quand il l’a trouvĂ©e, elle Ă©tait nue. » A part ça, il y a peu ou presque rien qui permette de comprendre un peu plus la mentalitĂ© et les motivations du protagoniste de ce film.

La superficialitĂ© du thriller Netflix se rĂ©pĂšte Ă©galement Ă  d’autres moments. Amy, par exemple, reçoit Ă  un moment donnĂ© un avertissement qu’elle pourrait Ă  tout moment subir un arrĂȘt cardiaque, en raison de son Ă©tat de santĂ© compliquĂ©. En ce sens, force est de constater que le personnage incarnĂ© par Chastain a besoin d’une greffe cardiaque, chose qui est relativisĂ©e au point de disparaĂźtre dans une grande partie de l’intrigue. Ceci malgrĂ© les crises que subit l’infirmiĂšre mĂȘme pendant les heures de travail.

La ligne narrative trĂšs bien exposĂ©e est probablement celle des dĂ©tectives (le bon cĂŽtĂ© de l’histoire). InterprĂ©tĂ©s respectivement par Noah Emmerich et Nnmdi Asomugha, Tim Braun et Danny Baldwin ont pour rĂŽle de creuser dans un contexte absolument dĂ©favorable. Et c’est que, bien qu’ils semblent convaincus que le « cas 1 » est un crime et non un malheureux Ă©vĂ©nement fortuit, ils rencontrent en chemin une sĂ©rie d’obstacles, disons « institutionnels », qui les empĂȘchent de dĂ©couvrir la vĂ©ritĂ© et d’arrĂȘter la dĂ©cĂšs (ultĂ©rieurs).

Jessica Chastain dans « L’ange de la mort ». /Netflix

Peut-ĂȘtre que dans cet aspect, nous pouvons trouver des aspects notables dans le film Netflix. Et c’est que, « L’ange de la mort » recrĂ©e les travers d’un systĂšme voulant protĂ©ger jusqu’au bout -et avec toutes les armes possibles- la rĂ©putation d’une institution, mais pas toujours la vie des patients. Cela se produit lorsque des avocats d’hĂŽpitaux du New Jersey disent aux infirmiĂšres et aux mĂ©decins que « maintenant plus que jamais, il faut se rappeler que la vie privĂ©e de chaque patient est fondamentale » et que « si quelqu’un veut parler Ă  un dĂ©tective de la police, il ne peut le faire qu’avec un avocat de l’hĂŽpital d’à cĂŽtĂ©, comme stipulĂ© dans les contrats.

Pour ce qui a Ă©tĂ© dit dans ces derniĂšres lignes, le film de Tobias Lindholm finit par partager les mĂȘmes airs non pas de « Monster : The Jeffrey Dahmer Story » mais plutĂŽt de sĂ©ries comme « Dopesick » (Star+) dans laquelle Michael Keaton incarne Samuel Finnix, un humble mĂ©decin qui finit par devenir le protagoniste de l’usage et de l’abus gĂ©nĂ©ralisĂ©s de drogues «mĂ©dicales» dans une partie des États-Unis. Les deux productions partagent un halo de dĂ©nonciation du systĂšme qui, incapable de contrĂŽler, finit par devenir presque un simple tĂ©moin d’infractions pĂ©nales.

« The Good Nurse » est présenté en tant que « The Angel of Death ». /Netflix

Si dans « Dopesick » ce sont les laboratoires pharmaceutiques qui, dans leur tentative d’augmenter les profits, crĂ©ent et vendent de nouveaux produits insuffisamment encadrĂ©s par l’autoritĂ© de rĂ©gulation, dans « L’Ange de la Mort » nous avons des institutions mĂ©dicales qui jouent le ‘gros viseur’ ‘ en accueillant une infirmiĂšre au passĂ© douteux qui saute d’un hĂŽpital Ă  l’autre avec une facilitĂ© glaçante. D’ailleurs, il y a un moment oĂč un hĂŽpital veut se dĂ©barrasser de Cullen et il ne le fait pas Ă  cause des soupçons Ă©vidents Ă  son encontre, mais en faisant allusion Ă  l’institution « des documents mal remplis dans son dossier d’admission ».

D’un autre cĂŽtĂ©, bien que la performance d’Evan Peters en tant que tueur en sĂ©rie effrayant Jeffrey Dahmer ait reçu de nombreux Ă©loges – pour le sĂ©rieux et la responsabilitĂ© avec lesquels il a jouĂ© -, il serait peut-ĂȘtre incorrect d’en dire autant d’Eddie Redmayne. Bien qu’à quelques exceptions prĂšs, l’acteur britannique semble cette fois menottĂ© par un scĂ©nario peu ambitieux et visant avant tout Ă  exposer comment une infirmiĂšre dĂ©couvre son collĂšgue meurtrier et tente de le convaincre de tout avouer devant les dĂ©tectives de la Police.

ScĂšne de « L’ange de la mort ». /Netflix

La faible ambition du scĂ©nario affecte aussi malheureusement Jessica Chastain. Son personnage ne finit jamais par ĂȘtre dĂ©fini entre une mĂšre inquiĂšte pour ses filles agitĂ©es, une infirmiĂšre qui doit dĂ©noncer son partenaire et ami, et une femme qui a besoin d’une greffe pour lui sauver la vie. On a l’impression qu’étant autant de choses Ă  la fois, le personnage d’Amy finit souvent par manquer d’orientation.

Rien de tout cela, cependant, ne fait de « L’ange de la mort » une mauvaise expĂ©rience devant l’écran. Le film remplit son objectif de nous prĂ©senter un tueur en sĂ©rie sous le manteau d’une infirmiĂšre introvertie et serviable. Bien que dans la sĂ©rie de Dahmer, peu de choses restent en suspens, cette fois, le film ouvre une sĂ©rie de questions auxquelles, heureusement, n’importe qui peut rĂ©pondre en vĂ©rifiant Google ou en lisant « The Good Nurse : A True Story of Medicine, Madness and Murder », le livre que Charles Graeber a publiĂ© en 2013 et qui a servi de base Ă  ce thriller Netflix.

« L’ANGE DE LA MORT » / NETFLIX

Synopsis : Une infirmiĂšre harcelĂ©e trouve refuge auprĂšs d’un collĂšgue gĂ©nĂ©reux, jusqu’à ce qu’un dĂ©cĂšs inattendu Ă©veille les soupçons sur les intentions de son nouvel ange gardien


Avec : Eddie Redmayne, Jessica Chastain, Nnamdi Asomugha

Scénario : Krysty Wilson-Cairns, Charles Graeber

RĂ©alisation : Tobias Lindholm

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SOURCE : Reviews News

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