L’accord Netflix de Verdi

L'accord Netflix de Verdi - Mauvaise nouvelle pour les réalisateurs ?  - Culture Deutschlandfunk

🍿 REVIEWS News – Paris/France.

Le syndicat Verdi a conclu des accords avec le fournisseur de Streaming Netflix sur la rĂ©munĂ©ration des productions de sĂ©ries. D’une part, il fixe certaines normes minimales et des salaires minima, mais d’autre part, une partie importante de la production se sent trahie : les rĂ©alisateurs.

Leur association industrielle BVR (Association fĂ©dĂ©rale des administrateurs) avait prĂ©cĂ©demment nĂ©gociĂ© avec Netflix et rompu les nĂ©gociations – et est maintenant quelque peu contrariĂ©e par l’accord entre Verdi et Netflix. Au moins, il n’est pas tout Ă  fait clair si Verdi reprĂ©sente rĂ©ellement les rĂ©alisateurs, dĂ©clare le rĂ©alisateur de documentaires Axel Schill :

« La question est de savoir si vous vous sentez bien reprĂ©sentĂ© par Verdi et si bien reprĂ©sentĂ© par le BVR. Et puis bien sĂ»r il y a toujours la question de savoir si Verdi reprĂ©sente vraiment les rĂ©alisateurs. Verdi n’y est pas si transparent. Personne ne sait combien de rĂ©alisateurs sont rĂ©ellement avec Verdi.

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En rĂ©ponse Ă  l’accord entre Verdi et Netflix, le rĂ©alisateur Christian Schwochow (« Je suis Karl », « Bad Banks ») a dĂ©clarĂ© :

« Si vous demandez Ă  un producteur en Allemagne, il vous dira toujours qu’il ne peut plus faire de films correctement parce que les mĂ©tiers se sont tellement organisĂ©s et sont devenus si chers. En mĂȘme temps, pour nous administrateurs, les honoraires ne se sont pas beaucoup amĂ©liorĂ©s ces derniĂšres annĂ©es. Verdi vient d’essayer de crĂ©er des conditions-cadres pour de nombreux mĂ©tiers, et nous, les rĂ©alisateurs, avons le sentiment que Verdi n’est tout simplement pas vraiment responsable de nous et laisse de cĂŽtĂ© notre groupe d’intĂ©rĂȘt, l’association des rĂ©alisateurs. Ils ont essayĂ© d’obtenir un accord avec Netflix et de dĂ©finir les bases : que vaut rĂ©ellement le travail ? »

La production cinématographique en Allemagne est sous-financée

NĂ©anmoins, l’Allemagne n’est pas un pays Ă  bas salaires pour l’industrie cinĂ©matographique, comme le prĂ©tend maintenant le BVR. Ce n’est pas pour rien que les grosses productions hollywoodiennes et aussi les productions allemandes aiment aller Ă  Prague, Ă  Budapest ou en Roumanie. Avant la guerre, l’Ukraine Ă©tait Ă©galement populaire en tant que lieu de production.

NĂ©anmoins, la production cinĂ©matographique en Allemagne est sous-financĂ©e et les heures de travail sont beaucoup trop longues. Un contrat de travail standard pour les cinĂ©astes prĂ©voit 50 heures de travail par semaine, plus des heures supplĂ©mentaires. Du point de vue de Christian Schochow, le signal Ă©manant de l’accord entre Verdi et Netflix pointe dans la mauvaise direction :

« Trop de projets en Allemagne sont sous-financĂ©s et se font au dĂ©triment des Ă©quipes. J’ai l’impression que Netflix est assez heureux de se conformer Ă  cette norme plutĂŽt que de l’amĂ©liorer. Cet accord de Verdi va un peu dans ce sens, qu’ils couvrent : Quel est le minimum que nous devons payer ? Je dois dire que pour un si grand joueur, c’est plutĂŽt un signe triste. Ce n’est pas un signal dans le sens de : nous venons ici et faisons les choses mieux et plus agrĂ©ablement.

La qualité en souffre

Le fait que l’Allemagne, en tant que pays du cinĂ©ma, soit au mieux dans la deuxiĂšme ligue internationale est Ă©galement dĂ» aux conditions de production, car il y a moins de temps pour la prĂ©paration et moins de soin.

La France, par exemple, dĂ©pense beaucoup plus d’argent pour les sĂ©ries et les films. Les syndicats y sont plus forts et les films individuels y sont Ă©galement tournĂ©s plus longtemps. Christian Schwochow tournera prochainement des Ă©pisodes de « The Crown » en Angleterre et dispose de 25 jours de tournage pour un Ă©pisode de 50 minutes. En Allemagne, il avait douze jours de tournage par Ă©pisode pour « Bad Banks » et il n’y avait plus de jours de tournage par Ă©pisode pour la prestigieuse production « Babylon Berlin ».

Les Ă©quipes et in fine la qualitĂ© des productions en pĂątissent. Mais malheureusement, il y a un manque de solidaritĂ© au sein de l’industrie, dĂ©clare Axel Schill :

« Nous, les cinĂ©astes, sommes juste faibles parce que nous ne pouvons pas nous rĂ©soudre Ă  faire la grĂšve et Ă  faire monter la pression. Malheureusement, la pression que nous pouvons accumuler n’est principalement efficace qu’à travers une grĂšve. Et cela ne nous semble pas possible. Du coup, nous, cinĂ©astes, sommes au moins toujours Ă  la merci de ces institutions ou associations.

SOURCE : Reviews News

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