La série Andrés Escobar : un but contre son camp entre fiction et réalité

La série Andrés Escobar : un but contre son camp entre fiction et réalité

✔️ 2022-11-06 06:49:04 – Paris/France.

Le nom d’Andrés Escobar est inscrit en majuscules dans le livre d’or du football colombien, mais paradoxalement c’est aussi l’un des chapitres les plus sombres, les plus tristes et les plus absurdes du football au monde.

Le défenseur gaucher, surnommé le « Chevalier du football », a été champion avec l’Atlético Nacional de la Copa Libertadores de América en 1989 et a disputé deux Coupes du monde, en 1990 et 1994.

Le défenseur central a été abattu sur le parking d’une boîte de nuit à Medellín, à Las Palmas, le 2 juillet 1994, dix jours après avoir marqué un but contre son camp lors d’un match à USA 94, contre l’équipe des États-Unis.

L’étape professionnelle de l’athlète, de ses débuts en 1987 jusqu’au jour de sa mort, est celle racontée par la série « Goals Against », une production originale de Netflix, dont la plateforme a été créée le mercredi 2 novembre dernier.

La controverse

Avec l’acteur Juan Pablo Urrego d’Antioquia, « Goals Against » est actuellement la deuxième série la plus regardée en Colombie sur Netflix, derrière « Jusqu’à ce que l’argent nous sépare ».

Bien qu’il soit basé sur l’histoire d’Andrés Escobar, avant le début de chaque chapitre (il y en a six au total), un message apparaît précisant qu’il s’agit d’événements fictifs.

« Le travail n’est pas destiné à être un portrait fidèle de la réalité ou à être utilisé à des fins juridiques. Toute similitude avec la réalité n’est que pure coïncidence », est-il lu avant chaque épisode.

Malgré cet avertissement, la production n’a pas plu à la famille de l’athlète assassiné, qui s’est plainte de n’avoir jamais été consultée ou informée à ce sujet.

Santiago Escobar, entraîneur de football et frère d’Andrés, a exprimé dans un audio qui a été divulgué publiquement son mécontentement à l’égard de la production, qu’il a décrit comme un « manque de respect pour la mémoire d’Andrés », en même temps il a dit que la série est « pervers et dégoûtant ».

Inconfort

« Goals Against » recrée des moments clés de la carrière d’Andrés tels que le titre de Copa Libertadores, ses deux participations aux Coupes du monde, son passage avec l’équipe des Young Boys en Suisse, ses blessures, sa vie familiale et sentimentale.

Parmi les personnages qui apparaissent avec leurs propres noms figurent René Higuita, Leonel Álvarez, Francisco Maturana et Hernán Darío « Bolillo » Gómez, entre autres, en plus d’un rôle fictif (Quique Vélez), à travers lequel des aspects de la vie de l’homme assassiné sont racontés le footballeur Felipe Pérez, qui était en prison pour ses liens avec le cartel de Medellín et Pablo Escobar lui-même, qui est également recréé dans la série.

La production montre, par exemple, une prétendue visite d’Andrés Escobar à la prison de La Catedral, pour jouer un match contre le capo Pablo Escobar Gaviria et les autres prisonniers, un fait qui n’est pas documenté.

Les articles de presse de l’époque n’enregistrent que l’arrivée de René Higuita au centre pénitentiaire, alors que dans la série ce sont tous les joueurs de l’Atlético Nacional, pour la plupart trompés, qui entrent dans La Catedral.

Il est également surprenant de voir comment dans l’histoire on voit qu’Andrés a pris des analgésiques, que lui a donnés sa petite amie, pour contrôler la douleur intense dans ses jambes. Ils le montrent presque dépendant de la drogue.

Le footballeur sort même rendre visite à des « sorcières » avec ses coéquipiers à la recherche de porte-bonheur.

Plus de controverses

Dans « Buts contre », ils montrent comment les dirigeants de l’Atlético Nacional devaient de l’argent à Escobar Gaviria et il les a fait pression avec des menaces de paiement. L’histoire soulève une relation directe entre le trafic de drogue et le football colombien.

Au-delà de ces débats, il y a des erreurs historiques comme celle qui montre qu’en 1987 Pacho Maturana était dans son cabinet dentaire lorsqu’il a été embauché comme technicien pour Nacional, alors qu’en fait il venait de réaliser Once Caldas en 1986.

A chaque sortie d’une production basée sur des événements ou des personnages réels, les débats et les plaintes, notamment des familles, ne manquent pas sur le traitement qu’elles accordent aux histoires.

Il manque une seconde moitié à la série Andrés Escobar : l’éventuelle action en justice que fera la famille du footballeur assassiné.

SOURCE : Reviews News

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