La retraite russe laisse des traces de civils tués dans une ville prÚs de Kiev

La retraite russe laisse des traces de civils tués dans une ville prÚs de Kiev - News 24

đŸ“± 2022-04-03 00:06:00 – Paris/France.

BUCHA, Ukraine, 2 avril (Reuters) – Des civils morts gisaient toujours Ă©parpillĂ©s dans les rues de la ville ukrainienne de Bucha samedi, trois jours aprĂšs que l’armĂ©e d’invasion russe s’est retirĂ©e de son avance avortĂ©e sur Kiev vers le sud-est.

L’odeur des explosifs flottait encore dans l’air froid et humide, se mĂȘlant Ă  la puanteur de la mort.

Vasily, soixante-six ans, qui n’a pas donnĂ© de nom de famille, a regardĂ© les restes Ă©tendus de plus d’une douzaine de civils Ă©parpillĂ©s le long de la route devant sa maison, le visage dĂ©figurĂ© par le chagrin.

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Les habitants ont dĂ©clarĂ© avoir Ă©tĂ© tuĂ©s par les troupes russes pendant leur occupation d’un mois.

À la gauche de Vasily, un homme Ă©tait allongĂ© contre un bord d’herbe Ă  cĂŽtĂ© de sa bicyclette, le visage jaunĂątre et les yeux enfoncĂ©s. Un autre gisait au milieu de la route, Ă  quelques mĂštres de sa porte d’entrĂ©e. Vasily a dit que c’était le parrain de son fils, un ami de toujours.

Les morts encore non enterrĂ©s de Bucha ne portaient pas d’uniformes. C’étaient des civils avec des vĂ©los, leurs mains raides tenant toujours des sacs de courses. Certains Ă©taient clairement morts depuis plusieurs jours, voire des semaines.

Pour la plupart, ils Ă©taient entiers, et il n’était pas clair s’ils avaient Ă©tĂ© tuĂ©s par des Ă©clats d’obus, une explosion ou une balle – mais l’un avait le haut de la tĂȘte manquant.

« Les Enfoirés! » dit Vasily, pleurant de rage dans un épais manteau et un bonnet de laine. « Je suis désolé. Le char derriÚre moi tirait. Des chiens ! »

« Nous Ă©tions assis dans la cave pendant deux semaines. Il y avait de la nourriture mais pas de lumiĂšre, pas de chauffage pour se rĂ©chauffer. « Nous avons mis l’eau sur des bougies pour la rĂ©chauffer
 Nous avons dormi dans des bottes de feutre. »

TOMBE OUVERTE

Les responsables locaux ont donnĂ© aux journalistes de Reuters accĂšs Ă  la zone, et un policier a ouvert le chemin Ă  travers les rues dĂ©sormais patrouillĂ©es par des chars ukrainiens jusqu’à la route oĂč gisaient les corps.

On ne savait pas pourquoi ils n’avaient pas encore Ă©tĂ© enterrĂ©s.

Le maire Anatoliy Fedoruk a dĂ©clarĂ© que plus de 300 habitants de la ville avaient Ă©tĂ© tuĂ©s et qu’une fosse commune sur le terrain d’une Ă©glise Ă©tait toujours ouverte, les mains et les pieds traversant l’argile rouge entassĂ©e dessus.

Plusieurs rues Ă©taient jonchĂ©es d’épaves mutilĂ©es de chars et de vĂ©hicules blindĂ©s russes incendiĂ©s. Des roquettes non explosĂ©es gisaient sur la route et, Ă  un endroit, un obus de mortier non explosĂ© Ă©tait sorti du tarmac.

Une colonne de chars ukrainiens patrouillait, arborant des drapeaux nationaux bleus et jaunes. Un habitant qui avait survĂ©cu Ă  l’épreuve a Ă©treint un soldat et a lancĂ© le cri de guerre militaire : « Gloire Ă  l’Ukraine, gloire aux hĂ©ros ! »

Mariya Zhelezova, 74 ans, travaillait comme femme de mĂ©nage dans une usine d’avions dont la mauvaise santĂ© l’a empĂȘchĂ©e de partir avant l’arrivĂ©e des Russes.

En marchant avec sa fille de 50 ans, Iryna, elle se souvient en larmes d’avoir frĂŽlĂ© la mort.

« La premiĂšre fois, je suis sortie de la chambre et une balle a brisĂ© la vitre, la fenĂȘtre, et s’est coincĂ©e dans la commode », a-t-elle racontĂ©. « La deuxiĂšme fois, des Ă©clats de verre ont failli entrer dans ma jambe.

« La troisiĂšme fois, je marchais et je ne savais pas qu’il se tenait avec un fusil et les balles sont passĂ©es juste devant moi. Quand je suis rentrĂ© Ă  la maison, je ne pouvais pas parler. »

Elle a retirĂ© un brassard en tissu blanc qu’elle a dit que les rĂ©sidents avaient reçu l’ordre de porter.

« Nous ne voulons pas qu’ils reviennent », a-t-elle dĂ©clarĂ©. « J’ai fait un rĂȘve aujourd’hui – qu’ils sont partis et qu’ils ne sont pas revenus. »

Le Kremlin et le ministĂšre russe de la DĂ©fense Ă  Moscou n’ont pas immĂ©diatement rĂ©pondu aux demandes de commentaires.

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Écrit par Simon Gardner; Montage par Kevin Liffey

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SOURCE : Reviews News

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