đ 2022-05-21 19:00:30 â Paris/France.
Le caractĂšre irrĂ©gulier de âLove, Death & Robotsâ est incontestable. Toute sĂ©rie Ă©pisodique est, mais trĂšs souvent, des productions allant de âTwilight Zoneâ Ă âBlack Mirrorâ, en passant par âWhat ifâŠ?â, âAmerican Horror Storyâ ou âFargoâ ont des valeurs de production similaires, ce qui donne Ă leurs diffĂ©rentes histoires une certaine uniformitĂ©. Cela ne se produit pas avec « Love, Death & Robots », oĂč les dĂ©sĂ©quilibres entre leurs histoires font partie de son attrait.
Tant dans le ton que dans lâambiance, la durĂ©e ou la technique, chacun de ses Ă©pisodes est une proposition en soi, et il est donc inĂ©vitable que chaque spectateur trouve en chacun dâeux des valeurs totalement diffĂ©rentes. Il y aura ceux qui prĂ©fĂšrent les Ă©pisodes plus Artsy et quiconque vient Ă la recherche des derniĂšres technologies en matiĂšre dâanimation par ordinateur hyperrĂ©aliste. Il y aura ceux qui prĂ©fĂšrent les histoires dâaction dans lâespace et ceux qui trouvent les petites satires humoristiques plus satisfaisantes.
Toutes les options sont valables, mais la vĂ©ritĂ© est que quelques caractĂ©ristiques ont Ă©tĂ© lâĂ©pine dorsale des deux premiĂšres saisons jusquâĂ prĂ©sent. Certains intĂ©ressants, dâautres moins. Tout dâabord, tous les Ă©pisodes sont techniquement irrĂ©prochables., bien que les plus avancĂ©s visuellement soient ceux qui ont le moins vieilli. Il suffit de comparer les plus ambitieux en ce sens de la premiĂšre saison, comme âBeyond Aquilaâ, avec leurs Ă©quivalents dans cette troisiĂšme.
Je prĂ©fĂšre particuliĂšrement les Ă©pisodes qui utilisent lâanimation CGI avec des formats expressifs traditionnels, comme la merveilleuse histoire dâhorreur de NoĂ«l « All Around the House » de la saison 2, qui imite lâanimation CGI. stop motion de marionnettes, ou âIceâ, Ă©galement Ă partir de la deuxiĂšme annĂ©e, avec un croisement parfait entre lâanimation traditionnelle et lâesthĂ©tique trĂšs soignĂ©e de CGI. Ou, directement, les expĂ©riences CGI inclassables pour leur esthĂ©tique, comme ce « Service client automatisé » fou qui a Ă©galement ouvert la saison 2.
Une saison 3 améliorée
Et parmi les problĂšmes qui Ă©taient dans les deux premiĂšres saisons, nous avons un point de vue masculin Ă©crasant qui devient mĂȘme problĂ©matique dans des Ă©pisodes comme âThe Witnessâ et âBeyond Aquilaâ dans la saison 1, ou âNeige dans le dĂ©sertâ dans le 2 Bien sĂ»r, nous nâallons pas ĂȘtre choquĂ©s par une nuditĂ© ou une autre, mais la façon de visualiser lâĂ©rotisme a la force et la provocation dâun rot dâadolescent: Les Ă©pisodes ont souvent un ton Ă©nervant de « filles nues, regardez comme on est matures » qui gĂąchent des propositions aussi intĂ©ressantes que les prĂ©cĂ©dentes.
Heureusement, cela est corrigĂ© dans la saison 3, oĂč ses crĂ©ateurs semblent avoir rĂ©flĂ©chi Ă ce qui a fonctionnĂ© et Ă ce qui a Ă©chouĂ© dans les prĂ©cĂ©dents Ă©pisodes. La meilleure preuve est le superbe âJĂbaroâ qui clĂŽt ce nouveau lot : Ă©rotique et provocateur, il explore les possibilitĂ©s expressives de CGI avec une proposition audacieuse et une sophistication unique dans lâutilisation du son et du mouvement avec un focus, ce oui, vĂ©ritablement adulte . LâĂ©pisode est le summum technique de la saison 3, mais jâose dire quâil ne sera pas aussi obsolĂšte dans quelques annĂ©es que ce « Shelter » paresseux de la deuxiĂšme annĂ©e.
Ce nâest pas le seul Ă©pisode rond de cette annĂ©e : avec un ton absolument opposĂ©, le dĂ©licieux âLa nuit des mini mortsâ utilise lâeffet tilt-shift qui simule des modĂšles pour raconter une invasion de zombies de son origine Ă ses consĂ©quences finales. Chaque vignette quâil prĂ©sente est presque un hommage Ă un type de film de zombies ou Ă une sĂ©quence emblĂ©matique et regorge dâhumour insensĂ© et de trĂšs mauvais lait, utilisant comme bon jugement lâimpact dĂ©shumanisant de ses visuels.
A noter Ă©galement « The Own Pulse of the Machine », un morceau de science-fiction lysergique (qui, curieusement, a le mĂȘme point de dĂ©part que lâoubliable « Shelter » prĂ©citĂ©) et qui pose une odyssĂ©e planĂ©taire ambitieuse et hallucinogĂšne dans laquelle son une imagerie visuelle, qui rappelle parfois la BD de science-fiction française des annĂ©es 80, Ă la « Metal Hurlant ». Une expĂ©rience avec des osiers Ă©galement dâanimation traditionnelle, comme le âDeadly Teamâ infĂ©rieur mais trĂšs amusant.
En fait, il y a peu dâobjections Ă la saison. Seuls certains Ă©pisodes comme âMasonâs ratsâ ou âEnterrĂ© dans des salles voĂ»tĂ©esâ sont en dessous de la moyenne, et en tout cas, ils sont trĂšs jouissifs dans les deux cas. Mais dans lâensemble, les Ă©pisodes dĂ©bordent de crĂ©ativitĂ© et nâencourent pas les approches un peu gĂȘnantes des autres saisons : de la science-fiction pure (et dure) basĂ©e sur une histoire de Bruce Sterling, « The Swarm », Ă la suite de lâemblĂ©matique « Three Robots », encore plus drĂŽle et plus venimeuse que son prĂ©dĂ©cesseur.
Enfin, il convient de souligner la propre contribution de David Fincher Ă ce tour, lâextraordinaire âBad Tripâ, visuellement Ă©crasant et qui jette un pont vers un domaine du fantastique dĂ©sormais dĂ©modĂ© : les contes dâhorreurs marines Ă la William Hope. Hogson. Lâensemble est plus compact et uniforme que les autres saisons et nous a donnĂ© lâespoir quâil y en aura plus et mieux dans les annĂ©es Ă venir. Bien sĂ»r, le talent est sur la table.
SOURCE : Reviews News
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