La musique peut

đŸŽ” 2022-03-12 17:02:00 – Paris/France.

DALIAT AL-CARMEL (AFP) — « Yalla, yalla, lĂšve les mains ! » Le chanteur druze israĂ©lien Mike Sharif crie en arabe Ă  la foule palestinienne se balançant sur un tube en hĂ©breu lors d’un mariage en Cisjordanie.

La scĂšne, d’autant plus insolite qu’elle s’est dĂ©roulĂ©e Ă  Yatta, un village palestinien prĂšs d’HĂ©bron et lieu de frictions frĂ©quentes avec l’armĂ©e israĂ©lienne et les colons juifs, a crĂ©Ă© le buzz sur les rĂ©seaux sociaux et les mĂ©dias locaux.

« J’avais prĂ©parĂ© trois heures de reprĂ©sentation en arabe uniquement. Au bout d’une demi-heure, tout le monde – les familles des mariĂ©s, les invitĂ©s – m’a demandĂ© de chanter en hĂ©breu », a dĂ©clarĂ© Ă  l’AFP Sharif, interrogĂ© dans la ville druze de Daliat al-Carmel, dans le nord d’IsraĂ«l.

Les Druzes, une minoritĂ© arabophone issue de l’islam chiite, sont au nombre d’environ 140 000 en IsraĂ«l et sur les hauteurs du Golan.

SurnommĂ© « le prodige druze » aprĂšs avoir remportĂ© un concours tĂ©lĂ©visĂ© Ă  l’ñge de 12 ans, Sharif – aujourd’hui dans la quarantaine – est devenu cĂ©lĂšbre avec ses chansons pop mizrahi (orientales) dans les annĂ©es 1990 en IsraĂ«l, mais aussi en Cisjordanie, Ă  Gaza et dans les pays arabes. .

Recevez l’édition quotidienne du Times of Israel par e-mail et ne manquez jamais nos meilleurs articles

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions

« J’ai toujours appartenu Ă  tout le monde », dit l’autoproclamĂ© « ambassadeur de la paix » entre IsraĂ©liens et Palestiniens.

Le chanteur druze israĂ©lien Mike Sharif est photographiĂ© lors d’un entretien avec l’AFP dans le village de Daliyat al-Karmel, dans le nord d’IsraĂ«l, le 10 janvier 2022. (Jalaa Marey/AFP)

« L’hĂ©breu Ă  HĂ©bron, l’arabe Ă  Tel-Aviv »

DĂšs les dĂ©buts de la pop Mizrahi, influencĂ©e par les cultures juives du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, des influences rĂ©ciproques se sont Ă©tablies avec la musique des territoires arabes voisins.

Aujourd’hui, la popularitĂ© d’artistes comme Eyal Golan ou le jeune Eden Ben Zaken atteint bien la sociĂ©tĂ© palestinienne.

Dans le mĂȘme temps, les grands noms de la musique arabe – comme Umm Kulthum et Farid al-Atrash – sont depuis longtemps populaires parmi les juifs israĂ©liens.

Pour Sharif, cette proximité musicale doit permettre « de fédérer tout le monde » et contribuer à mettre fin aux conflits.

« Je chante en hébreu à Hébron, en arabe à Tel-Aviv et Herzliya. Je chante dans les deux langues et tout le monde chante des deux cÎtés », a-t-il déclaré.

« La musique peut contribuer à la paix. La politique ne rassemble pas les gens de cette façon.

Son spectacle Yatta, cependant, a suscitĂ© des vagues de critiques et mĂȘme de menaces des deux cĂŽtĂ©s, certains Palestiniens et IsraĂ©liens le traitant de « traĂźtre » – le premier pour avoir chantĂ© en hĂ©breu en Cisjordanie, le second pour avoir jouĂ© lors d’un mariage palestinien.

Et aprĂšs avoir dit qu’il voulait ĂȘtre « le premier chanteur israĂ©lien Ă  se produire dans la bande de Gaza », le territoire contrĂŽlĂ© par les terroristes du Hamas dans lequel les IsraĂ©liens ne peuvent pas entrer, il a abandonnĂ© l’idĂ©e « en raison des tensions », a dĂ©clarĂ© Sharif.

« Expérience émotionnelle »

Oded Erez, expert en musique populaire Ă  l’universitĂ© Bar-Ilan prĂšs de Tel-Aviv, relie la notion de musique comme pont entre IsraĂ©liens et Palestiniens aux « annĂ©es Oslo » du dĂ©but des annĂ©es 1990 aprĂšs la signature des accords de paix intĂ©rimaires.

Des chanteurs juifs comme Zehava Ben ou Sarit Hadad ont interprĂ©tĂ© des chansons d’Umm Kulthum dans les villes palestiniennes en arabe, a-t-il rappelĂ©, mais selon le musicologue, ce phĂ©nomĂšne s’est effondrĂ© avec l’échec politique des accords d’Oslo.

Sarit Hadad. (Kobi Gédéon/Flash 90)

« Cet investissement partagĂ© dans la musique, le style et le son partagĂ©s n’est pas une plate-forme de changement politique ou de rĂ©conciliation politique en soi, vous auriez besoin de le politiser explicitement, de le mobiliser politiquement, pour qu’il devienne cela », a-t-il dĂ©clarĂ© Ă  propos de la musique culturelle actuelle. Échanges.

Aujourd’hui, l’affinitĂ© musicale entre Palestiniens et IsraĂ©liens est rĂ©duite Ă  l’essentiel, « plus physique et Ă©motionnel qu’intellectuel », dit-il.

La demande des fĂȘtards palestiniens au mariage de Yatta n’était « pas une demande pour l’hĂ©breu en soi », mais plutĂŽt pour les « tubes » de Sharif des annĂ©es 80 et 90, lorsque « sa musique circulait » et que certaines chansons entraient dans le « canon » du mariage. dit Erez.

Il en va de mĂȘme pour le titre « The sound of gunpowder », Ă©crit en 2018 en l’honneur d’un chef de gang armĂ© palestinien d’un camp de rĂ©fugiĂ©s prĂšs de Naplouse en Cisjordanie, qui est jouĂ© Ă  plusieurs reprises lors de mariages israĂ©liens, a dĂ©clarĂ© Erez.

« Quand il y a de la musique, les gens se dĂ©connectent de toutes les guerres, de la politique, des diffĂ©rences d’opinion », a dĂ©clarĂ© Sharif.

« Ils oublient tout, ils se concentrent uniquement sur la musique. »

Le personnel de ToI a contribué à ce rapport.

Appréciez-vous le Times of Israel ?

Si oui, nous avons une demande.

Chaque jour, nos journalistes ont pour objectif de vous tenir au courant des dĂ©veloppements les plus importants qui mĂ©ritent votre attention. Des millions de personnes comptent sur ToI pour une couverture rapide, Ă©quitable et gratuite d’IsraĂ«l et du monde juif.

Nous nous soucions d’IsraĂ«l – et nous savons que vous aussi. Alors aujourd’hui, nous avons une question : montrez votre apprĂ©ciation pour notre travail en rejoindre la communautĂ© du Times of Israelun groupe exclusif pour les lecteurs comme vous qui apprĂ©cient et soutiennent financiĂšrement notre travail.

Oui, je donnerai Oui, je donnerai DĂ©jĂ  membre ? Connectez-vous pour ne plus voir ceci

Vous ĂȘtes un lecteur dĂ©vouĂ©

Nous sommes vraiment ravis que vous ayez lu X articles du Times of Israël au cours du mois passé.

C’est pourquoi nous avons lancĂ© le Times of Israel il y a dix ans – pour fournir aux lecteurs avertis comme vous une couverture incontournable d’IsraĂ«l et du monde juif.

Alors maintenant, nous avons une demande. Contrairement Ă  d’autres mĂ©dias, nous n’avons pas mis en place de paywall. Mais comme le journalisme que nous faisons est coĂ»teux, nous invitons les lecteurs pour qui le Times of Israel est devenu important Ă  soutenir notre travail en rejoignant La communautĂ© du Times of Israel.

Pour seulement 6 $ par mois, vous pouvez aider Ă  soutenir notre journalisme de qualitĂ© tout en profitant du Times of Israel SANS PUBLICITÉainsi que l’accĂšs Contenu exclusif disponible uniquement pour les membres de la communautĂ© Times of Israel.

Merci,
David Horovitz, rédacteur en chef fondateur du Times of Israel

Rejoignez notre communauté Rejoignez notre communauté Déjà membre ? Connectez-vous pour ne plus voir ceci

SOURCE : Reviews News

N’hĂ©sitez pas Ă  partager notre article sur les rĂ©seaux sociaux afin de nous donner un solide coup de pouce. 🧐

Quitter la version mobile