La meilleure musique expérimentale sur Bandcamp : mars 2022

đŸŽ¶ 2022-04-01 19:56:59 – Paris/France.

MEILLEUR EXPÉRIMENTAL La meilleure musique expĂ©rimentale sur Bandcamp : mars 2022 Par Marc Masters · 01 avril 2022

Toutes sortes de musiques expĂ©rimentales peuvent ĂȘtre trouvĂ©es sur Bandcamp : free jazz, avant-rock, bruit dense, Ă©lectronique des limites extĂ©rieures, folk dĂ©construit, crĂ©ation parlĂ©e abstraite, et bien plus encore. Si un artiste essaie quelque chose de nouveau avec une forme Ă©tablie ou en invente complĂštement une nouvelle, il y a de fortes chances qu’il le fasse sur Bandcamp. Chaque mois, Marc Masters sĂ©lectionne certaines des meilleures sorties parmi ce large Ă©ventail exploratoire. La sĂ©lection de mars comprend une collaboration Ă  distance, des paysages sonores presque silencieux, des virages stylistiques vertigineux et une «musique sans engagement» autoproclamĂ©e.

andPlay et Victoria Cheah
Un papillon sur votre épaule dans les années et les années à venir

Pour leur dernier album, le duo new-yorkais andPlay a commandĂ© une piĂšce Ă  Victoria Cheah, qui Ă©crit dans ses notes Ă  Un papillon sur votre Ă©paule dans les annĂ©es et les annĂ©es Ă  venir que « la clartĂ© et le bruit ne sont pas opposĂ©s ; les deux existent dans l’autre et fournissent un contexte pour le travail d’attention intentionnelle. C’est certainement vrai de la façon dont la violoniste Maya Bennardo et l’altiste Hanna Levinson interprĂštent la composition de Cheah, naviguant Ă  travers des textures prĂ©cises et des dĂ©tonations impĂ©tueuses avec un aplomb Ă©gal. « Part II », qui occupe la deuxiĂšme face de la bande, est particuliĂšrement Ă©poustouflant dans la façon dont andPlay maintient le contrĂŽle de leurs sons perçants, sciant un dialogue entrelacĂ© qui pourrait Ă  juste titre ĂȘtre appelĂ© une fusion mentale.

Pierre Havadine
Vieux jeune

Il y a peu d’artistes dont le travail correspond Ă  la description « ineffable » ainsi qu’à celle de Havadine Stone de Chicago. Sa musique existe entre les espaces, parfois mĂȘme dans un Ă©tat constant de retrait. Prenez « Tree Duet », le plus proche de son nouvel album Vieux jeune, ce qui n’est pas si loin du silence complet. De petits morceaux de vent et des grondements non identifiĂ©s dĂ©rivent dans et hors de la piste aĂ©rĂ©e comme si elle Ă©tait allongĂ©e dans l’herbe d’un champ vide, regardant un ciel sans nuages. D’autres morceaux ont des sources sonores plus lisibles: pendant «Slow Bath», elle chante mĂȘme un peu Ă©mouvant a cappella, et l’ouverture «Dream A Little Dream Of Me (Me On Me On Me On Me)» est pleine de voix qui rĂ©sonnent comme souvenirs dans le crĂąne de quelqu’un. Mais l’impression principale que fait Old Young est celle d’un artiste fascinĂ© par l’espace et la distance et intĂ©ressĂ© Ă  Ă©largir la signification de ces termes.

Hypersurface
Hypersurface

Brooklyn’s Hypersurface ne joue ensemble que depuis 2018, et cet album Ă©ponyme, enregistrĂ© un an plus tard, n’est que leur premier. Mais les cinq morceaux ici sonnent comme le travail d’un groupe avec une histoire plus longue, alors que le guitariste Drew Wesely, le violoncelliste Lester St. Louis et le percussionniste Carlo Costa tissent leurs conversations avec soin et assurance, conscients des dĂ©tails sonores. Sur « The Binding Problem », des grattements de cordes, des piqĂ»res de caisse claire et des clics non identifiables se fondent dans un systĂšme solaire miniature. Le rebondissant « Scribbles of the Sky at Night » utilise l’action caoutchouteuse des cordes pincĂ©es pour crĂ©er de l’énergie cinĂ©tique, tandis que « Hard Gold to Love » de 19 minutes dĂ©montre les pouvoirs de concentration considĂ©rables d’Hypersurface.

LXV
musique sans engagement

Le travail de David Wesley en tant que LXV a toujours Ă©tĂ© Ă©nigmatique, ses intentions incroyablement insaisissables. Ainsi, le fait qu’il qualifie sa derniĂšre sortie de musique sans engagement ressemble presque Ă  un aveu, une façon de dire que si nous espĂ©rons dĂ©chiffrer le code de ses mĂ©thodes mystĂ©rieuses, nous allons ĂȘtre déçus. Mais mĂȘme si les quatre pistes ici sont trempĂ©es dans un brouillard sonore trouble, aucune d’entre elles n’est Ă©vasive dans un sens pĂ©joratif. Les progressions lentes et les atmosphĂšres respectueuses de Wesley sont des cibles mouvantes, des toiles floues qui peuvent changer en fonction de l’humeur que vous y apportez. Mais des piĂšces aussi bonnes demandent un engagement rĂ©el, du genre qui a fait de LXV un projet qui vaut la peine d’ĂȘtre poursuivi.

John Melillo et Ryan Wade Ruehlen
OĂč tremble le coeur

Pour John Melillo de la Nouvelle-Écosse et Ryan Wade Ruehlen de Tucson, la collaboration signifiait soit partager des sons lointains, soit parcourir une longue distance. Sur le double CD, 150 minutes OĂč tremble le coeur, ils ont fait les deux. Les deux premiĂšres piĂšces sont des paysages sonores de 20 minutes dans lesquels Melillo et Ruehlen Ă©changent des idĂ©es, crĂ©ant des voyages sonores variĂ©s Ă  la fois impulsifs et sculptĂ©s. Une troisiĂšme piĂšce est une performance live Ă  Tucson, 45 minutes d’atmosphĂšres en constante Ă©volution qui virent au bruit qui accĂ©lĂšre le pouls. Sur le CD Two, chaque participant contribue Ă  deux enregistrements de terrain, une tournĂ©e sonore des vagues du Cap-Breton aux pluies de mousson de Tucson. C’est fascinant, mais les intersections sur CD One font OĂč tremble le coeur une oeuvre digne de plusieurs Ă©coutes.

Organes obsolĂštes
Organes obsolĂštes

Les prĂ©cĂ©dentes incursions musicales de Richard Hoffman, en particulier le trio noise-rock Sightings, font Ă©cho Ă  sa premiĂšre sortie sous le nom d’Organs Obsolete. Le punch roulant que son jeu de basse a fourni dans ce groupe vital des annĂ©es 2000 est plus distinctif que jamais dans ces neuf piĂšces instrumentales, formant la colonne vertĂ©brale grondante de presque toutes les pistes. Mais il y a de nouvelles idĂ©es Ă  entendre sur Organes obsolĂštes. Hoffman n’a jamais Ă©tĂ© du genre Ă  se contenter d’un rechapage, mais il aime la rĂ©pĂ©tition, et tout au long de l’album, des boucles persistantes creusent des grooves mentaux. Les plus intrigants sont peut-ĂȘtre les morceaux plus nuageux et moins terrestres de Hoffman, comme le bourdonnement de « Twin Dawns » et le hochet sombre de « Sick Betrayal », une chanson qui parvient Ă  ĂȘtre Ă  la fois hypnotiquement apaisante et Ă©trangement terrifiante.

Casques Whettman
Jeanne

Les Ă©lĂ©gies musicales sont difficiles; transmettre des sentiments internes Ă  propos de quelque chose d’aussi compliquĂ© et inexplicable que le deuil semble presque impossible. La derniĂšre version de Whettman Chelmets, Jeanne, accomplit cette tĂąche en se concentrant sur une pĂ©riode spĂ©cifique : les derniers jours de la vie de sa grand-mĂšre lorsqu’il lui a jouĂ© une partie de sa musique gospel prĂ©fĂ©rĂ©e. Il a ensuite utilisĂ© cette musique comme matĂ©riau pour une mĂ©ditation sur son dernier voyage, en l’échantillonnant et en la retravaillant dans des atmosphĂšres Ă©mouvantes qui correspondent Ă  des titres tels que « This Realization of Impermanence is Terrifying » et « A Lifetime Condensed into a Small Stone and Considered ». Vous pouvez ressentir la perte et le dĂ©sespoir dans ces 13 morceaux rĂ©vĂ©rencieux, presque hymnaires, mais le sentiment d’espoir est encore plus grand. Chelmets transforme la finalitĂ© de la vie de sa grand-mĂšre en quelque chose de rĂ©gĂ©nĂ©rateur.

Les pires déversements
Les pires déversements

En surface, Worst Spills semble ĂȘtre un groupe de jazz, mais leur premier album Ă©ponyme est tellement partout que leur appliquer n’importe quelle Ă©tiquette semble ĂȘtre une blague. Il s’ouvre sur une piste Ă©lectronique ambiante qui oscille entre le drone, les Ă©chantillons et le bruit, suivie d’un jam indisciplinĂ© de jazz des marais, puis d’une improvisation mathĂ©matique qui atterrit quelque part entre Captain Beefheart et Hal Russell. Le reste de l’album continue sur ce chemin dĂ©chiquetĂ© alors que le guitariste Joel Nelson, la saxophoniste Jacquie Cotillard, le bassiste Ryan Brown et le batteur James Elliot se conduisent dans tous les sens sans jamais se perdre (Ă  moins, bien sĂ»r, qu’ils ne veuillent ). Les rĂ©sultats sont des montagnes russes dans lesquelles l’humour joue un grand rĂŽle. Seul un groupe vraiment drĂŽle pourrait faire sonner un morceau intitulĂ© « Real Eyes Realize The Gelatin of My Dull Cow Eyes » comme son titre.

SOURCE : Reviews News

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