La Civile, un rappel pour se mettre Ă  la place des proches des disparus

La Civile, un rappel pour se mettre Ă  la place des proches des disparus - Spoiler - Bolavip

😍 2022-05-11 00:51:22 – Paris/France.

La vie quotidienne au Mexique pour les femmes est macabre. Jour aprĂšs jour, des alertes sont activĂ©es pour retrouver des mineurs et des jeunes disparus dans diffĂ©rentes entitĂ©s. Une moyenne de 10 fĂ©minicides sont Ă©galement signalĂ©s quotidiennement, selon les donnĂ©es de l’Institut national de la statistique et de la gĂ©ographie (INEGI). Autrement dit, ĂȘtre une femme est une phrase dans ce pays qui semble les dĂ©tester.

Que feriez-vous si vous Ă©tiez pĂšre ou mĂšre et appreniez que votre fille a Ă©tĂ© kidnappĂ©e ou a disparu ? C’est une question incontournable Ă  se poser aprĂšs avoir vu La civile. Bien que nous devions le faire avant de voir le film car, aussi cruelle qu’elle puisse paraĂźtre, la rĂ©alitĂ© nationale nous oblige Ă  le faire de peur que nos filles, mĂšres, sƓurs ou partenaires ne rentrent pas Ă  la maison Ă  cause de la violence qui rĂšgne.

Le film est aussi un rappel, voire une invitation, Ă  se mettre Ă  la place des proches qui recherchent leurs proches portĂ©s disparus. L’accent principal, si vous voulez le percevoir de cette façon, est de servir les mĂšres en quĂȘte du Mexique, un groupe de femmes qui grandit entre la douleur et l’espoir de retrouver leurs filles ou leurs fils.

Une mĂšre qui se rend dans des terrains vagues, des dĂ©serts ou des territoires solitaires pour creuser la terre dans l’intention de trouver des cadavres, des vĂȘtements, des parties du corps ou des restes osseux permettant d’identifier son proche disparu est dĂ©chirante, elle brise l’ñme. Quel enfer est derriĂšre pour atteindre ce point indĂ©sirable pour une maman ? Quel chemin si pourri dans l’environnement et dĂ©pourvu de justice une femme doit-elle parcourir pour prendre une pelle comme outil d’espoir et de lutte ?

C’est exactement ce que disent Teodora Mihai Ă  la mise en scĂšne, Arcelia RamĂ­rez au jeu des acteurs, Habacuc Antonio de Rosario au scĂ©nario Ă©crit avec le rĂ©alisateur et Marius Panduru Ă  la photographie. Ce voyage est basĂ© sur l’histoire vraie de Miriam Rodriguez, une femme qui a dĂ©couvert oĂč se trouvaient les ravisseurs et les meurtriers de sa fille Karla Alejandra aprĂšs deux ans Ă  travailler seule face Ă  l’ignominie et Ă  l’inefficacitĂ© des autoritĂ©s. Malheureusement, trois des criminels qu’elle a rĂ©ussi Ă  incarcĂ©rer se sont Ă©vadĂ©s de prison et l’ont assassinĂ©e devant sa maison Ă  San Fernando, Tamaulipas, en 2017.

Tout comme Miriam, des milliers de mĂšres se mobilisent comme elle aujourd’hui. C’est pour ça que le civil Il s’intĂšgre dans n’importe quelle rĂ©gion du pays, malheureusement. Il aborde la brutalitĂ© de cette recherche Ă  travers Cielo, un personnage jouĂ© par Arcelia RamĂ­rez. L’actrice se met dans la peau d’une mĂšre capable de tout pour retrouver sa fille. Ses nuances (peur, angoisse, colĂšre, douleur) introduisent le spectateur dans cette Ă©preuve qui, Ă  travers la fiction, incite Ă  l’empathie, Ă  reconsidĂ©rer l’indolence que nous avons eue en tant que sociĂ©tĂ© Ă  chercher des mĂšres.

Marius Punduru renforce cette expĂ©rience avec des mouvements de camĂ©ra convulsifs Ă  des moments critiques de la recherche, une manifestation du dĂ©sespoir qui accompagne le dĂ©sir de localiser une fille. Il est aussi dur et frontal lorsqu’il s’agit de reprĂ©senter l’inimaginable qu’une mĂšre peut rencontrer en chemin (notez la sĂ©quence rĂ©veil-crĂ©matoire). Personne ne voudrait ĂȘtre dans cette situation, mais nous ne pouvons prĂ©tendre ignorer ceux qui le sont.

Les intrigues secondaires sur les rĂŽles que jouent les hommes dans ces crimes ne sont pas mineures. Du machisme qui habite le noyau familial pour agir immĂ©diatement face Ă  un Ă©vĂ©nement horrifiant, en passant par la dĂ©shumanisation du crime organisĂ©, jusqu’à l’indiffĂ©rence de ceux qui doivent demander justice, la mĂšre chercheuse a affaire Ă  un monstre mĂąle Ă  mille tĂȘtes. Pourtant, elle n’a pas peur de lui. Y a-t-il de la place pour la panique chez une mĂšre Ă  qui la vie a Ă©tĂ© enlevĂ©e, comprenez sa fille ? Et non, ça ne va pas quand la chose la plus sacrĂ©e pour cet ĂȘtre cher la maintient debout, l’amour.

SOURCE : Reviews News

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