🎶 2022-04-14 20:25:50 – Paris/France.
Publié le 14 avril 2022
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On a beaucoup parlé de l’aventure de Kurt Vile dans le synthé poussiéreux Americana sur son dernier album (regarde mes mouvements). Mais la vérité est que le rockeur de Philadelphie a toujours existé trop loin à la périphérie du hipstérisme pour être affecté par la catégorisation.
2011 Anneau de fumée pour My Halo était trop baggy pour conquérir les psychédéliques, et 2015 b’croire que je descends… était trop conscient de soi pour les folkies. Mais cela ne veut pas dire que la musique de Vile est au-delà de l’évaluation critique, comme en 2018 Mettez-le en bouteille était une imitation rigide et passive de tout ce qu’il fait de bien. Les 15 titres qui composent (regarde mes mouvements) contiennent tellement de brume et de flottabilité qu’ils se dissolvent presque dans une brume singulière.
Il n’y a qu’une poignée de moments, y compris l’ouverture autobiographique du yokel « Goin on a Plane Today » et le yodel ennuyeux de « Mount Airy Hill (Way Gone) », qui génèrent une forte réaction indésirable. Au lieu de cela, l’auditeur est apaisé par des structures de chansons dociles, des refrains de stoner reconnaissables et des feuilles de production luxuriante. Avec la moitié du LP enregistré dans son home studio nouvellement construit et l’autre moitié créé à Los Angeles avec Rob Schnapf (Beck, Elliott Smith, Guided by Voices), Vile se concentre langoureusement alors qu’il accumule des vagues d’instruments en cascade – y compris la guitare slide vibrante, la skulking piano, et des couches sur des couches de synthé chaleureux – pour endormir chaque piste dans une quasi-soumission.
En 75 minutes tentaculaires, (regarde mes mouvements) mélange ces chansons ensemble dans une pièce singulière de flux et reflux, particulièrement évidente dans la seconde moitié atmosphérique de l’album. Le brumeux « Cool Water » et la couverture isolée de huit minutes de Vile de la face B de Bruce Springsteen « Wages of Sin » laissent des traces vibrantes au fur et à mesure qu’ils avancent. Même si Vile reste lui-même maladroit sur le jangler de guitare « Hey Like a Child » et le rebondissant « Say the Word », ils font néanmoins des morceaux comme « Pretty Pimpin » de 2015 et « Bassackwards » de 2018 semblent carrément élémentaires.
Malgré sa portée, son ambition et… ahem… sa maturité, le dernier de Vile ne se révèle jamais monotone. Même lorsqu’il recrute des musiciens invités qu’il admire – dont Cate Le Bon, James Stewart de Sun Ra Arkestra et Stella Mozgawa de Warpaint – Vile semble les attirer immédiatement dans son vortex au ralenti. Avec (regarde mes mouvements), Kurt Vile crée peut-être le premier chef-d’œuvre ambiant du rock indépendant, une œuvre d’art qui est étonnamment et amoureusement langoureuse, même pour le roi du mou. (Verve)
SOURCE : Reviews News
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