đż 2022-10-09 06:42:54 â Paris/France.
JĂ©sus Castro (Instagram)
Il a 29 ans, il est espagnol et sa renommĂ©e grandit grĂące Ă son interprĂ©tation de Emmanuel dans Le journal dâun gigolola sĂ©rie Ă succĂšs avec une production argentine qui triomphe dans Netflix. Bien que son nom ait gagnĂ© en notoriĂ©tĂ© en 2014 lorsquâil a jouĂ© dans le film Le garçonun long mĂ©trage pour lequel il a Ă©tĂ© nominĂ© pour Goya de meilleur acteur de rĂ©vĂ©lation, ce rĂŽle consacrĂ© JĂ©sus Castro.
Dans une conversation dĂ©tendue via Zoom depuis Mexique, nous reçoit dans sa chambre dâhĂŽtel, oĂč il se retrouve Ă habiter un nouveau personnage. Ou la mĂȘme chose pour une deuxiĂšme saison de la sĂ©rie ? Il ne peut pas le dire⊠JĂ©sus Ă©teint sa cigarette et rĂ©pond Ă tout. Il nous raconte lâexpĂ©rience de lâenregistrement de son premier rĂŽle principal, comment il a donnĂ© vie Ă ce jeune homme qui gagne sa vie en tant que travailleur du sexe. Il parle aussi de ses propres prĂ©jugĂ©s et des apprentissages que son personnage lui a laissĂ©s.
« Soudain quand Emmanuel Jâavais un pantalon et jâai dit : âJe me sens habillĂ©.â Mais bon, câest le boulot », dit Castro, avec son ego apparemment apprivoisĂ© et avec ces yeux bleus qui ne passent pas inaperçus, Ă propos dâune des caractĂ©ristiques de son rĂŽle et du tournage Ă Buenos Aires.
La sĂ©rie met en vedette JesĂșs Castro dâEspagne et Victoria White dâArgentine.
Comment allez-vous aprĂšs le grand Ă©vĂ©nement ? Journal dâun gigolo?
« Eh bien, plutĂŽt calme. » Je suis fier que le public lâait aimĂ©, mais les chiffres et tout cela dĂ©pendent des producteurs et des personnes au-dessus. Je suis content, bien sĂ»r, mais je ne me dĂ©gonfle pas ou quoi que ce soit, car câest mon premier projet. Jâaime y aller doucement et plus le produit fait de bruit, plus je suis calmela vĂ©ritĂ©.
Comment la proposition vous est-elle venue ? Aviez-vous des préjugés lorsque vous avez découvert le rÎle?
« Non, non, quoi de neuf ? La premiĂšre chose Ă laquelle jâai pensĂ© quand la proposition mâest venue a Ă©tĂ© : « Merde, combien de temps dure ce monologue ! ». Parce que câĂ©tait comme le monologue de Emmanuel en prison, il nây avait pas de rĂ©ponse ou quoi que ce soit. Ce qui mâa surpris, câest que jâai passĂ© le test et dĂ©couvert que ça allait ĂȘtre Emmanuel quand six mois passĂšrent ; Ils ont mis du temps Ă me rĂ©pondre. En gĂ©nĂ©ral, aprĂšs avoir fait un casting, ils vous donnent la rĂ©ponse en cinq jours, une semaine. Ensuite, si vous ne recevez pas de rĂ©ponse, normalement ce nâest pas le cas, alors jâai commencĂ© par dâautres choses. Et quand ça mâest venu, jâai mĂȘme dit Ă mon reprĂ©sentant que Je ne savais pas de quoi il parlait : jâavais dĂ©jĂ oubliĂ©pratiquement.
JĂ©sus Castro
â Quâavez-vous dĂ» faire pour ce casting ?
âEh bien, comme nous Ă©tions en temps de pandĂ©mie, jâai dĂ» faire le auto-bande, que vous enregistrez vous-mĂȘme. Alors vous essayez de mettre une bonne lumiĂšre, un fond neutre. Je lâaime plus que le face-Ă -face parce que je suis plus calme Ă la maison. Quand tu as des gens qui te regardent ou tâanalysent, câest aussi normal, pas que je mâen soucie, mais je prĂ©fĂšre les castings Ă domicile. Cependant, dans la plupart de mes emplois, je nâavais pas de casting, donc pour Gigolo CâĂ©tait⊠Dans mon premier projet jâai fait du casting, dans le second, mais ensuite jâai fait beaucoup de projets qui mâappellent et jây vais.
Quand il a su quâil allait jouer EmmanuelQuelle est la premiĂšre chose qui vous est venue Ă lâesprit ?
-Lâaccent. Jâai dĂ» me prĂ©parer avec un accent plus neutre, pas aussi espagnol que le mien. Jâai dĂ» me trouver un coach et continuer Ă frapper lâaccent. Ensuite, prĂ©parez le personnage, lisez des scripts, rencontrez mĂȘme un gars qui Ă©tait Ă©galement dĂ©diĂ© Ă la mĂȘme chose, mais diffĂ©rent de lui. Ce qui se passe câest que Emmanuel il est comme un plus galant : quand il dit quâil donne un service complet câest parce quâil peut avoir 20 clients avec qui il ne fait absolument que parler, parce que câest un mec cultivĂ©, intĂ©ressant, intelligent. Et le mec que jâai rencontrĂ©, qui Ă©tait gigolo aussi, ben ce nâĂ©tait pas ça : câĂ©tait un mec qui Ă©tait physiquement une bombe mais qui ne sâinquiĂ©tait que de son image. Donc, je suis restĂ© avec le culte du corps quâil a et jâai commencĂ© Ă mâentraĂźner beaucoup, Ă faire un rĂ©gime et autres, mais je ne voulais pas Emmanuel entrer dans le stĂ©rĂ©otype, ce genre de conneries que certains font.
JesĂșs Castro, avec les actrices Adriana Barraza et Fabiola Campomanes
âQuand tu as eu la rencontre avec un vrai gigolo, quâest-ce qui tâa le plus marquĂ© ? Avait-il peur du personnage ?
â Au niveau du jeu, je nâai absolument peur de rien. Jâai fait des films, jâaime faire des sĂ©quences dâaction : par exemple, je nâavais pas de permis de capitaine de bateau, je lâai sorti pour faire une sĂ©quence. Jâaime tout ce qui est canne Ă sucre. Ce que je ne voulais pas faire sur le plan de lâinterprĂ©tation, câĂ©tait entrer dans une Emmanuel Quâil Ă©tait juste un mec attirant et câest tout. Et je pense que vous pouvez voir quâil a un cĆur, que câest un gars sensible, que quand il pense Ă quelque chose et quâil le ressent vraiment, il y va jusquâĂ la mort. Et tout ce genre de choses Ă©tait aussi prĂ©mĂ©ditĂ© parce que je ne voulais pas rentrer dans les clichĂ©s.
-Vous souvenez-vous dans quelle scĂšne ou Ă quel moment vous avez dit : « Jâai dĂ©jĂ trouvĂ© le personnage, câest mon Emmanuelâ ?
-Je nâai pas exactement ce moment, mais ce qui mâest arrivĂ©, câest quâen raison de problĂšmes de covid, mon vol a Ă©tĂ© retardĂ© et jâai Ă©tĂ© le dernier Ă arriver Ă Buenos Aires. Quand je suis arrivĂ©, mes collĂšgues Ă©taient dĂ©jĂ sortis de la quarantaine et tout. Jâai donc dĂ» mâauto-mettre en quarantaine pendant neuf jours, je pense, sans contact avec aucun ĂȘtre humain. En dâautres termes, ils ont laissĂ© ma nourriture Ă la porte et jâai dĂ» laisser une minute de protocole ; le gars est parti et a reçu la nourriture. Neuf jours Ă Buenos Aires sans repartir. Je me suis mĂȘme demandĂ© : « Et si câĂ©tait une blague ? » Je suis sorti de la quarantaine un samedi et lundi jâai commencĂ© Ă tourner. Je nâavais aucune sorte de rĂ©pĂ©tition, je nâavais le temps pour rien : câĂ©tait pour arriver, mise en quarantaine et ils mâont jetĂ© lĂ , aux lions.
â Toute la sĂ©rie a Ă©tĂ© enregistrĂ©e Ă Buenos Aires. Connaissiez-vous la ville ?
-Oui. Jâai eu le plaisir dâĂȘtre Ă un festival de cinĂ©ma, mais sans la chance de se rencontrer, je nâai pas eu le temps. Mais maintenant, en quatre mois, presque cinq que jâai Ă©tĂ©, ça mâa donnĂ© un peu plus de temps. MĂȘme si je ne pouvais pas faire beaucoup de tourisme non plus parce que je travaillais de longues heures.
âLorsque vous travaillez sur un projet spĂ©cifique, avez-vous une routine particuliĂšre ? Prenez soin de vous? Est-ce mĂ©thodique ?
-Non. Quoi quâil en soit, je suis dans le mĂ©tier depuis 10 ans, jâai eu le privilĂšge de pouvoir faire de grands personnages et je sais ce quâun tournage implique. Avant dâarriver Ă Buenos Aires, un produit comme celui-ci me donnait un peu le vertige : international, avec des acteurs de diffĂ©rents endroits et qui vous emmĂšnent dans un autre pays. Mais une fois que je suis arrivĂ© en Argentine et que jâai fini de mâimprĂ©gner EmmanuelEh bien, je voulais commencer. Aujourdâhui, je mâentends avec toute lâĂ©quipe, avec la grande majoritĂ©, nous parlons Ă travers les rĂ©seaux. Cette Ă©quipe est lâune des meilleures depuis 10 ans.
âEn parlant de rĂ©seaux, est-ce que beaucoup de femmes, beaucoup dâhommes vous Ă©crivent ? Et aprĂšs avoir fait ce tournage, est-ce quâils vous demandent des « services spĂ©ciaux » ?
â Eh bien, oui, la vĂ©ritĂ© est quâil y a eu beaucoup de blagues⊠Eh bien, les garçons et les filles, tout le monde mâĂ©crit. Dans la grande majoritĂ© ou la grande majoritĂ© câest pour me fĂ©liciter de la sĂ©rie. Mais aprĂšs il y a un autre pourcentage comme les trolls dans la sĂ©rie ou alors, ben, câest genre : « Je vais te donner un chĂšque en blanc, tu vas ĂȘtre le pĂšre de mon enfant, mais tu ne le sais pas encore.  » Je ris. Parce quâau final ils passent leur temps Ă vous Ă©crire un commentaire, je ne sais pas, et je ne pense pas que ça coĂ»te du travail de marquer un Like simplement comme : « Hey, jâai lu ». Je ne peux pas donner une rĂ©ponse personnalisĂ©e Ă 1 500 personnes parce quâalors je ne ferais rien de plus que passer 12 heures avec les rĂ©seaux, mais je pense quâil faut aussi ĂȘtre un peu reconnaissant envers les gens qui sont lĂ , qui perdent un peu de leur temps sur toi.
JesĂșs Castro : « Ce projet est celui pour lequel jâai reçu le moins de critiques »
âAvez-vous appris quelque chose de la critique, y prĂȘtez-vous attention ?
-Intello. Jây suis assez habituĂ©. En Espagne, quand je fais un projet, je mets un gilet pare-balles parce quâils vont me donner deux jours. Mais prĂ©cisĂ©ment dans ce projet, câest celui qui a reçu le moins de critiques. Pourtant, de la critique constructive Ă moi, il y a toujours quelque chose que vous pouvez prendre et dont vous pouvez vous nourrir. Je respecte toutes les opinions, bien sĂ»r, mais je ne peux pas vivre avec les pensĂ©es des gens parce que les opinions sont libres, si ça coĂ»te de lâargent alors il nây aurait pas tant de bĂȘtises.
â Tu ferais mieux de parler⊠Faisons un jeu, supposons que je sois un producteur et que je tâappelle pour jouer dans une sĂ©rie. Quelles sont les exigences minimales que je dois vous proposer pour dire oui ?
â Eh bien, Ă©videmment, il faudrait dâabord que vous mâexpliquiez la base du projet, lâhistorique. que jâĂ©tais intĂ©ressĂ© Et puis mon personnage. Je vous dirais de mâenvoyer dâabord le scĂ©nario et demain nous avons Ă nouveau une rĂ©union et parlons de ce que jâai vu. Parce que quand un producteur vous parle du projet, il vous parle comme si câĂ©tait incroyable, parce quâil le vend. Jâaime que les histoires soient rythmĂ©es, pas ces scripts oĂč vous lisez soudainement 40 pages et il ne sâest absolument rien passĂ©. Câest comme parfois il y a un peu de rembourrage ou lâhistoire est trop lente. Eh bien, parce que le spectateur consomme aussi beaucoup de plateformes, beaucoup de variĂ©tĂ©, et est dĂ©jĂ habituĂ© Ă un type de produit et le spectateur nâest pas du tout stupide. Donc il faut aussi connaĂźtre un peu la demande quâil y a et ĂȘtre cohĂ©rent avec tout, parce quâil faut sâadapter Ă ce qui est consommĂ© maintenant, les gens sont habituĂ©s Ă une certaine qualitĂ© Ă la fois dans lâĂ©criture, dans le scĂ©nario, dans le rythme, aussi comme au niveau de lâintrigue, aussi et qualitĂ© dâacteur. Donc je pense que quand chacun fait sa part, quelque chose comme Diary of a Gigolo sort.
âJournal dâun gigolo Il comporte dix chapitres, comment lâavez-vous vu et quelle a Ă©tĂ© votre Ă©valuation ?
â Câest le premier projet, je vous le dis, que je vois en entier. Je Je ne vois jamais ce que je fais.
-Parce que?
-Je ne connais pas la vĂ©ritĂ©. Parce que câest dĂ©jĂ fait, parce que câest ce que le rĂ©alisateur voulait, donc⊠Mais avec Journal dâun gigolo Nous avons rencontrĂ© les acteurs, avec une partie dâentre eux qui Ă©taient au Mexique, et nous avons vu le premier chapitre dans un endroit, en train de dĂźner. Et comme il a lâair trĂšs bien, on sâest dit : « HĂ©, et si on mettait le deuxiĂšme ? ». Et nous nous sommes vus la seconde. Et puis jâai eu envie de rentrer chez moi pour jouer le troisiĂšme. Donc, littĂ©ralement.
« Pourquoi vouliez-vous le voir cette fois ? »
âEh bien⊠Jâaimais tout et jâai failli voir Emmanuelpas JĂ©sus. Et les histoires sont trĂšs bien racontĂ©es aussi. Buenos Aires est magnifique, câest incroyable. Comme câest fait avec beaucoup de goĂ»t. Je pense que cela a aussi beaucoup Ă voir avec cela.
« Comment va ta vie maintenant ? » Puis-je savoir quels autres projets sont à venir ?
â Non, je ne peux toujours pas dire grand-chose⊠Pour des raisons de confidentialitĂ©.
Une deuxiĂšme saison me vient Ă lâespritâŠ
« JâespĂšre que je ne sais pas. » Bien sĂ»r, je ne sais rien car câest ce que je vous disaisâŠ
-Confidentialité.
-Tu dois demander Clandestinement et Ă la plate-forme. Sâil y a une seconde, jâen serais ravi.
âPour en revenir Ă votre personnage, avez-vous des prĂ©jugĂ©s avec le travail de gigolo ? Seriez-vous gigolo dans la vraie vie si vous aviez besoin de travailler ?
â Je serais tout ce quâil faudrait pour passer Ă autre chose et pour que ma famille aille bien. Vous avez une famille et vous voulez quâelle se porte bien. Et en plus, tu es sĂ©parĂ© dâeux depuis longtemps, bon, au moins ça vaut le coup. Je serais gigolo, plombier, facteur, astronaute ou autre. Je veux dire, je nâaurais pas de problĂšme.. Mes bagues ne tomberaient pas si jâarrĂȘtais dâĂȘtre acteur et que je devais chercher un travail, comme vous dites, diffĂ©rent. Quoi quâil en soit, je vais essayer de ne pas le faire.
JesĂșs Castro Ă Buenos Aires pendant les enregistrements de Diario deâŠ
SOURCE : Reviews News
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