Jeffrey Dahmer : tatouages ​​de tueur en sĂ©rie, parodie et costumes d’Halloween, mode ou blanchiment ?

Jeffrey Dahmer : tatouages ​​de tueur en sĂ©rie, parodie et costumes d'Halloween, mode ou blanchiment ?  - Le journal

😍 2022-10-16 09:00:32 – Paris/France.

Le visage du tueur en sĂ©rie Jeffrey Dahmer tatouĂ© sur une jambe ou un bras. Filles et garçons bavant devant lui torse musclĂ© d’Evan Peters, l’acteur qui l’interprĂšte. Ou des vidĂ©os parodiant comment il n’aurait pas pu tromper les victimes s’il avait essayĂ© en AmĂ©rique latine. La romantisation, Ă©rotisation et banalisation du tueur en sĂ©rie et cannibale Jeffrey Dahmer buzz sur TikTok. C’est un tendance dangereuse ou d’un tendance transitoire dans les rĂ©seaux sans plus ?

Jeffrey Dahmer a tuĂ© et mangĂ© 17 jeunes garçons noirs aprĂšs avoir tentĂ© de les sĂ©duire au dĂ©but des annĂ©es 1990. La sĂ©rie sur son histoire balaie Netflix dans le monde et sur les rĂ©seaux parodie et fascination elles l’emportent sur les visions les plus critiques. Ils se sont tatouages ​​viralisĂ©s avec son visage et dĂ©guisements pour halloweenquelque chose de similaire Ă  ce qui s’est passĂ© rĂ©cemment avec Ted Bundy, un autre tueur en sĂ©rie qui a rĂ©cemment inspirĂ© la fiction.

Pour commencer, le phĂ©nomĂšne n’est pas nouveau : dans les boutiques de souvenirs du centre de Barcelone, on peut encore acheter des T-shirts avec le visage de Pablo Escobar et Ă  Miguel Carcaño, l’assassin de Marta Del Castillo, ses fans lui ont envoyĂ© des messages sur Facebook lui disant qu’il Ă©tait trĂšs beau et aussi de l’argent en prison. Dans ce cas, il n’a mĂȘme pas fallu une fiction pour le romancer. Mais le phĂ©nomĂšne vient d’il y a bien plus longtemps.

un phénomÚne ancien

le critique culturel Nacho Moreno pense que c’est quelque chose qui remonte Ă  la origines du cinĂ©ma sur les meurtriers : « Je pense que depuis que le premier film de tueur en sĂ©rie a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©, qui si je ne me trompe pas Ă©tait ‘Le Vampire de DĂŒsseldorf’ (1931), de Fritz Lang, romancĂ© toujours ces tueurs. Des films comme ‘La nuit du chasseur’ (1955) ou ‘Cape Fear’ (1991) ont dĂ©peint ces personnages masculins qui reprĂ©sentait le mauvais absolu qui fait irruption dans le quotidien des gentils personnages », explique-t-il. L’exemple de ‘La nuit du chasseur’ est Ă©galement pertinent car les tatouages ​​sur les doigts des mains avec les lettres des mots ‘Hate’ (haine) et Les ‘Love’ (amour) que portait le tueur ont aussi Ă©tĂ© reproduits par des jeunes dans la vraie vie bien avant l’ùre des rĂ©seaux.

« Le seul film dont je me souvienne qui ne romance pas la figure du tueur en sĂ©rie est ‘Henry, portrait d’un meurtrier’, un film trĂšs sombre et ennuyeux qui traite de la banalitĂ© de tuer quelqu’un », explique Moreno, oĂč « les personnages sont horribles et vous ne pouvez en aucun cas vous identifier Ă  eux. « Échapper Ă  la spectaculairenalisation des meurtriers », ajoute-t-il.

Dans le cas de Dahmer, actuellement la sĂ©rie la plus regardĂ©e sur Netflix, Moreno estime qu’il s’agit d’un « produit digne » qui « n’atteint pas l’objectif de raconter l’histoire du point de vue des victimes ». « Il consacre plusieurs chapitres Ă  la souffrance des victimes et raconte l’histoire d’un point de vue humaniste, bien qu’il y ait aussi des victimes qui se sont plaintes de la façon dont il a traitĂ© la souffrance », ajoute Moreno, qui estime que Dahmer « suit le mĂȘme classique des schĂ©mas de spectaculaires et transformant le personnage en une rĂ©fĂ©rence du mal absolu qui s’oppose Ă  la population ».

Quelle est la clé?

Qu’est-ce qui la distingue alors et qu’est-ce qui a fait que tant de gens se connectent Ă  cette sĂ©rie qu’elle est devenue une source de mĂšmes et de parodies ? « Il y a aussi eu des rĂ©flexions sur la façon dont des meurtriers comme celui-ci ne peuvent prolifĂ©rer que dans des sociĂ©tĂ©s individualistes comme les États-Unis. Ou sur le fait qu’il s’agit de meurtres raciaux. Mais l’apparition d’un meurtrier homosexuel Ă  un moment oĂč ces chiffres sont dĂ©jĂ  normalisĂ©s Ă  la tĂ©lĂ©vision », ajoute Moreno, Ă  une Ă©poque de changement d’histoire ou « d’homonormativitĂ© », dans laquelle « la sexualitĂ© ne conditionne ni ne marque les personnages ».

Dans ce contexte, Dahmer apparaĂźt comme « un personnage qui vit la sexualitĂ© de maniĂšre trĂšs tourmentĂ©e, un tueur en sĂ©rie gay qui se consacre Ă  tuer les gens de couleur », souligne le critique culturel. « L’implication avec un tueur en sĂ©rie est plus complexe que de s’identifier complĂštement Ă  lui. Vous prenez certaines choses, en faites un mĂšme sur les rĂ©seaux sociaux, en rejetez d’autres », complĂšte Moreno, dĂ©signant les rĂ©seaux comme un « public actif » au moment de faire vidĂ©os qui ajoute Ă©galement des interprĂ©tations positives et intĂ©ressantes.

Plus de catharsis que de suivre

Du point de vue du public, le psychanalyste et professeur Ă  l’UOC JosĂ© RamĂłn Ubieto estime que « les rĂ©seaux sociaux exacerbent le narcissisme et ont un effet dĂ©formant parce que dĂ©connecter l’image de ce qu’elle signifie ». « Cela veut dire qu’il y a des gens qui tatouent Dahmer sans savoir ce qu’ils font, de la mĂȘme maniĂšre qu’avec la viralisation analogique il y a ceux qui ont tatouĂ© le Che sans savoir qui il Ă©tait », complĂšte Ubieto, qui vient de publier « Bienvenue mĂ©taverse » oĂč il commente Ă©galement fascination pour la violence dans ce nouvel environnement numĂ©rique.

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SpĂ©cialisĂ©e dans la jeunesse et les rĂ©seaux sociaux, Ubieto ne s’inquiĂšte pas de cette romantisation : « Les personnages qui incarnent la violence dans la rĂ©alitĂ© et la fiction ont un effet plus cathartique qu’exemplaire. La violence nous fait horreur parce qu’elle rompt un Ă©quilibre, mais elle nous fascine aussi et c’est pourquoi nous assistons du coin de l’Ɠil Ă  des bagarres en la fuyant ou profitons de films d’horreur avec la sĂ©curitĂ© que nous donne l’écran qui se dresse entre nous et la violence.

De ce point de vue, « Pablo Escobar nous fascine de loin Ă  cause de son pouvoir destructeur, bien que les Colombiens ne comprennent pas pourquoi nous avons des chemises avec son visage dessus », mais « personne ne devient violent pour Ă©craser des grands-parents avec le GTA ». « ne cause pas effets de suivi, il nous reste certains de ses problĂšmes qui nous fascinent, mais personne ne veut ĂȘtre Pablo Escobar. D’une maniĂšre ou d’une autre, ces tueurs transmettent des choses Ă  l’acte physique avec lequel nous pouvons nous rĂ©concilier. fantasmer, mais l’éthique nous fait ne pas les prendre Ă  l’acte. Il n’y aura pas d’épidĂ©mie de violence Ă  cause de cette romance. »

SOURCE : Reviews News

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