Interview : Stewart Copeland sur The Police & Sting

đŸŽ” 2022-03-16 18:00:22 – Paris/France.

Superlatifs

Une série Vulture dans laquelle les artistes jugent le meilleur et le pire de leur propre carriÚre.

« C’est l’une des raisons pour lesquelles c’est un groupe de trois musiciens – nous avions tous les trois de grandes attentes que le groupe soit lĂ  oĂč nous mettions toutes nos puces artistiques. » Photo-Illustration : Vautour ; Photo de Fin Costello/Redferns/Getty Images

« C’est le Sacred Grove, oĂč mes amis fantaisistes viennent jouer », me dit Stewart Copeland dans la minute qui suit la connexion Ă  Zoom. Non, il ne rayonne pas d’un bois magique rempli de cymbales et de caisses claires: je reçois une visite impromptue du studio ensoleillĂ© de sa maison de Los Angeles, qui accueillait frĂ©quemment son carrousel de «copains rigolos» avant le dĂ©but de la pandĂ©mie deux il y a des annĂ©es. « Depuis l’apocalypse, je n’ai pas fait grand-chose. Avant cela, j’avais ici Snoop Dogg, Neil Peart, Ben Harper et Stanley Clarke, car la piĂšce est magnifique », a-t-il expliquĂ©. « J’ai la plus grande collection d’instruments les moins chers que l’argent puisse acheter, et tout est micro. » Il y a quelques camĂ©ras Ă  droite ; un peu plus Ă  gauche. DerriĂšre lui, une timbale et une batterie. « Chaque pied carrĂ© de la piĂšce, il y a un micro sur tout », a-t-il ajoutĂ©. « Alors j’ai ces confitures, puis je les coupe toutes et les mets sur YouTube. »

Copeland, un type trĂšs aimable, se repose entre quelques dates de tournĂ©e nationale en tant que compositeur d’orchestre symphonique. Il cĂ©lĂšbre Ă©galement une nomination aux Grammy pour le meilleur album New Age, le kinetic MarĂ©es divines avec Ricky Kej. («Je serais le premier batteur de l’histoire Ă  recevoir un prix New Age», a-t-il plaisantĂ©.) Mais soyons francs: vous connaissez Copeland pour son travail avec la police aux cĂŽtĂ©s du guitariste Andy Summers et de ce type nommĂ© Gordon, un batteur dont la croix -la maĂźtrise du genre et le style dynamique ont en quelque sorte rĂ©ussi Ă  faire sonner le power trio comme un sextuor de puissance tout en les soutenant comme l’un des plus grands groupes – sinon la plus grand groupe – des annĂ©es 80. « Roxanne » a un cĂŽtĂ© tango Ă  cause de lui, « Every Little Thing She Does Is Magic » un groove fringant. Et ne nous lancez mĂȘme pas sur « Walking on the Moon », qui a Ă©tĂ© envoyĂ© du ciel par le dieu des charlestons. Mais pourquoi blablater quand Copeland lui-mĂȘme peut en parler, ce qu’il fait dans nos nouveaux superlatifs.

C’est un choix difficile, car j’ai des favoris personnels que j’aime le plus jouer et qui comptent pour moi. Ensuite, il y a ceux avec les compositions les plus immaculĂ©es et les plus intelligentes, oĂč Sting l’a vraiment sorti du sac et l’a clouĂ©. Puis d’autres oĂč la chanson n’était pas la meilleure chanson qu’il ait jamais Ă©crite, mais le groupe l’a rendue gĂ©niale. Il existe diffĂ©rentes façons de choisir un gagnant. Je vais donc me baser uniquement sur mes goĂ»ts personnels. « Bring on the Night » est la plus belle chanson jamais Ă©crite par Sting. L’arrangement du groupe est correct. Ce n’est mĂȘme pas celui que j’aime particuliĂšrement jouer parce que c’est assez compliquĂ© rythmiquement – ​​ça vacille sur le bord. Mais c’est une chanson tellement belle et poignante. C’est celui qui me touche le plus Ă©motionnellement – la musique, l’émotion dans la progression des accords, le message de la chanson, ce sentiment d’amener la nuit. Cette journĂ©e a Ă©tĂ© un enfer, mais laissez-moi prendre mon shot de tequila et changeons de sujet. Je connais ce sentiment. Je suis sĂ»r que tout le monde connaĂźt ce sentiment.

Un soir aprĂšs le dĂźner, Andy grattait ses accords de jazz et Sting a dit : « HĂ©, c’est intĂ©ressant. Ils aiment tous les deux les accords de jazz. Sting a dit: « Je pense que j’ai des paroles pour ça. » Ils sont assis Ă  table, et Sting sort ses paroles et les adapte Ă  la progression d’accords d’Andy. Ils travaillent en quelque sorte lĂ -bas. Vingt pieds plus loin se trouve ma batterie, car la salle Ă  manger avait un super son sur Montserrat – ma batterie Ă©tait installĂ©e dans un bĂątiment sĂ©parĂ© du studio dans la salle Ă  manger. Andy Ă©tait dans la grande salle d’enregistrement principale avec tous ses amplificateurs, et Sting Ă©tait dans la salle de contrĂŽle avec juste sa basse et un pied de micro. Alors ils travaillent dessus, et je rĂ©flĂ©chis un peu Ă  ce que devrait ĂȘtre le rythme. Ils ont dit : « enregistrons ça », et ils sont descendus et ont empruntĂ© le chemin menant au studio. Au moment oĂč ils arrivent lĂ -bas avec l’ingĂ©nieur, j’ai parcouru 20 pieds et je suis dĂ©jĂ  sur la batterie en train de frapper, mais ils peuvent entendre mes micros ouverts passer par les haut-parleurs. Ils dĂ©marrent la chanson, et ils la jouent. La chanson s’appelle « Murder By Numbers ». Cette performance Ă©tait la premiĂšre fois que nous avons mĂȘme Ă©coutĂ© la chanson, et c’est sur le disque.

Mais la spontanĂ©itĂ© a Ă©tĂ© l’un des germes de la destruction du groupe. Dans les premiĂšres annĂ©es, nous Ă©tions co-dĂ©pendants et nous avons prospĂ©rĂ© grĂące aux contributions des uns et des autres. Andy m’avait donnĂ© des idĂ©es sympas pour la batterie, et j’ai sautĂ© dessus avec enthousiasme, ce qui a en fait traversĂ© l’expĂ©rience du groupe. Chaque fois que Sting sortait une chanson, nous sautions dessus. C’étaient juste de superbes chansons. Quelle que soit la guerre mondiale 18 qui se dĂ©roulait Ă  l’époque, ces chansons Ă©taient toujours gĂ©niales. Mais la partie spontanĂ©e est devenue plus difficile lorsque Sting est devenu de plus en plus confiant pour ĂȘtre frappĂ© aprĂšs coup. Comme tout musicien ou artiste, Ă  mesure que vous mĂ»rissez, vous apprenez le mĂ©tier de votre don et vous vous amĂ©liorez. Alors il Ă©crivait des chansons, et elles Ă©taient entiĂšrement formĂ©es dans son esprit – une perfection immaculĂ©e. Soit dit en passant, c’est un trĂšs bon arrangeur. Les arrangements dans son esprit Ă©taient parfaits pour lui. Maintenant, si j’y arrivais avec un rythme diffĂ©rent ou si Andy y arrivait avec une partie de guitare diffĂ©rente, cela devenait de plus en plus difficile Ă  gĂ©rer pour Sting, l’idĂ©e que la collaboration Ă©quivaut Ă  un compromis, alors qu’il avait une vision si parfaite dans sa tĂȘte. Cette spontanĂ©itĂ© va Ă  l’encontre de la cathĂ©drale immaculĂ©e de la perfection. Je dis cela avec respect, car il est si talentueux. Les chansons Ă©taient parfaites dans son esprit et auraient Ă©tĂ© parfaites dans le monde de cette façon.

Donc, je ne le regrette pas du tout, mais cela a rendu trĂšs frustrant pour Andy et moi d’avoir un mot sur le bord. Ou pour pouvoir utiliser le groupe comme un exutoire crĂ©atif, c’est pourquoi les musiciens jouent dans des groupes, parce que vous jouez dans un groupe ou devenez musicien pour exprimer ce que vous avez. C’est devenu de plus en plus une bataille pour travailler et collaborer. Nous comprenons tous ces facteurs maintenant et n’en tenons aucune rancune. Nous comprenons de quoi il s’agit. Il s’agissait de la façon dont chacun de nous avait une trĂšs forte envie de s’exprimer dans le mĂ©dium du groupe. C’est l’une des raisons pour lesquelles c’est un groupe de trois musiciens – nous avions tous les trois de grandes attentes que le groupe soit lĂ  oĂč nous mettions toutes nos puces artistiques.

Oui, mais personne n’est d’accord avec moi. « EnroulĂ© autour de votre doigt. » Comme toutes les chansons de Police – contrairement au premier album et Ă  certaines parties du deuxiĂšme album – j’entendais une chanson et j’enregistrais ma partie de batterie environ 20 minutes plus tard. Sting et Andy ont eu la chance de refaire toutes leurs guitares et voix et tout le reste. Mais les parties de batterie que j’ai jouĂ©es 20 minutes aprĂšs avoir entendu la chanson parce que Sting ne les rĂ©vĂ©lait qu’une Ă  la fois. Technique trĂšs astucieuse. Il dirait: « J’en ai un de plus pour toi. » [Laughs.] Donc ces parties de batterie sont toutes trĂšs spontanĂ©es. Dans beaucoup d’endroits, je pensais que nous allions au refrain, mais il y a un autre couplet, donc cela affecte le son. Je changerais le rythme en pensant que nous allions dans cette autre partie, mais pas ainsi. Ou ça va dans le refrain, mais je joue toujours ce que je pensais ĂȘtre le couplet parce que je n’entends pas toute la chanson. J’entends seulement Andy et Sting taper sur leurs instruments, s’ennuyer, attendre Ă  nouveau la batterie, et Sting chanter quelques paroles sans grand engagement parce qu’ils savent tous les deux qu’ils vont tout refaire. Ils jouent juste leur rĂŽle pour que je puisse arriver au mien. Une fois que j’ai ma part, le plaisir commence. Ensuite, nous sortons et le planifions en tournĂ©e, et je trouve comment passer du refrain au couplet. C’est comme ça que je devrais faire ça.

J’aurais aimĂ© faire des choses diffĂ©rentes sur « Wrapped Around Your Finger », mais ça a quand mĂȘme fonctionnĂ©. Peut-ĂȘtre que j’aurais tout foirĂ©. Les gens disent : « Non, c’est une grande performance », mais je peux entendre mon hĂ©sitation. J’entends que je n’étais pas trĂšs Ă  l’aise dans ce rythme lĂ -bas, mais mes copains batteurs me disent que c’est ce qui est si cool Ă  ce sujet, qu’il a une sensation exploratoire, alors allez comprendre. J’en ai un autre pour toi. La fin de « Message dans une bouteille ». J’ai mis trop d’overdubs de batterie Ă  la fin. Je suis devenu un peu fou Ă  la fin. Trop de crashy-bashy Ă  la fin de « Message in a Bottle », je pense de nos jours. J’aurais nettoyĂ© ça. Mais lĂ  encore, mes goĂ»ts ne sont pas forcĂ©ment dans l’air du temps. Sting avait une bien meilleure idĂ©e de ce que les gens normaux aiment.

Vous connaissez la rĂ©ponse Ă  cela. Tout le monde connaĂźt la rĂ©ponse Ă  cela. « Every Breath You Take » est le plus effrayant. Qui n’aimerait pas voir une telle chanson jouĂ©e lors de mariages comme sa chanson de mariage ? Qu’est-ce qu’il n’y a pas Ă  aimer lĂ -dedans ? « Don’t Stand So Close to Me » est assez effrayant aussi. Mais vous supposez que j’écoute les mots. Je ne. Je tape juste de la merde au fond de la scĂšne. [Laughs.]

« Marcher sur la lune. » C’est lĂ  que j’ai aussi utilisĂ© les lignes Ă  retard et l’écho de rĂ©pĂ©tition, qui crĂ©e ces rythmes. J’entendais ceux-lĂ  pendant que je jouais sur l’écho rĂ©pĂ©tĂ© – le slap back, qui est un rythme diffĂ©rent. C’est Ă  une noire pointĂ©e de ce que je joue. Je jouerais avec ça et interagirais avec ça. Les batteurs aiment cet endroit.

Le charleston est le niveau supĂ©rieur du rythme. Il y a deux couches de rythme : la premiĂšre est constituĂ©e des doubles croches, ou les notes rapides, que vous entendrez normalement sur les cymbales ou le charleston. L’autre moitiĂ© du rythme est la relation contre-temps et coup de pied, ou le temps fort et le contre-temps. La caisse claire et la grosse caisse interagissent pour crĂ©er la viande du rythme. Mais le niveau supĂ©rieur, le charleston et les cymbales faisant ces doubles croches – les motifs les plus rapides – sont le tissu conjonctif pour la viande et les pommes de terre de la caisse claire. C’est l’interaction de ces Ă©lĂ©ments qui fait d’un rythme ce qu’il est. Le charleston contribue au niveau supĂ©rieur. C’est un instrument particuliĂšrement utile parce qu’il s’agit de deux cymbales pressĂ©es l’une contre l’autre, et la force avec laquelle elles sont pressĂ©es l’une contre l’autre est contrĂŽlĂ©e par votre pied gauche. Si vous relĂąchez un peu votre pied, il l’ouvre complĂštement. Ainsi, votre pied gauche contrĂŽle la texture de ce rythme de niveau supĂ©rieur avec un haut degrĂ© d’expression. Il y a toute une sorte de vocabulaire que vous pouvez mettre dans ce niveau supĂ©rieur des rythmes.

En fait, je dirais « Murder by Numbers ». Parce que c’était une face B. Chaque fois que nous faisions des concerts, c’était trĂšs populaire. Je le joue maintenant avec mon spectacle d’orchestre et c’est trĂšs populaire. J’en suis trĂšs fier. Il n’a pas eu de chance, mais il a en quelque sorte atteint le statut de culte. Remarquez, j’oublie la chanson d’Andy, « Friends ». Mais mon cƓur et mon Ăąme ne reposent pas sur le destin d’une seule chanson.

« Spirits in the Material World » est celui oĂč tout le monde dit : « Putain, comment fais-tu ça ? » Je suis


SOURCE : Reviews News

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