đ 2022-11-27 16:37:30 â Paris/France.
« Nous avons oublié cette histoire. à quand remonte la derniÚre fois que nous avons parlé de la guerre en Afghanistan ou lu un article à ce sujet ? », déclare Matthew Heineman, directeur de « Retrograde ».
« Ăvidemment, il y a encore une couverture mĂ©diatique, mais peu de gens parlent de ce pays que nous avons laissĂ© derriĂšre nous. »
Zarifa Ghafari, lâancienne maire de « In Their Hands : A Woman Mayor in Afghanistan », a dĂ©clarĂ© Ă lâAFP que sous les talibans, lâAfghanistan « est aujourdâhui le seul pays au monde oĂč une femme peut vendre son corps, ses enfants, tout, mais elle ne peut pas aller Ă lâĂ©cole.
Mais dans les confĂ©rences internationales, « lâAfghanistan est hors des dĂ©bats ».
Les deux productions ont commencĂ© des mois avant le retrait des Ătats-Unis, tandis que leurs protagonistes tentaient de construire un avenir plus sĂ»r et Ă©galitaire dans leur pays.
Les deux films se terminent avec leurs personnages centraux obligĂ©s de regarder de lâextĂ©rieur alors que les talibans dĂ©truisent rapidement tout leur travail.
« Retrograde » est un documentaire avec un accÚs inhabituel aux forces spéciales américaines.
Dans une des premiÚres scÚnes, on voit des troupes américaines devoir détruire leur équipement et gaspiller des munitions excédentaires indispensables à leurs alliés afghans.
AprĂšs que les AmĂ©ricains ont abandonnĂ© leur base Ă Helmand, le gĂ©nĂ©ral afghan Sami Sadate a acceptĂ© de laisser les camĂ©ras de Heineman rester et de le suivre alors quâil prenait en charge la coordination des derniers efforts pour contrĂŽler lâavancĂ©e des talibans.
Dans une scĂšne, Sadate, dĂ©terminĂ© Ă rallier ses hommes pour continuer Ă se battre alors que tout sâeffondre autour dâeux, rĂ©primande son assistant pour avoir rapportĂ© des informations persistantes selon lesquelles les troupes afghanes Ă proximitĂ© baissent leurs armes.
« Chaque panneau disait âarrĂȘtez, abandonnez, câest finiâ, et il avait cette foi aveugle que peut-ĂȘtre, juste peut-ĂȘtre, sâil sâaccrochait Ă Lashkar Gah ou Ă Helmand, ils pourraient battre les talibans », a dĂ©clarĂ© Heineman.
Sadate a dĂ» fuir et lâĂ©quipe de tournage sâest concentrĂ©e sur les scĂšnes dĂ©sespĂ©rĂ©es de lâaĂ©roport de Kaboul alors que les Afghans se dĂ©battaient dans le dernier des avions amĂ©ricains pour tenter de fuir le pays.
« Ce fut lâune des choses les plus difficiles dont jâai Ă©tĂ© tĂ©moin dans ma carriĂšre », a dĂ©clarĂ© Heineman, qui a Ă©tĂ© nominĂ© pour un Oscar en 2015 pour « Cartelland ».
« Les dĂ©bats sur la guerre en politique Ă©trangĂšre sont souvent menĂ©s sans lâĂ©lĂ©ment humain », a ajoutĂ© le rĂ©alisateur.
« Lâune des choses que jâai essayĂ©es dans ma carriĂšre est de prendre ces Ă©normes problĂšmes et de leur donner un visage humain. »
« trahi »
Lâancienne maire Ghafari a survĂ©cu Ă plusieurs tentatives dâassassinat et a vu son pĂšre tuĂ© par les talibans avant de quitter lâAfghanistan.
« Je nâarrĂȘte pas de pleurer quand jâen parle⊠Câest quelque chose que je nâaurais jamais voulu vivre », a dĂ©clarĂ© Ghafari, qui sâest attirĂ© la colĂšre des talibans en plaidant pour lâĂ©ducation des filles aprĂšs avoir Ă©tĂ© Ă©lue Maidan. Maire de Shahr Ă 24 ans.
« Jâavais plusieurs responsabilitĂ©s personnelles, surtout aprĂšs le meurtre de mon pĂšre, pour assurer la sĂ©curitĂ© de ma famille. »
Les rĂ©alisateurs de « In Their Hands: A Female Mayor in Afghanistan », dont la productrice exĂ©cutive Hillary Clinton, sont retournĂ©s en Afghanistan et ont filmĂ© lâancien chauffeur de Ghafari, aujourdâhui au chĂŽmage et vivant sous les talibans.
Dans des scĂšnes troublantes, Massoum se lie dâamitiĂ© avec les mĂȘmes hommes qui ont autrefois attaquĂ© la voiture dans laquelle il conduisait Ghafari.
« Lâhistoire de Massoum reprĂ©sente lâhistoire de toutes les crises en Afghanistan. Pourquoi les gens se sentent trahis », explique Ghafari.
« Nous partageons votre douleur »
Bien que les conflits en Afghanistan et en Ukraine soient trĂšs diffĂ©rents, les deux productions offrent une leçon sur ce qui peut arriver une fois que lâOccident dĂ©tourne le regard.
« De toute Ă©vidence, cela sâest dĂ©jĂ produit et cela continuera Ă se produire. Alors pouvons-nous apprendre de cette expĂ©rience? », A dĂ©clarĂ© Heineman.
« Quoi quâil se passe et sâest passĂ© en Ukraine, câest la mĂȘme chose que ce que nous avons vĂ©cu au cours des 60 derniĂšres annĂ©es », a dĂ©clarĂ© Ghafari. « La mĂȘme chose encore et encore, alors nous partageons votre douleur. »
SOURCE : Reviews News
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