‘Grande gueule’ : la saison 6 fait Ă©voluer ses personnages mais en parlant moins de sexe elle montre que la sĂ©rie Netflix n’a plus tellement de choses Ă  raconter

'Grande gueule' : la saison 6 fait évoluer ses personnages mais en parlant moins de sexe elle montre que la série Netflix n'a plus tellement de choses à raconter

😍 2022-11-05 19:30:40 – Paris/France.

Pour beaucoup, la « grande gueule » est terminĂ©e par la conception des personnages : des enfants soi-disant moches et Ă  grosse tĂȘte qui parlent de sexe de maniĂšre trĂšs explicite Ce n’est pas un plat de bon goĂ»t pour tout le monde. Mais ceux qui sont restĂ©s ont pu dĂ©couvrir que la sĂ©rie n’était pas ce qu’elle paraissait et narrait l’éveil Ă  la sexualitĂ© d’un groupe de garçons et de filles sans chichis, Ă©duquer mais sans nĂ©gliger le plaisir.Pour ceux d’entre nous qui ont grandi habituĂ©s aux vidĂ©os Ă©ducatives de « Qu’est-ce qui m’arrive? » et bagatelles similaires, ‘Big mouth’ a Ă©tĂ© une rĂ©vĂ©lation. Mais six saisons se sont Ă©coulĂ©es, et la sĂ©rie a Ă©volué  Et il n’est pas certain que ce soit pour le mieux.

J’ai traversĂ© des changements

Dans ses premiĂšres saisons, « Big mouth » traitait de la vie de jeunes de treize ans et de leurs monstres hormonaux parler de la masturbation, de la honte, de l’intimitĂ© ou expliquer l’éventail des diffĂ©rentes sexualitĂ©smais dans la saison 6, c’est devenu tout autre chose, ce qui revient au mĂȘme Ă  propos de la tricherie du pĂ©nis ou des conditions vaginales comme les relations toxiques, les familles brisĂ©es ou la peur d’ĂȘtre remplacĂ©.

Cela n’a pas Ă©tĂ© un changement soudain, mais dans cette sixiĂšme saison, c’est quand il a Ă©tĂ© le plus questionnĂ© ‘La grande gueule’ n’a plus grand-chose Ă  dire sauf qu’ils sautent dans le temps. Dans cette saison, au-delĂ  du fabuleux Ă©pisode des gĂȘnes liĂ©es au vagin (dans la rue, le meilleur de cette fournĂ©e d’épisodes), il est question de la pointe des pieds sur l’asexualitĂ©, l’épreuve de puretĂ© ou encore l’importance de la religion dans la chastetĂ© des adolescentes amĂ©ricaines, mais plus tangentiellement : la sĂ©rie sur la dĂ©couverte de la sexualitĂ© Ă  la fin, il a dĂ©cidĂ© que ce qui l’intĂ©ressait le plus, c’était l’amour et la famille.

Bien sĂ»r, le sexe fait partie de l’épine dorsale de la sĂ©rie, mais Ă  ce stade plus comme un contexte et un arriĂšre-plan que comme un thĂšme central de celui-ci. Cinq ans aprĂšs sa premiĂšre, la sĂ©rie est dĂ©finitivement devenue Ă©motionnelle, avec des rĂ©sultats mitigĂ©s. La relation entre Matthew et Jay, et comment le second change petit Ă  petit en niant sa rĂ©alitĂ© pour impressionner son partenaire, est le mieux gĂ©rĂ© et rĂ©solu dans une mer de dĂ©cisions crĂ©atives douteuses: transformant le pĂšre de Nicky en un oncle violent, la relation toxique Ă  distance d’Andrew ou la recherche d’identitĂ© de Lola auraient pu ĂȘtre rĂ©solues bien mieux si la sĂ©rie s’était plutĂŽt concentrĂ©e Ă  vivre cette transition entre ce qu’elle Ă©tait et ce qu’elle veut ĂȘtre.

Plus de monstres, moins d’hormones

Bien que nous n’ayons pas beaucoup avancĂ© en termes d’intrigue (Ă  part quelques changements, tout finit plus ou moins comme ça a commencĂ©), l’équipe de « Grande gueule », en laissant plus ou moins le sexe de cĂŽtĂ©, a la possibilitĂ© de faire grandir les personnages et de ne pas oublier, comme ils le font habituellement, de ce qui s’est passĂ© dans les Ă©pisodes prĂ©cĂ©dents. Bien qu’il se vante de sa propre conscience – y compris la parodie des Ă©pisodes de compilation – la vĂ©ritĂ© est que la sĂ©rie oublie souvent la personnalitĂ© actuelle de ses protagonistes ou ce qu’ils ont dĂ©jĂ  vĂ©cu.

Cette saison frappe lĂ  oĂč elle a Ă©chouĂ© avant et Ă©choue lĂ  oĂč elle a frappĂ© avant toujours : par exemple, dans les caractĂšres Ă©pisodiques. Le chat de la dĂ©pression, le moustique de l’anxiĂ©tĂ© ou les poils pubiens de Lola Ă©taient d’excellents ajouts les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, mais il semble qu’aprĂšs « Ressources humaines », les scĂ©naristes soient Ă  court d’idĂ©es : nous avons ici une broche Apple jouĂ©e par Jeff Goldblum (il fonctionne, l’intrigue ne fonctionne pas) ou les organes gĂ©nitaux en colĂšre de Jessi, mais ils manquent de charisme. Au final, tous les nouveaux personnages quelque peu importants sont issus du spin-off.

La distribution vocale de ‘Big mouth’ est trĂšs, trĂšs large : elle compte plus de cinquante personnages que vous pouvez prĂ©senter Ă  tout moment, et concentrer tellement l’intrigue sur un personnage aussi ennuyeux qu’Elijah, qui ne plaisante pas et ne comprend pas pourquoi Missy est obsĂ©dĂ©e par lui au point de promettre la puretĂ© ou d’accepter de ne pas aller au-delĂ  de se tenir la main. Bernie est plus drĂŽle (en partie parce qu’elle est jouĂ©e par la toujours fabuleuse Kristen Schaal), mais sa sĂ©paration est dĂ©cevante et douloureuse. A propos de Montel, le fils de Connie et Maury, mieux vaut ne pas en parler. ‘Big mouth’ est toujours une bonne sĂ©rie, mais elle sait mieux faire.

Une fois de plus, avec sentiment

Je suis fan des Ă©pisodes musicaux. Que ce soit ‘Scrubs’, ‘Buffy the Vampire Slayer’ ou ‘Phineas and Ferb’, avec quelques chansons tu m’as dĂ©jĂ  Ă  bord. Et pourtant, ‘Big mouth’, qui cette saison a de vrais hymnes, dĂ©cide de faire l’épisode musical le moins charismatique et drĂŽle possiblemettant en vedette une Lola qui mange chaque minute dans laquelle elle apparaĂźt et a demandĂ© un Ă©pisode complet
 dans lequel ce n’était pas juste une blague ambulante.

Ce n’est pas que cette saison soit mauvaise, et c’est quand mĂȘme ‘Grande gueule’ avec toutes ses consĂ©quences, mais Cela montre que l’équipe a mis beaucoup plus d’amour dans les « ressources humaines », une sĂ©rie qui, en plus des blagues sales, avait un cƓur, nous a permis d’explorer de nombreux autres aspects de l’ĂȘtre humain et a montrĂ© un nouveau monde plein de possibilitĂ©s. Pour la premiĂšre fois, la sĂ©rie Netflix se sent coincĂ©e, tournant continuellement sur elle-mĂȘme et recherchant Ă  nouveau sa propre personnalitĂ©. Et c’est dommage.

Je suis parfaitement conscient qu’il s’agit d’une analyse sĂ©rieuse d’une sĂ©rie qui consacre un Ă©pisode entier Ă  parler de un garçon de treize ans a accidentellement mis un piĂšge Ă  pĂ©nis ou dans lequel un monstre hormonal accouche du cul Ă  une vitesse supersonique, mais Ă  la fin c’est ‘Grande gueule’ lui-mĂȘme qui veut Ă©voluer, traitent de problĂšmes plus personnels, valorisent la famille et transforment leurs personnages en quelque chose de plus que des stĂ©rĂ©otypes. Le problĂšme est qu’aprĂšs si longtemps, il a oubliĂ© comment les aimer.

SOURCE : Reviews News

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