Francisco GonzĂĄlez, membre fondateur de Los Lobos et pionnier des cordes de guitare, est mort Ă  68 ans

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đŸŽ” 2022-04-04 21:07:39 – Paris/France.

En 1975, KCET a diffusĂ© un concert d’une demi-heure avec un nouveau groupe local en vogue. Alors qu’un plan d’ouverture de la ligne d’horizon du centre-ville se transformait en un montage tranche de vie de l’est de Los Angeles, une harpe scintillante jouait sur une voix chantante alors que le groupe interprĂ©tait une chanson dans le fils jarocho tradition de l’État mexicain de Veracruz.

« Nous estimons qu’il est de notre devoir de diffuser notre culture aux autres qui ne la connaissent pas », a dĂ©clarĂ© le musicien Francisco GonzĂĄlez, 22 ans, en voix off. La camĂ©ra s’est arrĂȘtĂ©e sur lui et ses copains en train de brouiller sur une colline qui surplombait l’Eastside. « Nous voulons faire une vraie musique chicano qui s’inspire de notre passĂ©, qui soit en ligne avec le passĂ©, le prĂ©sent et, espĂ©rons-le, l’avenir. »

Ce groupe Ă©tait Los Lobos.

Le concert, filmĂ© Ă  l’East Los Angeles College, est disponible dans son intĂ©gralitĂ© sur YouTube et reste un joyeux tour de force. L’imposant GonzĂĄlez, aux cheveux longs et aux cheveux longs, est le chanteur principal, le maĂźtre de cĂ©rĂ©monie et le farceur du groupe. Il alterne entre harpe et mandoline, et termine le spectacle par une boutade devenue le slogan de Los Lobos : « Just another band from East LA Rifa, total.”

GonzĂĄlez quittera le groupe dans un dĂ©lai d’un an, juste avant de devenir le groupe de rock chicano le plus cĂ©lĂšbre de tous. Mais le natif d’East LA est nĂ©anmoins devenu une icĂŽne musicale Ă  part entiĂšre. Il est devenu apĂŽtre pour fils jarochofavoriser les relations entre jaraneros aux États-Unis et au Mexique. Il a sorti des albums solo et s’est produit dans des lieux aussi variĂ©s que des collĂšges et des prisons. Ses cordes faites Ă  la main pour la famille de guitares mexicaines – le requinto sonore, le jarana aux tons aigus, le guitarrĂłn Ă  fond profond, le chaud bajo sexto et d’autres – Ă©taient des bouĂ©es de sauvetage pour les musiciens qui n’avaient pas d’autres options aux États-Unis pour leurs instruments.

Au Mexique, les anciens ont dĂ©clarĂ© que le travail manuel de GonzĂĄlez faisait rĂ©sonner les instruments avec un son qu’ils n’avaient pas entendu depuis des dĂ©cennies.

« Il disait toujours : ‘Nous sommes les jardiniers des graines de notre culture. Nous plantons patiemment nos graines et nous cultivons les plantes de notre culture », a dĂ©clarĂ© Yolanda Broyles-GonzĂĄlez, sa femme depuis 38 ans et prĂ©sidente du DĂ©partement d’études sur la transformation sociale Ă  l’UniversitĂ© d’État du Kansas. Les deux se sont rencontrĂ©s aprĂšs que GonzĂĄlez se soit produit Ă  Stuttgart, en Allemagne, en 1980 alors qu’il Ă©tait directeur musical du Teatro Campesino et qu’elle Ă©tait dans le public. « Pour lui, la culture du peuple devait circuler librement et non avec des signes de dollars attachĂ©s. »

L’histoire continue

« Il Ă©tait notre propre conservatoire Chicano », a dĂ©clarĂ© son fils, Ă©galement nommĂ© Francisco. « Il nous a donnĂ© des outils pour rĂ©sister Ă  la discrimination et Ă  l’injustice et pour nous dĂ©fendre et nous battre, mais aussi pour aimer. »

Atteint d’un cancer, GonzĂĄlez est dĂ©cĂ©dĂ© le 30 mars. Il avait 68 ans.

Le plus jeune de sept enfants nĂ©s d’immigrants mexicains, GonzĂĄlez a grandi dans une famille Ă  tendance musicale oĂč tout le monde jouait d’un instrument et son pĂšre Ă©tait un chanteur de formation. Connu dans son enfance sous le nom de Frank, il a rencontrĂ© les futurs membres de Lobos Conrad Lozano et David Hidalgo Ă  travers le circuit des groupes de rock qui tournaient autour de leur alma mater, Garfield High.

Mais quand GonzĂĄlez a commencĂ© Ă  jouer fils jarocho, qu’il a dĂ©couvert en Ă©coutant les disques de sa sƓur, « c’était comme dans ‘Le Magicien d’Oz’ quand ça passe du noir et blanc Ă  la couleur. Je n’étais plus au Kansas », a-t-il dĂ©clarĂ© au biographe de Los Lobos en 2015.

GonzĂĄlez s’est rapidement liĂ© avec son voisin Cesar Rosas, et les deux ont cofondĂ© Los Lobos en 1973, faisant venir Lozano, Hidalgo et Louie Perez. « Nous nous sommes rĂ©unis pour apprendre des chansons Ă  jouer pour nos mĂšres, pour leur montrer que nous apprĂ©cions la musique de notre culture », a dĂ©clarĂ© GonzĂĄlez dans son monologue d’ouverture de la spĂ©ciale KCET de 1975.

La performance s’est conclue par une version de la chanson qui allait devenir un succĂšs retentissant pour le groupe plus d’une dĂ©cennie plus tard : le fils jarocho norme « La Bamba ».

À ce moment-lĂ , GonzĂĄlez Ă©tait depuis longtemps parti du groupe, plus intĂ©ressĂ© par la musique rĂ©gionale mexicaine que par la fusion entre ces genres et les sons amĂ©ricains que ses anciens camarades du groupe voulaient explorer.

« Nous l’aimions, mec », a dĂ©clarĂ© Rosas. « Nous avons Ă©tĂ© bĂ©nis de l’avoir eu quand nous l’avons fait. »

AprĂšs son passage au Teatro Campesino, qui a durĂ© de 1980 Ă  1984, GonzĂĄlez s’est installĂ© Ă  Santa Barbara, oĂč Yolanda Ă©tait professeur.

« Il Ă©tait le pĂšre le plus merveilleux sur Terre et le mari le plus cher que l’on puisse imaginer », a dĂ©clarĂ© Broyles-GonzĂĄlez, auteur d’une biographie remarquable de la lĂ©gende de la musique Tejano Lydia Mendoza. « Il a toujours Ă©tĂ© lĂ  pour nous. Il n’a jamais brisĂ© nos cƓurs. Il Ă©tait aussi fort que Gibraltar.

GonzĂĄlez a enseignĂ© le thĂ©Ăątre chicano au Santa Barbara College et a utilisĂ© ce poste pour mettre en scĂšne des piĂšces dans le presidio historique de la ville centrĂ©es sur la Vierge de Guadalupe et pastorelas, les pantomimes de la NativitĂ© mises en scĂšne au Mexique et dans le sud-ouest amĂ©ricain pendant des siĂšcles. « Nos autres traditions de NoĂ«l ne sont pas locales », a-t-il dĂ©clarĂ© au Times en 1989, alors qu’il dirigeait un pastorela Ă  la Mission San Fernando. « ‘Casse-Noisette’ est russe. Les chants de NoĂ«l viennent d’Europe. Nous avons tendance Ă  ĂȘtre colonisĂ©s jusqu’à ce jour.

Peu de temps aprĂšs, GonzĂĄlez – frustrĂ© de ne pas trouver de cordes assez bonnes pour ses instruments mexicains – a ouvert Guadalupe Custom Strings Ă  Goleta en 1990, qui continue de fonctionner sous diffĂ©rents propriĂ©taires dans l’est de Los Angeles.

« C’était la premiĂšre fois que quelqu’un dans ce pays se mettait Ă  crĂ©er des cordes de haute qualitĂ© basĂ©es sur une connaissance intime de la musique mexicaine », a dĂ©clarĂ© Gabriel Tenorio, un guitariste qui est devenu partenaire de Guadalupe Strings Co. et exploite maintenant son propre atelier. «Ce n’était pas une entreprise italienne qui le faisait dans le monde qu’ils connaissaient. Il le faisait dans notre monde.

Lui et d’autres musiciens chicanos de tout le sud-ouest qui ont jouĂ© fils jarocho et les mariachi faisaient des pĂšlerinages Ă  GonzĂĄlez dans les annĂ©es 1990. Tenorio se souvient avoir Ă©tĂ© Ă©tonnĂ© de la façon dont les cordes de GonzĂĄlez dureraient pendant toute une tournĂ©e, par opposition Ă  une seule nuit comme ses concurrents.

« Il nous demandait de jouer, et regardait vos doigts et Ă©coutait », a dĂ©clarĂ© Tenorio. « Ensuite, il nous demandait : ‘Que cherchez-vous ? Qu’est-ce que tu veux? Que ressentez vous?’ et commencer Ă  faire des cordes devant nous. Il m’a Ă©duquĂ© sans me critiquer. Il nous a appris Ă  tous que cette musique n’est pas une piĂšce de musĂ©e.

En plus de sa femme et de son fils, qui est un Ă©crivain basĂ© Ă  Menlo Park, en Californie, GonzĂĄlez laisse dans le deuil une fille, Esmeralda Broyles-GonzĂĄlez, ingĂ©nieur civil Ă  Phoenix. Son dernier projet, un livre sur l’histoire de fils jarocho co-Ă©crit avec sa femme et un autre professeur, paraĂźtra en juin.

« Le cƓur du livre, Francisco y a travaillĂ© pendant 10 ans », a dĂ©clarĂ© Yolanda Broyles-GonzĂĄlez. « Et pourtant, il a dit: ‘Je vais mettre mon nom en dernier sur la couverture.’ Il n’a jamais Ă©tĂ© question de lui.

Cette histoire a paru à l’origine dans le Los Angeles Times.

SOURCE : Reviews News

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