✔️ 2022-05-10 00:04:17 – Paris/France.
Entre le milieu des années 1990 et le milieu des années 2000, une émission de télévision mexicaine appelée « Another Roll » a gagné en popularité dans divers pays grâce à la télévision par câble. Même sans Internet de masse, les réseaux sociaux et encore moins les émissions pirates sur YouTube ou Facebook, des milliers de téléspectateurs de pays comme le Pérou, ont profité de deux heures (parfois beaucoup plus) d’humour et d’invités de classe mondiale. Le tout couvert par un budget millionnaire que seul le géant Televisa pouvait vous garantir.
Dans ce programme, de nombreux segments se sont démarqués. Aux invités internationaux déjà cités et aux sketchs humoristiques, c’était pourtant un segment qui captivait avec une appréhension particulière. On parle du « monologue », magistralement exécuté semaine après semaine par Adal Ramones, un comédien métis, petit, au nez aquilin et qui, émission après émission, nous a surpris avec un chapeau différent du précédent.
Ramones -et son équipe de librettistes- préparait un thème par semaine et sur celui-ci il ironisait et satirait de toutes les manières que n’importe lequel d’entre nous pouvait imaginer. En cherchant sur YouTube les vidéos des premiers monologues et en les comparant avec ceux exécutés la dernière année du programme, on nous apprend une chose : l’effet était toujours le même, des rires partout.
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Bien que les « stand ups » ne soient pas du tout quelque chose de nouveau, le style d’Adal a marqué une époque. C’est peut-être pour cette raison que lorsque son programme a été retiré des ondes, des centaines de personnes ont payé des billets très chers pour aller le voir dans les salles d’Amérique centrale, d’Amérique du Sud et des États-Unis. L’empreinte de cet humoriste qui ressemblait à n’importe lequel d’entre nous a poussé certains d’entre nous à suivre ses pas. Ainsi, il a été vu participer à l’une ou l’autre émission de téléréalité (en tant que chauffeur, il est même allé sur le réseau rival de Televisa, Azteca), mais aussi à des séries et des films.
Mais c’est bien sur Netflix que la présence des Ramones semble en passe de donner un nouvel élan. Le succès remporté dans le célèbre « Another Roll » explique peut-être pourquoi « Cuarentones », le film récemment sorti dans lequel il partage le rôle principal avec Erick Elías et Gaby Espino, est en tête du classement des films les plus regardés en Amérique latine. Les années, et cela vaut la peine de le dire, ne passent pas en vain. L’acteur a aujourd’hui soixante ans et presque tout sur son visage le confirme. Ce n’est cependant pas le sujet de cette note, mais de commenter la comédie que Pietro Loprieno a jugé bon d’écrire et de réaliser.
« Cuarentones » raconte l’histoire de deux amis et partenaires cuisiniers : César (Erick Elías) et Paolo (Adal Ramones). Tous deux semblent passer leurs journées sans chocs majeurs au restaurant L’Allegría. Il s’agit d’un établissement de taille moyenne, indépendant ou « entrepreneur », qui se caractérise non seulement par sa bonne cuisine italienne, mais fondamentalement par un facteur inhabituel en matière de gastronomie : le divertissement.
« Cuarentones » est une comédie mexicaine en Streaming / Netflix
En plus de cuisiner au milieu de la salle à manger, César et Paolo ont failli donner leur vie au restaurant qu’ils gèrent. Là, ils se racontent tout ce qui leur arrive au quotidien. Nous découvrons donc rapidement que Paolo a deux ex-femmes en Italie, dont l’une demande 10 000 euros pour l’université de son fils. Pourtant, ce problème semble minime si l’on voit l’envers du décor : César vit une terrible mauvaise séquence que le scénario décide rapidement de dévoiler : sa femme l’a trompé pendant 10 ans sur la fausse paternité de l’enfant qu’ils ont eu tous les deux. Comme si cela ne suffisait pas, du jour au lendemain, sa mère perd la vie.
De là, « Cuarentones » offre un second souffle. Les amis chefs ont gagné un voyage pour participer à un concours de restaurants indépendants qui se tiendra à Cancun. Le prix : 20 mille dollars. Bien que visiblement secoué émotionnellement par ses problèmes personnels, César accepte d’aller participer avec son ami Paolo. Il convient de mentionner ici que, bien que nous ayons affaire à une comédie, et bien qu’il soit extrêmement difficile de séparer l’acteur Ramones des Ramones qui ont interprété les monologues dans « Otro roll », la proposition ici est d’un humour beaucoup plus tranquille.
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Déjà à Cancun, les chefs doivent avancer étape par étape dans les jours que dure le concours. Mais tout n’est pas nourriture et jurys de qualification. « Cuarentones » comprend un couple d’amis qui s’intègrent parfaitement avec César et Paolo. Avec le premier est Naomi, interprétée par l’actrice vénézuélienne expérimentée Gaby Espino. Tandis qu’avec la seconde se trouve Selina (Sonia Couoh).
La proposition d’intrigue du film de Pietro Loprieno est simple : un homme qui fait tout son possible pour que son meilleur ami surmonte rapidement les malheurs que le destin lui a apportés. Au milieu s’ajoute non seulement un beau visage comme celui de Naomi, mais surtout une femme capable d’engager des conversations intéressantes, qui font réagir César et semblent même le sortir du trou à plus d’une occasion.
Quelle est la meilleure chose à propos de ce film? La première, sans aucun doute : chaque acteur représente l’âge que l’histoire suggère. Dans le central, Erick Elías, sur qui tombe la plus grande demande d’acteur. A 41 ans, cet acteur vient d’interpréter avant le début de la pandémie le remake le plus cher de « Ugly Betty », c’est-à-dire « Betty à New York ». Il n’a pas été facile pour Elías de se mettre à la place de Jorge Enrique Abello pour donner vie à Armando Mendoza, dans une version moderne et très progressive d’un feuilleton latino-américain classique.
Adal Ramones fait partie du casting de « Cuarentones » / Netflix
Dans « Cuarentones », Elías semble remplir juste assez le rôle d’un père de cet âge qui doit soudainement faire face à deux situations qui pourraient rendre fou n’importe qui. Du côté de Ramones et Espino, on peut dire que le premier apporte tout ce qui peut nous faire rire dans un film, tandis que le second captive avec une aisance indéniable.
Et s’il est temps d’écrire des faiblesses, il serait impossible de ne pas mentionner à quel point les petits drames se diluent facilement tout au long d’une grande partie de l’histoire. Comme lorsque la mère de César meurt d’un instant à l’autre, ou lorsqu’il découvre de nulle part qu’il doit se séparer de son fils. Autrement dit, lorsqu’il semble que le scénario peut être renforcé, un changement de scène coupe tout et recommence. Enfin, l’apparition d’une série de personnages comme l’organisateur du concours ou le très « conquérant » de Paolo, dont les rôles à la longue ne semblent pas justifiés.
Une fois les additions et les soustractions faites, « Cuarentones » est une comédie qui remplit son objectif de nous faire rire. Ses piliers sont clairs : un comédien expérimenté et un acteur au présent éblouissant, des inserts en 90 minutes qui nous aideront à comprendre comment s’appuyer sur nos amis peut être le meilleur moyen de sortir d’un mauvais moment.
Quarantaine / Netflix
Synopsis: Après avoir appris une vérité amère, un chef rejoint son meilleur ami et partenaire commercial dans un concours culinaire à Cancún pour redonner du piquant à sa vie.
Titre original: « 40 ans »
Durée: 81 minutes
Classification: 14 ans
Le sexe: Comédie
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SOURCE : Reviews News
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