Festival du film : Comment Netflix conquiert le cinéma à Venise

Festival du film : Comment Netflix conquiert le cinéma à Venise - FAZ - Frankfurter Allgemeine Zeitung

😍 REVIEWS News – Paris/France.

Uff, encore Netflix », chuchote un journaliste britannique dans la premiĂšre sĂ©rie cinĂ©matographique, alors que « Bardo, la chronique inventĂ©e d’une poignĂ©e de vĂ©ritĂ©s » d’Alejandro Iñårritu commence et que le grand « N » rouge du service de Streaming apparaĂźt Ă  l’écran. . Le film sera projetĂ© le deuxiĂšme jour de la Mostra de Venise, et la plainte du collĂšgue vise Ă©galement la situation compliquĂ©e dans laquelle se trouvent actuellement les festivals de cinĂ©ma lorsqu’ils veulent cĂ©lĂ©brer le cinĂ©ma, mais doivent d’une maniĂšre ou d’une autre se rapporter Ă  l’avancĂ©e de services de diffusion en continu. A Cannes, cela a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© exclu par le rĂšglement du concours, tandis que Venise a une politique des festivals plus dĂ©tendue depuis des annĂ©es.

Le drame « Roma » d’Alfonso CuarĂłn a Ă©tĂ© le premier film Netflix Ă  remporter le festival ici en 2018 et a ensuite reçu dix nominations aux Oscars. Le festival du film sur le Lido marque officieusement le dĂ©but de la saison des Oscars. Ce qui est montrĂ© ici a de bonnes chances d’ĂȘtre nominĂ© l’hiver prochain. Les premiers jours du festival sont donc majoritairement dominĂ©s par les productions amĂ©ricaines, qui garantissent par la mĂȘme occasion des stars hollywoodiennes sur le tapis rouge.TimothĂ©e Chalamet, Cate Blanchett et Sigourney Weaver sont attendus ce week-end seulement.

Quelles sont les chances du cinéma ?

Si vous voulez jeter quelques regards curieux sur le tapis rouge, promenez-vous d’abord le long de la longue promenade le long du Lido, en passant devant le pittoresque et dĂ©labrĂ© HĂŽtel des Bains, oĂč Thomas Mann a rĂ©sidĂ© et a Ă©tĂ© inspirĂ© pour « Mort Ă  Venise ». Des affiches de cinĂ©ma sont alignĂ©es entre les pins. Les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, les productions en Streaming avaient presque entiĂšrement occupĂ© l’espace publicitaire, comme si elles voulaient prouver qu’elles aussi en faisaient vraiment partie. Cette annĂ©e, une sociĂ©tĂ© de production italienne assure la promotion du nouveau film de Paolo VirzĂŹ. Le mot « Siccità », qui se traduit par « sĂ©cheresse », « sĂ©cheresse », saute au spectateur sur un fond turquoise. Le film de VirzĂŹ sera prĂ©sentĂ© hors compĂ©tition. Le rĂ©alisateur explore comment les habitants de Rome s’en tireraient s’il n’y avait plus de pluie pendant trois ans. Le changement climatique est un sujet qui est abordĂ© ici aussi sĂ©rieusement que les opportunitĂ©s pour le cinĂ©ma.

Catherine Deneuve a reçu le Lion d’or pour l’Ɠuvre de sa vie et a invoquĂ© la magie du cinĂ©ma. : Image : dpa

La diva du cinĂ©ma français Catherine Deneuve Ă©voque la magie d’aller Ă  nouveau au cinĂ©ma lors de la soirĂ©e d’ouverture lorsqu’elle reçoit le lion d’honneur pour l’Ɠuvre de sa vie dans une robe rouge feu : « J’aime aller au cinĂ©ma, voir un film avec des gens Je ne sais pas. Vous n’avez pas toute cette ambiance chez vous. » L’actrice amĂ©ricaine Julianne Moore, prĂ©sidente du jury du concours de cette annĂ©e, revient Ă©galement sur l’avenir du cinĂ©ma. L’art doit passer avant les aspects Ă©conomiques, a-t-elle dĂ©clarĂ© dans une dĂ©claration Ă  la presse.

À l’extĂ©rieur du palais du festival, les affiches du film d’ouverture « White Noise » de Noah Baumbach tournent sur l’espace publicitaire d’une sociĂ©tĂ© de cartes de crĂ©dit qui sponsorise le festival. Baumbach a filmĂ© le roman de Don DeLillo en 1985. L’argent pour ce film est Ă©galement venu de Netflix, de sorte que le service de Streaming peut dĂ©sormais supprimer l’ouverture de l’un des festivals de films les plus importants de sa liste de souhaits. Et pourtant Baumbach exauce le vƓu de Julianne Moore, car son adaptation ne fait aucun compromis artistique. Les dialogues sont des originaux de DeLillo, le dĂ©cor se dĂ©lecte de la nostalgie des annĂ©es 1980 et il a pu utiliser Hollywood A-league pour le casting : Adam Driver et Greta Gerwig jouent les rĂŽles principaux, Don Cheadle le rĂŽle secondaire.

MĂ©moire de Morricone

Le Mexicain Alejandro G. Iñårritu l’a un peu plus montĂ© dans son film Netflix « Bardo ». Pendant plus de 170 minutes, il raconte l’histoire d’une artiste en crise, exagĂ©rant parfois de maniĂšre satirique les problĂšmes Ă©conomiques et politiques actuels (une intrigue secondaire basĂ©e sur l’idĂ©e qu’Amazon veut acheter une partie du Mexique avec le consentement des États-Unis), parfois sĂ©vĂšrement lui trouver des images. . Il laisse ses protagonistes courir Ă  travers le dĂ©sert avec des migrants le long de la frontiĂšre amĂ©ricaine, puis grimper de plus en plus haut dans les airs au-dessus des restes de leurs vĂȘtements et effets personnels jusqu’à ce que, d’une vue Ă  vol d’oiseau, les choses se brouillent en points colorĂ©s dans le sable blanc, perdu en vue comme si ces vies dont la disparition ne fait plus la une des journaux.

Puisque les festivals de cinĂ©ma ne concernent pas seulement l’avenir du cinĂ©ma, mais toujours aussi un regard sur son passĂ©, une icĂŽne du cinĂ©ma italien est honorĂ©e au Lido. Une petite exposition en plein air dans la rue commerçante commĂ©more le compositeur Ennio Morricone. Entre les petites mesures, des images de films grand format rappellent les westerns avec Clint Eastwood et Claudia Cardinale, pour lesquels Morricone a Ă©crit son inimitable accompagnement musical. Certains pĂšres s’arrĂȘtent avec leurs enfants et expliquent qui est l’homme sur les photos. Et on espĂšre qu’ils ont encore un lecteur DVD Ă  la maison pour leur montrer ces classiques – car ils sont rares Ă  trouver sur Netflix.

SOURCE : Reviews News

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