Examen du bruit (2022) | Netflix

🍿 2022-09-23 14:28:09 – Paris/France.

Natalia BĂ©ristain dirige Bruit (bruit), une bande qui promet d’ĂȘtre l’une des grandes Ɠuvres de Netflix pour cette annĂ©e. Le film, mettant en vedette Julieta Egurrola et Teresa Ruizarrivera sur la plateforme en novembre, et aprĂšs avoir pu le voir au Festival du film de San Sebastian sur Soydecine.com, nous voulons vous en parler en profondeur.

Bande-annonce et synopsis du bruit

REMORQUE DE BRUIT | NETFLIX

Julia est une mĂšre, ou plutĂŽt l’une des nombreuses mĂšres, sƓurs, filles et collĂšgues dont la vie a Ă©tĂ© brisĂ©e par la violence gĂ©nĂ©ralisĂ©e dans un pays qui mĂšne une guerre contre ses femmes. Julia cherche Ger, sa fille. Et au cours de sa recherche, il tissera les histoires et les combats des femmes qu’il rencontrera en chemin.

Critique du bruit

Le cinĂ©ma social est toujours trĂšs intĂ©ressant et nĂ©cessaire. Il existe de nombreuses situations dans notre sociĂ©tĂ© qui mĂ©ritent d’ĂȘtre dĂ©noncĂ©es et l’art est un outil que de nombreux crĂ©ateurs utilisent pour faire passer des messages. L’équilibre parfait, c’est quand, en plus, le film nous accompagne dans une sorte d’aventure frĂ©nĂ©tique. C’est le cas de Bruitqui est du cinĂ©ma dur et social, alors qu’il nous raconte l’histoire d’une mĂšre qui cherche seule sa mĂšre disparue, puisque la police ne peut pas l’aider.

une histoire passionnante

Bruit raconte l’histoire d’une mĂšre qui tente de rĂ©cupĂ©rer sa fille disparue il y a neuf mois, dans l’un des pays les plus violents pour les femmes : le Mexique. La police n’enquĂȘte pas autant qu’elle le devrait, ce qui signifie que le protagoniste ne peut pas rester Ă  la maison et attendre. Avec cette prĂ©misse, nous dĂ©couvrirons la rĂ©alitĂ© des situations rĂ©elles, mĂȘme en connaissant les associations qui existent en rĂ©alitĂ© et qui se consacrent Ă  la recherche de leurs proches disparus. Cette histoire est non seulement extrĂȘmement nĂ©cessaire, mais nous ressentons le besoin de raconter cette situation Ă  tout le monde, tout comme sa rĂ©alisatrice, Natalia Beristain, l’a ressenti en choisissant ce sujet.

Aussi, le portrait de la mĂšre est trĂšs puissant. Nous avons entendu plusieurs fois tout ce qu’une mĂšre ferait pour son enfant, et dans ce film, cela est sans aucun doute dĂ©peint. Sa douleur est palpable, tout comme sa frustration. Un voyage d’investigation qu’il entreprend en compagnie d’un journaliste donne un peu plus de rythme au film, mais les aspects Ă©motionnels et sociaux restent au premier plan.

Tout reste dans la famille

Nous avons vu Bruit au 70e festival de San SebastiĂĄn et nous avons assistĂ© au colloque avec une partie de la distribution. La protagoniste du film est Julieta Egurrola, qui est la mĂšre du rĂ©alisateur. Elle est actrice, tout comme le pĂšre et le frĂšre du rĂ©alisateur, qui apparaissent Ă©galement dans le film : tout reste dans la famille. De plus, les interprĂ©tations sont trĂšs naturelles et rĂ©alistes, notamment celle du protagoniste, qui montre sa douleur jusqu’à ce qu’elle atteigne nos os.

Teresa Ruiz, actrice qui joue le journaliste dans Bruit, a dĂ©clarĂ© qu’elle avait grandi Ă  Ciudad Juarez et que chaque jour pour aller Ă  l’école, elle devait traverser des zones oĂč elle ne se sentait pas en sĂ©curitĂ©. Le thĂšme du film Ă©tait quelque chose que les personnes impliquĂ©es dans le projet voulaient exposer, et cela se voit dans la passion du projet. C’est pourquoi, dans la projection, les applaudissements ne se sont arrĂȘtĂ©s qu’à la fin du gĂ©nĂ©rique.

Fiction si proche qu’elle semble documentaire

MĂȘme si Bruit le cinĂ©ma social de la mer prend Ă©galement ses licences poĂ©tiques pour transmettre la douleur de cette mĂšre, avec ces images entrecoupĂ©es du protagoniste dans un dĂ©sert ressentant toutes sortes d’émotions. Mais cela ne s’arrĂȘte pas lĂ  dans son intĂ©rĂȘt pour le mĂ©lange des genres. Elle flirte continuellement avec le documentaire, ayant des tĂ©moignages de personnes qui ont vĂ©cu des situations similaires Ă  celle de notre protagoniste. À certains moments, ces personnes racontent leurs expĂ©riences avec des directs intĂ©ressants Ă  la camĂ©ra. Tout cela sans oublier que la narration de l’histoire principale nous Ă©blouit et nous intĂ©resse dans une histoire plus linĂ©aire, mais qui nous aide Ă  trĂšs bien empathie avec la situation.

Une fin avec un grand déploiement

Selon le directeur de Bruit Dans le colloque aprĂšs la projection, la fin a Ă©tĂ© Ă©crite deux mois avant la fermeture du scĂ©nario, car il y a eu une situation avec un squat qui a provoquĂ© de grandes manifestations. C’était quelque chose qui devait arriver dans le film, et on s’est retrouvĂ© avec une belle dĂ©monstration contre tous ces fĂ©micides qui sont laissĂ©s sans enquĂȘte, donnant au film une rondeur qui le complĂšte Ă  bien des Ă©gards. Ce ton vindicatif atteint ici sa splendeur maximale.

Une bande douloureuse et nécessaire

AprĂšs avoir vu Bruit on va s’énerver, on va vouloir changer certaines choses, on va souhaiter que tout soit une fiction. Mais nous savons que vous ne l’ĂȘtes pas, nous savons que la rĂ©alitĂ© n’est pas loin de l’histoire dont nous venons d’ĂȘtre tĂ©moins. C’est douloureux, mais c’est aussi le cinĂ©ma comme outil social, et c’est trĂšs efficace. Le parcours du protagoniste est passionnant et attachant, et comme le montrent plusieurs moments du film et comme le confirme le rĂ©alisateur dans le colloque, au milieu de toute cette misĂšre, il faut maintenir la joie, mais sans cesser de se battre et de chercher.

SOURCE : Reviews News

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