DJ Kay Slay, Fiery Radio Star et Rap Mixtape Innovator, décÚde à 55 ans

đŸŽ” 2022-04-19 23:02:00 – Paris/France.

DJ Kay Slay, qui a servi de pont crucial entre les gĂ©nĂ©rations hip-hop, passant d’un adolescent B-boy et graffeur Ă  une personnalitĂ© innovante de la radio new-yorkaise connue pour ses mixtapes pugnaces qui ont alimentĂ© les bƓufs de rap, cassĂ© les artistes et contribuĂ© Ă  changer la musique affaires, est dĂ©cĂ©dĂ© dimanche Ă  New York. Il avait 55 ans.

Slay avait fait face à « une bataille de quatre mois avec Covid-19 », a déclaré sa famille dans un communiqué confirmant sa mort.

Peu de personnalitĂ©s du hip-hop pourraient retracer leur prĂ©sence continue depuis les premiers jours du genre jusqu’au prĂ©sent numĂ©rique comme lui. À la fin des annĂ©es 1970 Ă  New York, Slay Ă©tait un jeune artiste de rue connu sous le nom de Dez, collant son Ă©tiquette peinte Ă  la bombe sur les murs des bĂątiments et les voitures de mĂ©tro, comme relatĂ© dans les documentaires cultes « Wild Style » et « Style Wars ».

Ensuite, il Ă©tait le Drama King, alias Slap Your Favorite DJ, animant le « Drama Hour » de fin de soirĂ©e sur la station de radio influente Hot 97 (WQHT 97.1 FM) pendant plus de deux dĂ©cennies avant que sa maladie ne l’empĂȘche d’émettre.

« Les chats savent qu’il n’y a pas de limites avec moi », a dĂ©clarĂ© Slay au New York Times en 2003, lorsque le journal l’a surnommĂ© « Hip-Hop’s One-Man Ministry of Insults ». En plus de fournir une sonnerie et des encouragements rugissants pour les batailles entre Jay-Z et Nas, 50 Cent et Ja Rule, Slay a donnĂ© une premiĂšre plate-forme aux artistes et Ă©quipes locaux comme les Diplomats, G-Unit, Terror Squad et le rappeur Papoose, tous deux sur son Ă©mission et sur les mixtapes qui ont fait son nom autant que la leur.

Au fur et Ă  mesure que les mixtapes Ă©voluaient, passant de mĂ©langes de DJ faits maison sur de vĂ©ritables cassettes Ă  un outil promotionnel semi-officiel et Ă  une Ă©conomie souterraine de CD vendus au coin des rues, dans les marchĂ©s aux puces, les magasins de disques, les bodegas et les salons de coiffure, Slay a Ă©voluĂ© avec le temps, sortant finalement ses propres albums de compilation sur Columbia Records. Autrefois illicites et non autorisĂ©es, les mixtapes reprĂ©sentent dĂ©sormais un Ă©lĂ©ment essentiel de l’économie du Streaming musical, les artistes et les grands labels publiant leurs propres vitrines officielles de type album qui figurent en tĂȘte des palmarĂšs Billboard.

« Vous avez vraiment Ă©tĂ© le premier Ă  apporter de la personnalitĂ© Ă  la mixtape », a dĂ©clarĂ© Funkmaster Flex, un autre DJ de Hot 97, Ă  Slay lors d’une interview Ă  la radio. « C’était trĂšs inhabituel. Nous Ă©tions juste habituĂ©s Ă  la musique et aux exclusivitĂ©s.

Slay, qui s’est plongĂ© dans la drogue et a passĂ© du temps derriĂšre les barreaux avant de faire de la musique, a rĂ©pondu: « Je devais trouver un angle et courir avec. »

Il est nĂ© Keith Grayson Ă  New York le 14 aoĂ»t 1966 et a grandi Ă  East Harlem. Enfant, il Ă©tait attirĂ© par le disco, dansant le Hustle ; Lorsque les premiers DJ hip-hop ont commencĂ© Ă  transformer les breakbeats de ces chansons en musique proto-rap, il s’est rendu dans le Bronx pour observer et participer Ă  la culture montante.

« Je devais voir ce qui se passait et le ramener dans mon arrondissement », a-t-il dĂ©clarĂ© au magazine Spin en 2003. « Alors je prenais le train 6 et montais au Bronx River Center [projects] pour voir Afrika Bambaataa et le rock de la Zulu Nation.”

Il a rapidement adoptĂ© les formes d’art affiliĂ©es du breakdance et du graffiti, rappant mĂȘme avec dĂ©sinvolture avec ses amis. « Chaque Ă©lĂ©ment du jeu auquel j’ai participé », a dĂ©clarĂ© Slay Ă  Flex. Mais le street art est devenu sa principale passion, d’abord sous le tag Spade 429 et plus tard Dez TFA, qu’il a raccourci en Dez.

« Je voulais un joli petit nom sur lequel je pourrais me lever partout et le faire rapidement sans me faire attraper », avait-il dĂ©clarĂ© Ă  l’époque. « Vous dites au monde quelque chose – comme, Je suis quelqu’un. je suis un artiste.”

Au milieu de la rĂ©pression de la ville contre les graffitis, Dez a pris le nom de Kay Slay (« Au bout d’un moment, vous en avez assez d’écrire le mĂȘme nom », a-t-il dĂ©clarĂ© Ă  propos de ses annĂ©es de street art) et a dĂ©veloppĂ© une fascination pour les platines. « Garçon, tu ferais mieux de tourner ces livres », se souvient-il de ses parents déçus. Mais en manque d’argent et peu intĂ©ressĂ© par l’école, il s’est rapidement tournĂ© vers la drogue et les cambriolages.

En 1989, Slay a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© et a purgĂ© un an de prison pour possession de drogue avec intention de vendre. En sortant, il a dit Ă  Spin : « J’ai commencĂ© Ă  remarquer Brucie B, Kid Capri, Ron G. Ils faisaient des mixtapes, faisaient des fĂȘtes et Ă©taient bien payĂ©s. » Il a vendu des t-shirts, des chaussettes et des jeans pour acheter du matĂ©riel de DJ et a travaillĂ© dans un Ă©tablissement du Bronx qui aidait les personnes vivant avec le VIH et le sida.

« Je ne peux pas compter le nombre de personnes que j’ai vues mourir », a-t-il dĂ©clarĂ© au Times Ă  propos de cette pĂ©riode. « Travailler lĂ -bas m’a vraiment fait commencer Ă  apprĂ©cier la vie. »

Au milieu des annĂ©es 1990, Slay a trouvĂ© l’industrie de la musique professionnelle toujours peu accueillante et il a commencĂ© Ă  appeler, dans un langage colorĂ© sur ses sorties, ces dirigeants de label qu’il considĂ©rait comme inutiles. « Je me suis dit que je serais si grand qu’un jour, les mĂȘmes personnes que je mendiais pour des disques me supplieraient de jouer leurs disques », a-t-il dĂ©clarĂ©.

C’est cet esprit irascible qui l’a aidĂ© Ă  se faire aimer des rappeurs qui avaient leurs propres comptes Ă  rĂ©gler. En 2001, Slay a fait une percĂ©e lorsqu’il a crĂ©Ă© « Ether », le Nas dis fulgurant de Jay-Z qui a revitalisĂ© le boeuf hip-hop Ă  la suite des meurtres de Tupac Shakur et du Notorious BIG. Ses machines Ă  sous radio et ses mixtapes sont devenues un terrain d’essai, et il a ensuite lancĂ© un magazine appelĂ© Straight Stuntin ‘.

« Il est comme le Jerry Springer du rap », a déclaré un DJ au Times. « Tous les combats ont lieu dans son émission. »

La maniĂšre bourrue de Slay et ses cris au milieu de la chanson allaient influencer ses contemporains, comme DJ Clue, un ancien rival, et ceux qui ont suivi, comme DJ Whoo Kid et DJ Drama. Alberto Martinez, le trafiquant de drogue de Harlem connu sous le nom d’Alpo, qui a Ă©tĂ© tuĂ© l’annĂ©e derniĂšre alors qu’il Ă©tait sous la protection des tĂ©moins, a mĂȘme hĂ©bergĂ© une cassette de Slay depuis la prison.

« Le jeu Ă©tait ennuyeux jusqu’à ce que je revienne », a dĂ©clarĂ© Slay.

Il laisse dans le deuil sa mĂšre, Sheila Grayson, ainsi que son meilleur ami et directeur commercial Jarrod Whitaker.

Dans la conversation Ă  l’antenne de Slay avec Funkmaster Flex, l’autre DJ s’est Ă©merveillĂ© de la crĂ©ativitĂ© des vantardises et des menaces de Slay – « Si vous arrĂȘtez la banque, je braque la banque !” – et a demandĂ© Ă  son collĂšgue s’il avait jamais regrettĂ© les choses choquantes qu’il avait beuglĂ©es.

« J’ai dit des choses grossiĂšres, mec, sur certaines mixtapes alors que je n’étais pas pleinement en contact avec moi-mĂȘme », a rĂ©pondu Slay. « Mais je ne m’en veux pas d’avoir fait ça, parce que le garçon que j’étais a fait l’homme que je suis aujourd’hui. »

SOURCE : Reviews News

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