đż 2022-04-23 05:02:00 â Paris/France.
Netflix a connu la pire semaine dont il se souvienne depuis longtemps. Il est possible que, Ă des fins Ă©conomiques, le pire de son histoire. Ses actions ont chutĂ© de 36% cette semaine aprĂšs lâannonce quâau cours du premier trimestre de lâannĂ©e, elle avait perdu 200 000 abonnĂ©s. Sa premiĂšre chute en plus de 10 ans.
Bien quâil sâagisse dâun tournant majeur, il convient Ă©galement de noter que tous les gros titres de cette semaine â et la rĂ©action du marchĂ© â semblent ĂȘtre allĂ©s plus loin quâils ne le sont rĂ©ellement. Netflix avait dĂ©jĂ perdu des utilisateurs dans ses domaines les plus Ă©tablis -Ătats-Unis et Canada- et cela faisait quelques mois que seule lâouverture Ă de nouveaux marchĂ©s continuait dâalimenter son modĂšle expansif. En dâautres termes, cela allait arriver. Ce qui nâempĂȘche pas, en revanche, que pour la premiĂšre fois on voie clairement que le gĂąteau coulant commence Ă manquer de morceaux Ă dĂ©couper.
Les causes sont nombreuses et variĂ©es : la gueule de bois dâune croissance exceptionnelle pendant la pandĂ©mie, lâarrivĂ©e et la consolidation de nombreux rivaux, le contenu de plus en plus prĂ©visible de Netflix⊠Ou, tout simplement, sa consolidation en tant que « chaĂźne » la plus connue de lâĂšre du Streaming. Le problĂšme, en grande partie, est que le modĂšle Netflix est basĂ© sur la poursuite de la croissance. Et câest lĂ que nous tous, en tant que consommateurs, pouvons voir quâĂ long terme, nous devons nous gratter davantage les poches.
Netflix a annoncĂ© deux plans pour tenter dâattĂ©nuer ce nid-de-poule : lâĂ©tude dâun plan avec des publicitĂ©s -chose jurĂ©e depuis des annĂ©es comme impensable dans la maison du gĂ©ant rouge- et, aprĂšs moult menaces, le lancement dĂ©finitif de ce que lâon peut appeler le partage compte apocalypse En pratique : quoi le modĂšle de partage qui, quâon le veuille ou non, a contribuĂ© Ă la gĂ©nĂ©ralisation des plateformes OTTprend fin, donnant naissance Ă un modĂšle beaucoup plus contraignant â et donc plus cher â qui rappelle en partie une sorte de retour Ă lâĂšre de la tĂ©lĂ©vision par cĂąble.
Streaming-para-volver-al-cable »>Tant de Streaming, pour revenir au cùble
Netflix est venu dâaugmenter les prix Ă tous les niveaux ces derniers mois pour continuer Ă croĂźtre et Ă verser de lâessence sur le feu du contenu original qui lâa en quelque sorte forcĂ© Ă crĂ©er lâĂ©mergence dâautres plateformes (Disney Plus, HBO Max), qui ont rĂ©clamĂ© pour eux les productions qui avaient leurs cachets.
Ă prĂ©sent, le plan qui semble ĂȘtre en cours pour que nous ne partagions pas de comptes avec qui que ce soit en dehors de chez nous (et il semble quâil sera pris en charge par la numĂ©rotation IP avec une double authentification pour Ă©viter quâil ne soit un non-sens lors de voyages ou lors de visionnages mobiles), cela le rendra encore plus cher. Mais, ce qui est inquiĂ©tant, câest que si son systĂšme sâinstalle, toutes les plateformes de Streaming continueront avec lui, qui sont toujours entrĂ©es avec un prix infĂ©rieur qui a augmentĂ© au fur et Ă mesure quâil est devenu « habituel ». Payer un euro de plus par mois pour Disney Plus ? Pourquoi pas, jusquâĂ ce que les gens fassent des comptes.
Netflix mettant fin au partage de compte va rendre le service plus cher : reste Ă savoir si le reste des plateformes suivra aussi
Aux Ătats-Unis, oĂč le cĂąble a eu une pĂ©nĂ©tration beaucoup plus Ă©levĂ©e pendant des dĂ©cennies que dans dâautres pays comme lâEurope, ils ont dĂ©jĂ fait le calcul. Un forfait cĂąble moyen coĂ»tait 69 $ par mois au milieu des annĂ©es 2000.. Maintenant, pour avoir les plateformes les plus connues, plus de 80. Et cela sans tenir compte de lâinflation.
Combien coĂ»tera un abonnement avec ces nouvelles rĂšgles de partage de compte Netflix ? Il semble que le modĂšle sera basĂ© sur le maintien du partage de compte, mais en ajoutant ce qui deviendrait des « sous-comptes ». De cette maniĂšre, on Ă©vite que de nombreux clients cessent dâĂȘtre des clients. Imaginons une famille qui partage un compte, ce nâest pas la mĂȘme chose que de rĂ©colter 1 ou 2 euros/dollars plus par mois que de payer une toute nouvelle facture.
Netflix avait dĂ©jĂ testĂ© ce systĂšme au Costa Rica, au Chili et au PĂ©rou, avec un prix Ă changer pour chaque âExtra Memberâ qui varient entre 2 et 3 euros/dollars par mois. Trop peu pour se dĂ©sabonner pour beaucoup, mais assez pour une autre hausse de prix secrĂšte. Ces abonnements permettent Ă jusquâĂ deux personnes dâaccĂ©der Ă un compte Netflix existant avec leurs propres identifiants et profils. La sociĂ©tĂ© propose Ă©galement un outil de migration de profil pour ceux qui partagent le mot de passe et dĂ©cident de payer pour leurs propres comptes.
Et si toutes les plateformes de séries et de films suivaient cette voie ?
Cette question nâest pas pour Netflix, mais pour ses concurrents. En gĂ©nĂ©ral, lâindustrie du Streaming a longtemps rĂ©sistĂ© aux attaques directes sur le partage de mot de passe en raison des nombreux problĂšmes potentiels qui lâaccompagnent, et Netflix lui-mĂȘme semblait se contenter de vivre avec le partage de mot de passe comme une rĂ©alitĂ© de lâindustrie du Streaming.. En gros, comme nous lâavons mentionnĂ©, câĂ©tait lâun de ses points diffĂ©rentiels par rapport au paiement du cĂąble, beaucoup moins « partageable ».
Mais si Netflix peut dĂ©montrer une croissance des revenus grĂące Ă une position plus stricte sur le partage de mots de passe, dâautres services de Streaming comme Disney Plus ou HBO Max, Apple TV +, Prime Video ou tout ce qui pourrait suivre. AprĂšs tout, ils peuvent finir par rencontrer les mĂȘmes problĂšmes de saturation du marchĂ© et la croissance des abonnĂ©s Ă laquelle Netflix est actuellement confrontĂ©.
La seule chose que nous savons avec certitude sur les mesures de partage de mot de passe de Netflix est que le monde du Streaming surveillera de prÚs les résultats.
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MalgrĂ© tout le battage mĂ©diatique autour du Streaming, le contexte est assez simple. Netflix doit donner aux clients potentiels une raison de sâinscrire et aux clients existants une raison de rester.
Netflix a dĂ©jĂ commencĂ© Ă expĂ©rimenter des façons de faire les deux. Il sâest Ă©tendu Ă la tĂ©lĂ©vision non scĂ©narisĂ©e, aux films originaux, Ă lâanimation et matĂ©riel en langues Ă©trangĂšres. Il a financĂ© son budget de programmation croissant en augmentant les prix, ce qui a gĂ©nĂ©rĂ© plus de revenus par client.
Bien que les deux stratĂ©gies aient bien fonctionnĂ© pendant des annĂ©es, elles ne suffisent plus. Il nây a pas beaucoup de nouveaux genres de programmation, Ă part les sports et les nouvelles, auxquels Netflix a renoncĂ©. Et Netflix ne peut pas augmenter les prix indĂ©finiment. Le taux dâabandon du service augmente.
La prochaine frontiĂšre semblait ĂȘtre les jeux vidĂ©omais cela, si cela se produit dĂ©finitivement, semble ĂȘtre une bataille Ă long terme pour Netflix.
Mais, à quel moment non seulement Netflix, mais le prix des plateformes OTT en général, atteindra-t-il un plafond ?
Pour lâinstant, il semble que le point culminant nâait pas Ă©tĂ© atteint, mĂȘme si les augmentations que nous verrons dans les annĂ©es Ă venir attaqueront dĂ©jĂ les rĂ©gimes de base et intermĂ©diaires.
Mais peut-ĂȘtre que Netflix nâest pas si mal
La clĂ© pour augmenter les prix sans pics significatifs dâannulations ou dâinsatisfaction est de convaincre les clients quâils en tirent toujours un bon rapport qualitĂ©-prix, et il en va de leur croissance du nombre de titres, mais aussi de sâinsĂ©rer dans les clients en tant que service presque aussi basique que accĂšs Internet.
De plus, maintenant que Netflix semble ĂȘtre en heures creuses, il convient de rappeler quâil ne crĂ©e du contenu original que depuis 9 ans. En face, il a des univers comme ceux de Disney, Marvel ou Warner devant lui avec des histoires de dĂ©cennies derriĂšre lui. Et malgrĂ© cela, certaines histoires comme choses Ă©tranges Ils sont dĂ©jĂ une sorte de franchises. Dans lâensemble, il ne sâen sort pas trop mal en ce qui concerne le contenu.
« Le but est de devenir HBO plus vite que HBO ne peut devenir nous »a déclaré le co-PDG actuel de Netflix, Ted Sarandos, dans une interview avec GQ dÚs 2013.
Mais en rĂ©alitĂ© Netflix a non seulement cherchĂ© Ă remplacer HBO (le cĂąble TV de rĂ©fĂ©rence aux Etats-Unis pendant longtemps) mais aussi de nombreux concurrents. Netflix a mis lâaccent sur une offre largequi comprend des programmes animĂ©s pour enfants, des Ă©missions de tĂ©lĂ©rĂ©alitĂ© et des jeux tĂ©lĂ©visĂ©s au-delĂ des sĂ©ries et des films.
Bref, un tout-en-un quâil est de plus en plus facile pour le consommateur de ne pas quitter. Qui sait, peut-ĂȘtre que dans quelques annĂ©es, pour conclure, Netflix fera le saut en ayant son propre programme dâinformation sous forme de journal tĂ©lĂ©visĂ© afin de devenir entiĂšrement « TV ».
SOURCE : Reviews News
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