Diffusez

Diffusez-le ou sautez-le: 'The Northman' en VOD, une saga viking lunatique riche en violence horrible et en folie spirituelle

🍿 2022-05-13 22:30:00 – Paris/France.

Levez votre cor et votre Ă©pĂ©e pour le puissant Robert Eggers, un vĂ©ritable visionnaire, car il est le barreur de L’homme du nord (maintenant en VOD), Le phare et La sorciĂšre (ou alors Le Vitch s’il vous plaĂźt), un triumvirat de celluloĂŻd des plus incroyablement impies. Son dernier en date est une saga de vengeance viking promettant suffisamment de barbarie et d’attention aux minuties d’époque authentiques pour rendre un slackjaw avec admiration. Alexander Skarsgard et ses muscles trapĂšzes impitoyables occupent le centre de l’écran en tant que berserker cherchant Ă  Ă©tancher sa soif de vengeance, et son voyage le met en contact avec d’autres cinglĂ©s mĂ©diĂ©vaux jouĂ©s par Nicole Kidman, Anya Taylor-Joy, Ethan Hawke, Willem Dafoe et, attirĂ©s de retour au cinĂ©ma par des forces sĂ»rement au-delĂ  de notre comprĂ©hension, la dĂ©esse souveraine Bjork. J’ai l’impression que si on ne regarde pas L’homme du nord on risque d’ĂȘtre massacrĂ© pour sa grande faiblesse, alors voilĂ .

L’essentiel: L’homme du nord s’ouvre comme tout film devrait, avec une terrible priĂšre Ă  un volcan. Nous sommes en l’an 895, une Ă©poque apparemment dĂ©pourvue de pensĂ©e rationnelle. Odin a ramenĂ© le roi Aurvandill War-Raven (Hawke) de la bataille Ă  sa femme la reine Gudrun (Kidman) et Ă  son fils Amleth (Oscar Novak). Aurvandill embrasse la merde vivante de son garçon; c’est un monde d’hommes d’hommes d’hommes d’hommes d’hommes. Ses sujets posent Ă  la lumiĂšre du feu comme s’ils existaient dans des peintures anciennes. Il regarde son pillage. Des esclaves enchaĂźnĂ©es dĂ©filent solennellement Ă  proximitĂ©. Gudrun suggĂšre qu’ils se dirigent vers la chambre Ă  coucher, mais il n’y a pas de temps pour cela – Aurvandill arbore une entaille au torse qui l’a presque rendu patĂ© pour les vautours. Il est temps d’initier son successeur Ă  l’Arbre des Rois, qui l’oblige Ă  amener Amleth Ă  Heimir le Fou et aussi au Mystical Dealer of Scandinavian Psychedelics, qui les fera aboyer et hurler et courir Ă  quatre pattes comme des loups et laper le drogues et roter et pĂ©ter et lĂ©viter devant des visions surrĂ©alistes et prendre un gage de vengeance lorsque les pĂšres sont tuĂ©s dans la gloire au combat et maintenant Amleth est un homme.

Amleth est Ă  peine majeur qu’Aurvandill est trahi par son propre frĂšre. Le garçon regarde Fjolnir (Claes Bang) commettre un rĂ©gicide et envoyer ses hommes commettre un nĂ©poticide, mais quand Amleth s’échappe, il jure de commettre un avunculicide parce qu’on ne prĂȘte pas un serment de lupin lapidĂ© sans y ĂȘtre entiĂšrement dĂ©diĂ©. DES ANNÉES PLUS TARD. Amleth est maintenant jouĂ© par Skarsgard et a ramĂ© ses piĂšges Ă  la piĂ©tĂ©. Tant mieux pour aider quelqu’un Ă  rĂ©aliser une rĂȘverie au coin du feu Ă  la louange de la bataille, puis courir sans crainte dans un tel, en mettant une hache dans des hommes infĂ©rieurs jusqu’à ce que leur sang coule sur ses f—ing delts, lats et abs ciselĂ©s – et une gouttelette rouge sur sa joue comme une larme. C’est une vie. Il visite le Temple de Bjork et elle lui rappelle son serment, puis un CORBEAU se pose et le REGARDE dans LES YEUX. Il quitte le concert de Viking et se coupe les cheveux et se marque comme un esclave et se fait passer pour tel sur un bateau en direction de la ferme de moutons de Fjolnir en Islande. Fjolnir n’est plus roi mais cela ne veut pas dire qu’il mĂ©rite d’avoir encore sa tĂȘte attachĂ©e Ă  son corps. C’est juste de la logique.

Sur des mers orageuses, les esclavagistes naviguent et Amleth rencontre sa codĂ©tenue Olga de la forĂȘt de bouleaux (Taylor-Joy), qui prononce des sorts dans des langues Ă©trangĂšres. Il partage son histoire et ils font ce que tout le monde fait lors des premiers rendez-vous dans les comĂ©dies romantiques, ils jurent de s’entraider pour tuer des gens. Il peut briser les os des hommes, dit-elle, « mais j’ai la ruse pour leur briser l’esprit ». C’est l’amour si je l’ai jamais vu. Ils sont assimilĂ©s aux rangs d’asservissement de Fjolnir. Amleth lĂšve les yeux et voit sa mĂšre chasser les corbeaux de sa fenĂȘtre. Elle est maintenant la femme de Fjolnir et ils ont un jeune fils et il a un autre fils d’une relation prĂ©cĂ©dente qui est un faible triste et dĂ©solĂ©. Le destin tire sur Amleth : il suit le renard pour se rendre Ă  la sorciĂšre He, il consulte la sorciĂšre He pour obtenir la corde, il utilise la corde pour se rendre au zombie, il vainc le zombie pour obtenir l’épĂ©e et il va utiliser l’épĂ©e pour obtenir sa vengeance, qui s’agitait, se trĂ©moussait et chatouillait en lui – mais Ă  quelle fin ?

Photo : ©Focus Features/avec la permission d’Everett Collection

Quels films cela vous rappellera-t-il ? : L’homme du nord est en quelque sorte Le chevalier vert de Mel Gibson. Il rappelle apocalypto, La passion du Christ et Un cƓur brave dans son horrible effusion de sang du vieux monde, et partage des liens de parentĂ© avec des gens comme Gladiateur et 300.

Performances Ă  surveiller : Kidman agit comme une tempĂȘte dans une scĂšne clĂ© qui ouvre grand cette intrigue et prouve que la santĂ© mentale est une graine qui ne trouve aucun achat dans ce monde.

Dialogue mĂ©morable : Je suis presque sĂ»r que le mantra d’Amleth, « Je te vengerai PĂšre, je te sauverai MĂšre, je te tuerai Fjolnir » est le « Je m’appelle Inigo Montoya. Vous avez tuĂ© mon pĂšre. PrĂ©parez-vous Ă  mourir » pour une nouvelle gĂ©nĂ©ration.

Je ressens aussi la douleur de Fjolnir lorsqu’il dĂ©clare : « Ce n’est pas l’Ɠuvre de mon dieu. C’est vraiment de la sorcellerie ! » parce que je dis exactement la mĂȘme chose quand les Lions de Detroit perdent.

Sexe et peau : NuditĂ© frontale vaguement ombragĂ©e par la lumiĂšre du feu et de la lave ; l’arriĂšre-train exposĂ© quand Amleth et Olga font l’amour sur le sol de la forĂȘt dans un rayon de clair de lune, sĂ»rement en train de parler grossiĂšrement de tuer tes ennemis et autres.

Notre avis : L’homme du nord est la folie livrĂ©e avec une sincĂ©ritĂ© morte, et soit vous roulerez des yeux et serez repoussĂ©, soit vous sauterez tĂȘte baissĂ©e dans le fou flamboyant et vous en dĂ©lecterez. Cette derniĂšre rĂ©action est beaucoup plus tentante pour ceux d’entre nous qui connaissent le style visuel immersif, sans vergogne Ă©trange et troublant d’Eggers, rempli de plans longs et virtuoses; ses histoires de cauchemars occultes et spirituels ; et son insistance sur l’authenticitĂ©, qui frise l’obsession et nous dĂ©fie de trouver un anachronisme. Ce conte viking – co-Ă©crit par Eggers et le poĂšte-artiste islandais Sjon, et dĂ©rivĂ© de la lĂ©gende Ă©crite par Saxo Grammaticus qui a inspirĂ© Shakespeare Hamlet – est une putain de chose aprĂšs l’autre, tournant entre des scĂšnes de violence grotesque, des dĂ©clarations chuchotĂ©es et des rituels paĂŻens allant des danses de parade nuptiales au sacrifice humain, parce que dans cette culture, mettre les gens dans ce monde est tout aussi amusant que de les en sortir .

Nous avons donc ici une image de vengeance enrichie de choses qui nous Ă©carquillent les yeux : iconographie surrĂ©aliste, dĂ©lire liturgique, devin Bjork, une vieille tĂȘte coupĂ©e dessĂ©chĂ©e dont la structure osseuse incroyablement distinctive est clairement celle de Willem Dafoe – des choses que nous n’avons jamais vues auparavant. Et cette expĂ©rience est une raretĂ©, quelque chose Ă  chĂ©rir. Eggers regarde la moralitĂ© pas assez torturĂ©e de ce monde Ă©trange avec un Ɠil qui ne juge pas; c’est une existence de tuer ou d’ĂȘtre asservi gouvernĂ©e par la masculinitĂ© la plus putride et toxique, le type qui inspire un homme Ă  prononcer JE DEVIENDRAI UNE GRÊLE DE FER ET D’ACIER alors qu’il complote pour torturer ceux qui ont commis la plus grave des trahisons contre lui.

L’inconfort peut trĂšs bien ĂȘtre l’intention d’Eggers, que ce soit la joie perverse que nous ne voulons pas admettre que nous ressentons quand Amleth, Ă©duquĂ© dans la domination cruelle de ceux qui sont plus faibles que lui, inflige des violences Ă  ses ennemis ; ou la culpabilitĂ© du coup de fouet cervical que nous ressentons lorsque nous rĂ©alisons Ă  quel point ce ne serait pas amusant de regarder un film sur un Viking apprenant Ă  tendre l’autre joue. Ce n’est, aprĂšs tout, pas une sociĂ©tĂ© chrĂ©tienne – « Leur dieu est un cadavre clouĂ© Ă  un arbre! » dĂ©clare un homme viking connu sous le nom de Finnr The Nose-Stub, parce que sa trompe a Ă©tĂ© tranchĂ©e et laissĂ©e aux Ă©cureuils. L’homme du nord est peut-ĂȘtre une dĂ©claration sur la folie de la vengeance et, d’ailleurs, celle du destin lui-mĂȘme, puisque les gens de ca. 1000 aprĂšs JC ne pouvait probablement pas comprendre le concept de libre arbitre. L’objectif plus pointu d’Eggers peut ĂȘtre simplement d’adhĂ©rer inflexiblement et sans vergogne Ă  cette vision du monde, si dĂ©rangĂ©e, Ă©trange et fascinante Ă  nos yeux modernes.

Notre appel : DIFFUSEZ-LE. L’homme du nord marie l’épopĂ©e de la bataille avec la vision chimĂ©rique d’un rĂ©alisateur qui est l’un des meilleurs du jeu d’aujourd’hui. C’est bizarre et c’est merveilleux.

John Serba est un écrivain indépendant et critique de cinéma basé à Grand Rapids, Michigan. En savoir plus sur son travail sur johnserbaatlarge.com.

SOURCE : Reviews News

N’hĂ©sitez pas Ă  partager notre article sur les rĂ©seaux sociaux afin de nous donner un solide coup de pouce. 🍕

Quitter la version mobile