Cypress Hill revient à son son d’origine

đŸŽ” 2022-03-16 12:00:00 – Paris/France.

Nous sommes en 1991 : le monde est aux prises avec l’invasion d’un pays voisin par un dictateur, le cannabis est illĂ©gal aux États-Unis et le trio hip-hop de South Gate, Cypress Hill, abandonne son premier album Ă©ponyme. La tournure latine sans vergogne du gangsta rap, combinĂ©e Ă  une dĂ©votion festive pour se faire dĂ©foncer Ă  l’ancienne, place le disque dans la classe standard du genre.

Nous sommes en 2022 : le monde est aux prises avec l’invasion d’un autre dictateur dans un pays voisin. Le cannabis est partiellement lĂ©gal aux États-Unis, crĂ©ant une rĂ©alitĂ© absurde dans laquelle nous avons des millionnaires de la marijuana qui surgissent alors que des dizaines de milliers sont toujours incarcĂ©rĂ©s pour des accusations de marijuana. Et Cypress Hill sort son 10e album studio. Plus les choses changent, plus elles restent les mĂȘmes.

De retour en noir marque un retour aux racines du gangsta-rap de Cypress Hill aprĂšs plusieurs annĂ©es passĂ©es Ă  jouer du dubstep et du hip-hop alternatif, et le rĂ©sultat est un disque serrĂ© et ciblĂ© qui est lourd Ă  la fois sur la basse et sur certains sujets fondamentaux de la culture pop, notamment (et sans surprise), les mauvaises herbes. Ce n’est pas exactement pour les fans de hip-hop contemporains, mais ce n’est pas grave : ce n’est pas destinĂ© aux clubs, mais plutĂŽt aux personnes qui veulent s’asseoir et Ă©couter des coups de tĂȘte sur des barres cĂ©rĂ©brales, des percussions implacables et des Ă©chantillons dramatiques.

Dans l’ouverture « Takeover », B-Real demande la reconnaissance du plaidoyer de longue date du groupe pour la lĂ©galisation et comment ils – pour le dire (jeu de mots) crĂ»ment – « ont montrĂ© Ă  la nation comment rouler un Ă©moussĂ©; mettez-le dans la rotation. Prenant en charge les fonctions de couplet d’ouverture sur « Open Ya Mind », Sen Dog expose le labyrinthe des lois fĂ©dĂ©rales et Ă©tatiques sur les drogues et comment elles menacent toujours les lois sur la marijuana. «Les fĂ©dĂ©raux entourent ma maison, les mandats sous mon nez. Merde, je pensais que cette merde Ă©tait lĂ©gale; ce n’est tout simplement pas le cas. 
 Au dispensaire, ils vendent de l’herbe tous les jours.

Il semble que Cypress Hill trouve enfin un juste milieu entre son premier catalogue bien-aimĂ© et le matĂ©riel plus rĂ©cent critiquĂ© par les critiques. Non, De retour en noir n’est pas jonchĂ© de classiques du stoner comme colline de cyprĂšs ou 1993 Dimanche noir, dans lequel le groupe a dĂ©fendu ses opinions politiques sans sacrifier l’écoute. Mais ce n’est pas non plus celui de 2018 ÉlĂ©phants sous acidele premier album studio du groupe depuis 2010, qui a Ă©tĂ© submergĂ© par un contenu prĂȘcheur, des Ă©lĂ©ments de production Ă  faible loyer et une fusion de mĂ©tal inutile.

En d’autres termes, c’est un retour en forme solide, mais pas brillant. Les faits saillants incluent la production anthĂ©mique de Black Milk sur « Takeover »; la ligne de basse funky servant de tissu conjonctif pour « Open Ya Mind » ; et un couplet fulgurant de la nouvelle venue Dizzy Wright sur « Bye Bye ». Cette chanson est un avertissement sobre sur la sociĂ©tĂ© qui est endormie dans une complaisance dont nous devons nous rĂ©veiller; cela peut ressembler Ă  quelque chose qu’un fumeur de joints dirait – et c’est dĂ©finitivement le cas – mais cela ne veut pas dire que ce n’est pas vrai. Comme le dit B-Real, simplement mais avec prĂ©cision : « Si nous sommes solidaires, nous pouvons toujours les surmonter. »

Alors que d’autres moments remarquables incluent des gazouillis fantaisistes de DJ Muggs sur « Hit ‘Em » et un crochet tueur sur l’hommage 2Pac « Come With Me », un fanfaron lyrique Ă  l’ancienne de B-Real et Sen Dog sur « Champion Sound » pourrait ĂȘtre l’élĂ©ment le plus fort du disque. Sen Dog fait un point indĂ©niable lĂ -dessus lorsqu’il rappelle aux auditeurs comment Cypress Hill « reste[s] solide quand la plupart s’estompent. De retour en noir est un rappel de la longueur de l’album de la raison pour laquelle le groupe a rĂ©ussi Ă  avoir une telle endurance. Il chevauche cette ligne artistique difficile entre ĂȘtre dĂ©vouĂ© Ă  ce qui a rendu la tenue de rap gĂ©niale, tout en changeant les choses juste assez pour rester pertinent.

La meilleure partie de De retour en noir C’est Ă  quel point il est clair que l’équipe passe toujours un moment incroyable Ă  faire de la musique ensemble, ce qui, aprĂšs 30 ans, est une rĂ©ussite en soi. Mais mĂȘme avec ce sentiment de joie, les membres sont dans une phase de vie diffĂ©rente de ce qu’ils Ă©taient dans les annĂ©es 90, et ils arrivent Ă  la table avec une perspective diffĂ©rente : vous pouvez dire que ces hommes d’État du hip-hop prennent leur position au sĂ©rieux.

SOURCE : Reviews News

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