Critique, ‘Enola Holmes 2’ mĂ»rit en exploitant ses atouts tout en s’installant sur un ton superficiel vindicatif

Critique, 'Enola Holmes 2' mûrit en exploitant ses atouts tout en s'installant sur un ton superficiel vindicatif - Movie'n'co

😍 2022-10-28 10:33:31 – Paris/France.

Enola Holmes, avec un naturel qui ne peut naĂźtre que de cette enfance sous-tendue par le personnage d’Helena Bonham Carter en l’absence de toute limite associĂ©e aux rĂŽles de genre, a fait ses premiers pas sur Netflix en soulignant que nous sommes face Ă  un dĂ©tective sauvage et libre, bien qu’étant une femme et pour cette raison mĂȘme. Ainsi le personnage incarnĂ© par Millie Bobby Brown s’est-il esquissĂ© avec un fort ton fĂ©ministe bien que ce premier film n’ait pas Ă©tĂ© arrondi dans son ensemble Ă  un mystĂšre reprĂ©sentatif dans ce sens. Au contraire, dans ‘Enola Holmes 2’, disponible sur Netflix Ă  partir du 4 novembre, l’équipe responsable de ces adaptations va encore plus loin, parier sur la mise en place du dossier dans un environnement qui met l’accent sur l’effacement fĂ©minin de l’histoire et sur l’aube d’un combat pour l’égalitĂ©.

SituĂ© en 1888 (environ), quatre ans aprĂšs l’original, cette suite a du mal Ă  trouver un ton qui permet de privilĂ©gier le divertissement tout en dĂ©nonçant certains problĂšmes de sociĂ©tĂ© actuels, lançant des idĂ©es concrĂštes et sans nĂ©gliger les secrets de son intrigue ; une mission que l’on peut qualifier de pratiquement impossible. L’un des plus grands reprĂ©sentants du genre policier contemporain, Rian Johnson, rĂ©ussit, mais le niveau de scĂ©nario nĂ©cessaire pour que la triade susmentionnĂ©e brille exige une excellente habiletĂ©.

Ce gĂ©nie ne se trouve pas dans ‘Enola Holmes 2’, film qui partage son intĂ©rĂȘt revendiquĂ© avec la saga ‘Daggers in the Back’. La suite de ‘Enola Holmes’ vise Ă©galement Ă  montrer son dĂ©goĂ»t face Ă  certaines inĂ©galitĂ©s sociales Ă  travers la comĂ©die, mais son approche est beaucoup plus superficiellenon pas parce que la vision est extrĂȘmement diffĂ©rente, mais parce que le talent, clairement, n’est pas le mĂȘme.

Pour ĂȘtre juste, ‘Enola Holmes 2’ a un point occasionnel Ă  cet Ă©gard. Son dĂ©part est marquant. quelques premiĂšres minutes consacrĂ©es Ă  attirer l’attention sur le mĂ©rite que tant d’hommes ont pris aux dĂ©pens de l’ingĂ©niositĂ© de tant de femmes; mais dans l’ensemble Cela donne le sentiment que le fĂ©minisme est une excuse pour recouvrir l’histoire de cette patine vindicative qui semble si Ă  la mode. Contrairement Ă  la fluiditĂ© avec laquelle tout dĂ©sagrĂ©ment liĂ© Ă  la condition fĂ©minine Ă©tait traitĂ© dans le premier film, dans le second volet un fait historique est Ă©voquĂ©, le chargeant de fiction et d’un regard si simple qu’il se rapproche du cĂŽtĂ© mercantile de la question. La chose finit par compenser par un texte de clĂŽture qui donne plus d’informations sur une figure importante du mouvement, mais l’équilibre divertissement / revendication fĂ©ministe solide ne finit pas par ĂȘtre compensĂ©.

Quelque chose de mieux arrĂȘte sa critique transversale du racisme, uniquement parce qu’elle se concentre Ă  travers une vraie diversitĂ© dans le casting du film. Souvent, lorsque l’on recherche un casting composĂ© Ă  la fois d’acteurs blancs et noirs, il arrive que ces derniers se retrouvent avec les rĂŽles secondaires. Dans ‘Enola Holmes 2’, des Ă©tapes sont franchies vers un noyau central de personnages vraiment diversifiĂ©, un groupe de tĂȘte qui est Ă©tabli en ignorant la couleur de peau des interprĂštes, bien que ce soit quelque chose Ă  explorer dans les prochains Ă©pisodes.

Que oui, l’intention concernant un avenir gĂ©nĂ©reux dans ce qui se rĂ©fĂšre aux adaptations tĂ©lĂ©visĂ©es d’Enola, est si claire que ‘Enola 2’ peut dĂ©jĂ  marquer autant, d’une structure qui a, mĂȘme sans le feu vert, avec au moins un tiers film. En ce sens, il faut mentionner les trois crĂ©atifs qui sont en charge de la promotion de la franchise. Harry Bradbeer et Jack Thorne reviennent en tant que producteurs exĂ©cutifs, et respectivement en tant que rĂ©alisateur et scĂ©nariste.capturant le personnage imaginĂ© par Nancy Springer de la main d’un Brown qui, en plus d’ĂȘtre une star, est un producteur.

Brown est investie dans Enola et cela se voit, en particulier dans ses efforts pour emballer l’un des plus grands conflits du film, des frictions qui dĂ©coulent de l’inĂ©vitable bras de fer entre sa vie professionnelle et personnelle. Ce chien brun a un objectif : devenir l’un des meilleurs dĂ©tectives de son temps, quelque chose qui demande un dĂ©vouement total ? La recherche d’un chemin qui n’implique pas de fermer cette facette romantique nĂ©e de la main du vicomte Tewkesbury (Louis Partridge), propose un chemin intĂ©ressant non seulement pour le protagoniste de ce film mais aussi pour son cĂ©lĂšbre frĂšre Sherlock.

Henry Cavill revient dans la peau du chercheur qui a suscitĂ© tant d’applaudissements aux mains de Robert Downey Jr. et plus largement avec le savoir-faire de Benedict Cumberbatch ; trouver sa place grĂące Ă  une interprĂ©tation discrĂšte et contenue. Ce Sherlock, aussi fermĂ© Ă  tout sentiment qu’il est souvent intrinsĂšque Ă  la plupart des versions du personnage, changements en rĂ©ponse Ă  l’évolution de sa relation avec Enolaqui commence Ă  dĂ©couvrir que la solitude n’est peut-ĂȘtre pas un ingrĂ©dient nĂ©cessaire pour rĂ©ussir dans la profession, mais plutĂŽt un obstacle.

participation

‘Enola Holmes 2’ dure 2h 9min ce qui, extrapolĂ© Ă  la durĂ©e moyenne des films actuels, n’est pas trop long. Le premier Ă©pisode Ă©tait d’environ cette durĂ©e, mais le rythme a fini par souffrir de l’intĂ©rĂȘt pour une affaire qui pĂąlit Ă  cĂŽtĂ© de la deuxiĂšme ligne narrative du film : l’enfance d’Enola et sa lutte pour affronter un monde beaucoup plus hostile qu’elle ne l’imaginait. . . Dans ce cas, l’intĂ©rĂȘt pour l’argument perdure grĂące Ă  l’alternance d’intrigues secondaires qui parviennent Ă  accrocher le spectateur.. Encore une fois, le mystĂšre Ă  rĂ©soudre est le moins attrayant, une disparition entrelacĂ©e avec une certaine question sans rĂ©ponse qui maintient Sherlock Ă©veillĂ© la nuit ; mais en faisant revenir Eudoria (Bonham Carter), en approfondissant un peu plus la relation entre Enola et Sherlock, et en misant sur le flirt d’Enola et Tewkesbury, le divertissement demeure..

De plus, cette deuxiĂšme aventure de la saga potentielle rĂ©cupĂšre l’engagement stylistique de la premiĂšre, faisant un usage intelligent de ses ressources. Les moments de rupture du quatriĂšme mur, si Ă  la mode aujourd’hui, ressortent. et que Bradbeer est dĂ©jĂ  passĂ© Ă  l’écran dans « Fleabag ». Ce scĂ©nario de Phoebe Waller-Bridge a crĂ©Ă© une tendance, faisant en sorte que la ressource susmentionnĂ©e soit utilisĂ©e aujourd’hui avec une intention plus ou moins comique et sarcastique, trĂšs rĂ©currente dans les propositions rĂ©centes. Il y a ‘She-Hulk: Lawyer Hulka’ et encore ‘Enola 2’, qui profite de la connexion Ă©motionnelle instantanĂ©e rĂ©sultant de ladite rupture pour maintenir son lien avec le spectateur.

En bref, ‘Enola Holmes 2’ divertit et soutient son intrigue, renforçant les forces qui ont fait de son protagoniste la viande de la saga.

Remarque : 7

Le meilleur: La dĂ©nonciation de l’effacement fĂ©minin de l’histoire par laquelle dĂ©bute le film.

Pire: Que tout comme il brille parfois par sa critique fĂ©ministe, Ă  d’autres occasions il est si simple qu’il nous invite Ă  nous souvenir du mercantilisme que ce mouvement a rĂ©veillĂ©.

SOURCE : Reviews News

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