🍿 2022-10-05 21:00:09 – Paris/France.
Ce sera la première chose que nous soulignerons et ce sera la chose la plus importante que vous lirez dans cette revue : Téléphone de M. Harrigan ce n’est pas un film d’horreurdu moins, pas un à utiliser, dont il cherche à vous dresser les cheveux sans plus tarder, pour indiquer une solution plus ou moins satisfaisante aux énigmes qu’il présente.
Cela fonctionne beaucoup mieux comme fable morale et réflexion sur la société dans laquelle nous vivonscomment nous nous rapportons à la technologie, quel genre de portes sommes-nous prêts à ouvrir et dans quelle mesure sommes-nous seuls et avons-nous besoin de la justice divine pour redresser le mal dans le monde.
Il y aura ceux qui trouveront cela beaucoup plus terrifiant (et à juste titre) que n’importe quel film de slasher ou de zombies, mais la vérité est que le film écrit et réalisé par John Lee Hancock basé sur une histoire du prolifique et récurrent Stephen King, opte non seulement pour un ton calme mais pour un drame bien concocté dans lequel il y a des références à la perte, à l’intégrité et à une culture qui se perd.
VIDÉO
Bande-annonce de Mr. Harrigan’s Phone, la prochaine adaptation de Stephen King sur Netflix
Téléphone de M. Harrigan nous présente Craig, un garçon qui perd sa mère et est laissé aux soins de son père, dévasté par l’absence de sa femme. M. Harrigan, un milliardaire ostraciste qui vit dans un manoir, recrute le garçon pour qu’il lui lise à haute voix quelques-unes des grandes œuvres de la littérature mondiale.
Peu à peu, une amitié se noue entre eux qui fait que Craig se sent redevable envers lui si bien que lorsqu’il se prend une petite pincée dans une « carte à gratter » il décide d’acheter un iPhone et d’en acheter un autre à son mentor.
Un iPhone, des livres et une amitié compliquée : Stephen King revient sur Netflix avec le téléphone de M. Harrigan
Bien qu’au début il soit très réticent à l’utiliser, Harrigan découvre tout ce qui peut être fait depuis un smartphone et se sent à la fois dépassé et surpris : déjà à ce moment-là , en 2008, il prend conscience du danger de consommer gratuitement des informations non vérifiées et partage son craintes avec Craig.
À la mort d’Harrigan, le garçon décide de laisser son téléphone portable à l’intérieur du cercueil, mais il regrettera bientôt de l’avoir fait puisqu’il commence à recevoir des messages datés après sa mort. Craig essaie alors de se débarrasser du terminal, mais la sentimentalité l’emporte et il le cache dans un coin de son placard… jusqu’à ce qu’il ne puisse s’empêcher de remettre la main dessus.
Quand ce qui fait dresser tes cheveux sur la tĂŞte, ce ne sont pas les frayeurs, mais les reflets
Nous en avons assez de regarder des films qui ne cherchent qu’à faire monter notre pouls avec des cris, des entités paranormales plus ou moins définies et des effets de choc. Il n’est plus d’usage de nous faire penser aux constats paradoxaux et cyniques d’Oscar Wilde ou à nos propres peurs ataviques que nous portons en tant qu’espèce : que se passe-t-il après la mort ? Les fantômes existent-ils ? Sont-ils vindicatifs ?
Dans ce film, ce qui est développé, c’est ce deuxième aspect de la terreur, moins conscient des viscères et des grimaces et plus ancré dans l’intimité des âmes sensibles à la douleur des autres. Téléphone de M. Harrigan Il cherche à sympathiser avec le spectateur à travers le drame et à ce que le surnaturel fasse irruption dans la vie quotidienne afin que nous nous arrêtions pour penser à ce que nous ferions à la place du protagoniste.
vraiment ça peut être frustrant pour quelqu’un qui cherche un nouveau Ça (Ça) dans le feu des observations de l’acteur Jaeden Martell, venu comparer le méchant de ce film à Pennywise (il a aussi donné vie à Bill Denbrough dans la récente version cinématographique de Ça, d’où la comparaison).
Ce constat peut être quelque peu trompeur car le personnage que construit Donald Sutherland est un méchant mais aussi un allié, une personne qui inspire la peur par le pouvoir qu’il exerce, mais aussi une fascination inhérente pour sa sagesse et sa clairvoyance. Par lui-même et à cause de son idiosyncrasie, il représente la fin d’une époque.
Vive l’acteur, soit dit en passant, dont la seule présence remplit l’écran à chaque apparition et qui donne un réel malaise à voir dans un cercueil, même si c’est clair, en raison des exigences du scénario.
N’appelez pas si vous ne voulez pas avoir de réponse
Nous ne pouvons pas non plus manquer de souligner comment toute l’histoire est conçue pour montrer le chant du cygne de la culture telle que nous la connaissions au 20ème siècle. Dans un monde où d’un simple clic vous pouvez avoir (presque) tout à votre disposition, où se situent les classiques ? Y a-t-il place à la réflexion ? Sommes-nous capables d’interagir sans écran entre les deux ?
Bref, on ne peut que vous inviter à découvrir le film l’esprit libre de tout préjugé. Vous risquez d’être surpris par tout ce qui va vous remuer de l’intérieur sans tirer sur des sujets faciles et utiliser une terreur technologique qui n’a qu’un élément en commun avec téléphone noir mais cela donne certainement aussi une très mauvaise ambiance.
SOURCE : Reviews News
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