Critique de Sting

đŸŽ¶ 2022-04-16 19:25:00 – Paris/France.

Sting ouvre son set with Russians, un single de 1985 sur la guerre froide qu’il a retravaillĂ© et rĂ©Ă©ditĂ© pour collecter des fonds pour une organisation caritative ukrainienne. « Je n’y ai presque plus jouĂ© depuis des annĂ©es, parce que je pensais que ce n’était plus pertinent », soupire-t-il. « Mais, Ă  la lumiĂšre des Ă©vĂ©nements rĂ©cents  »

AccompagnĂ© uniquement d’une violoncelliste ukrainienne, Yaroslava Trofymchuk, l’homme de 70 ans vĂȘtu de cuir noir chante le refrain de la chanson et le message central sĂ©rieux : « Les Russes aussi aiment leurs enfants ». Il nous met en garde : « N’oubliez pas, beaucoup de braves Russes protestent contre cette guerre. »

Cela pourrait ĂȘtre miĂšvre, mais Sting l’emporte par sa sincĂ©ritĂ© Ă©vidente et, surtout, sa mĂ©lodie obsĂ©dante, tirĂ©e en partie de Prokofiev. C’est un dĂ©but puissant pour la rĂ©sidence de six nuits de la star vĂ©tĂ©ran au London Palladium dans le cadre d’une tournĂ©e mondiale retardĂ©e par Covid qu’il facture simplement comme My Songs.

Sting a toujours Ă©tĂ© une figure de division. Depuis ses annĂ©es de faux-punk dans la police, il a Ă©tĂ© un artisan musical accompli, tissant habilement des Ă©lĂ©ments traces de rock, de jazz, de reggae et de styles musicaux mondiaux dans des airs pop percutants. Le problĂšme? Il est trop Ă©vident Ă  quel point il sait qu’il est bon.

La finesse avec laquelle Sting dispense les poids lourds de la police Message dans une bouteille et Chaque petite chose qu’elle fait est magique au dĂ©but du set bascule si facilement dans la suffisance. Il est enclin Ă  distiller ces chansons tranchantes, avec des crochets pour accrocher votre chapeau, en jazz de forme libre.

Les nouvelles chansons If It’s Love et Rushing Water, de son album de verrouillage The Bridge, sont des exercices exquisĂ©ment perfectionnĂ©s de rock adulte chic qui aspirent Ă  ce que nous les prenions aussi au sĂ©rieux qu’ils se prennent eux-mĂȘmes. Sting jette un coup d’Ɠil sporadique entre ses pommettes, pour vĂ©rifier que nous apprĂ©cions Ă  quel point il est intelligent.

Il y a beaucoup de nouilles. Les rythmes suspendus de Walking on the Moon se succĂšdent dans Get Up Stand Up de Bob Marley et Sting a l’air trĂšs, trĂšs blanc. Roxanne reste une classe de maĂźtre dans l’alchimie pop sublime, mais ne peut pas sortir indemne d’un Ă©pisode de chant scat sous-Cleo Laine.

La menace Ă©lĂ©gante de Every Breath You Take rĂ©sonne encore 40 ans plus tard et, en tant que compositeur de pĂ©pites pop contagieuses, Sting est presque sans Ă©gal. Mais vous quittez le Palladium en sachant que s’il pouvait se manger, il le ferait.

SOURCE : Reviews News

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