Critique : Critique de « All Quiet on the Front », d’Edward Berger (Netflix)

😍 2022-10-28 23:40:31 – Paris/France.

Nouvelle version (cette fois en allemand) du cĂ©lĂšbre roman anti-guerre publiĂ© en 1929 par Erich Maria Remarque. C’est le reprĂ©sentant allemand pour l’Oscar du meilleur film international.

Pas de nouvelles au front (Im Westen Nichts Neues / Tout calme sur le front occidental, Allemagne-États-Unis-Royaume-Uni/2022). RĂ©alisation : Edouard Berger. Distribution : Felix Kammerer, Albrecht Schuch et Aaron Hilmer. ScĂ©nario : Edward Berger, Ian Stokell et Lesley Paterson, d’aprĂšs le roman d’Erich Maria Remarque. Musique : Volker Bertelmann. Photographie : James Friend. Montage : Sven Budelmann. DurĂ©e : 147 minutes. Disponible sur Netflix Ă  partir du vendredi 28 octobre.

Il a d’abord Ă©tĂ© filmĂ© par Lewis Milestone en 1930. Puis Delbert Mann l’a refilmĂ© en 1979. Aujourd’hui, cette toute nouvelle transposition du roman d’Erich Maria Remarque arrive sur Netflix aprĂšs avoir tournĂ© dans des festivals comme ceux de Toronto et de Zurich dirigĂ©s par l’Allemand Edouard Berger (Jack).

Les premiĂšres minutes sont remarquables : nous sommes en plein printemps 1917 et plus de trois ans se sont Ă©coulĂ©s depuis la PremiĂšre Guerre mondiale. L’un des nombreux massacres a lieu dans les tranchĂ©es (on estime qu’un total de trois millions de soldats sont morts dans le conflit et les victimes ont atteint 18 millions) et les cadavres allemands qui sont entassĂ©s en tas ont leurs uniformes imbibĂ©s de sang enlevĂ©s et balles. Ils sont mis en sacs, acheminĂ©s par train, lavĂ©s dans de grandes piscines, raccommodĂ©s par de vertueuses couturiĂšres et, une fois le long processus de recyclage terminĂ©, livrĂ©s aux nouveaux conscrits.

L’un d’eux est Paul BĂ€umer (un Felix Kammerer avec une tendance Ă  la surrĂ©action), qui « meurt d’envie » d’aller en premiĂšre ligne. MalgrĂ© le fait qu’il n’a pas encore Ă©tĂ© convoquĂ©, il signe la documentation pertinente avant d’avoir l’autorisation de ses parents (il n’a pas encore 18 ans) car il ne veut pas ĂȘtre le seul Ă  rester dans la ville. Quand il se rend Ă  la visite mĂ©dicale, on lui donne un de ces uniformes, dont on a oubliĂ© de retirer le nom du soldat qui le portait. « Ce doit ĂȘtre quelqu’un d’autre », dit l’innocent Paul. « C’était sĂ»rement trop petit pour lui », rĂ©pond un officier cynique, en arrachant l’étiquette et en redonnant la tenue au jeune homme. La machine de guerre inhumaine dans toute sa dimension maudite et dĂ©chirante.

Dans les deux prochaines heures de Pas de nouvelles au front Nous verrons l’horreur de cette guerre de mĂȘlĂ©e du point de vue de Paul, qui passera de ce patriotisme initial dĂ©bordant Ă  subir l’apathie croissante de ses supĂ©rieurs, qui les voient comme de la chair Ă  canon, un simple engrenage, une partie du sacrifice que il y a Ă  faire dans un but supĂ©rieur.

Les scĂšnes de guerre des masses dans les tranchĂ©es sont trĂšs bien filmĂ©es avec pas mal de plans sĂ©quences (mĂȘme rien qui n’ait Ă©tĂ© vu dans 1917de Sam Mendes; Sauver le soldat Ryande Steven Spielberg; NĂ© pour tuer, de Stanley Kubrick ; La fine ligne rougede Terrence Malick; ou dans le documentaire Ils ne vieilliront pasde Peter Jackson), mais toute l’intrigue politique (l’action saute alors de 18 mois et se dĂ©roule dans les derniers jours de l’affrontement avec les troupes allemandes dĂ©jĂ  dĂ©cimĂ©es), qui comprend les nĂ©gociations d’armistice avec les Français, est plutĂŽt sommaire (le l’utilisation permanente d’accords de musique Ă©lectronique est aussi un peu forcĂ©e).

Il ne fait jamais de mal de revenir aux classiques (de la littĂ©rature et du cinĂ©ma, en l’occurrence) lorsqu’il s’agit de renforcer le message anti-guerre, en profitant des ressources spectaculaires dont disposent les films contemporains et, en ce sens, cette Pas de nouvelles au front Le modĂšle 2022 rĂ©pond Ă  son objectif « d’épopĂ©e Ă  message », mais en mĂȘme temps il y a quelque chose de rĂ©pĂ©titif et d’ancien dans le pari. La dĂ©cision de revenir sur ces champs de bataille dĂ©pendra donc de l’intĂ©rĂȘt plus ou moins grand que le spectateur aura par avance pour les films de guerre.


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SOURCE : Reviews News

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