✔️ 2022-04-20 17:40:07 – Paris/France.
anatomie d’un scandale Elle fait partie de ces séries qui trichent. Cette « anglicité », son apparence de solide thriller politique venu de Grande-Bretagne elle-même, est davantage due à son statut de mélodrame tabloïd jaune qu’au portrait élaboré d’une conspiration tordue du pouvoir.
L’intrigue suit les traces de Sophia (Sienne Miller), une aristocrate londonienne dont le monde change radicalement lorsque son mari, le ministre James Whitehouse (Ami Rupert) est accusé d’avoir violé une collaboratrice. Au même moment nous rencontrons l’avocate Kate Woodcroft (Michelle Dockery), la procureure chargée de traiter l’affaire, qui à tout moment semble en savoir plus qu’elle ne le devrait.
La série de David E. Kelley et Melissa James Gibson, même si elle garde formellement son sang-froid grâce à une mise en scène élégante (mais avec quelques solutions délicates) et, surtout, un trio d’acteurs efficace comme Michelle Dockery, Sienna Miller et Rupert Friend , finit par être la fiction typique qui cède à l’idéologie dominante en évitant son propre et intéressant point de départ, celui de la violence sexuelle.
Il y a d’innombrables moments qui démontrent comment, à partir d’une intrigue radicale plus ou moins à mi-chemin de la série, nous nous retrouvons devant un énième produit Netflix intéressé à monétiser, plutôt qu’à vraiment enquêter, la complexité et la difficulté des jeux de pouvoir ou des relations entre hommes et femmes. La fin de l’histoire, en ce sens, est truquée et manipulatrice, vendant un crime comme rédemption, la vengeance comme libération. Une série sans substance pour des temps sans substance.
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anatomie d’un scandale est bien défendu par ses acteurs, raides mais valides (Dockery est devant, comme prévu) et a même quelques affrontements et discours qui rappellent que derrière l’invention se cache David E. Kelley, créateur de Ally Mc Beal Oui Juridique de Boston (et scénariste de Loi de Los Angeles), comme celle qui oppose deux des protagonistes du procès. Son premier tiers fonctionne un peu comme un thriller fantaisiste, un peu comme un pétard, avec des notes appropriées de drame politique pour élever un digne feuilleton sur les riches qui, vous le savez, pleurent aussi. Jusqu’ici tout va bien.
Cependant, les fétiches d’un produit idéologiquement à la mode font rapidement leur apparition grâce à quelques rebondissements intenables et manipulateurs. Puis on se rend compte que le curieux jeu de points de vue et de souvenirs avec lequel joue la série est filfa, que tout est une machination forcée pour délivrer un message à peine conciliant et définitivement « réveillé » sur ce qu’on a fini par appeler « l’homme blanc privilégié ». . Au final, il ne reste que l’élégante présence de Sienna Miller et une mise en scène qui se veut choquante (ce clip viral du protagoniste réagissant à la plainte pour viol… volant dans les airs !) mais qui s’avère plutôt inutile.
SOURCE : Reviews News
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