đż 2022-03-17 14:00:25 â Paris/France.
Netflix sait bien que le grand atout de ses productions est souvent dans son ambiance. Ils ne peuvent pas rivaliser avec la finition technique dâun blockbuster pour le grand Ă©cran, mais ils sont devenus des experts dans la maximisation des ingrĂ©dients dont ils savent quâils ont du potentiel. Câest peut-ĂȘtre le charisme et le bon travail dâun casting digne de plus grands films, comme « Red Alert » ou « The Adam Project ».
Mais ça peut aussi ĂȘtre lâambiance : des scĂ©narios ou des points dâintrigue limitĂ©s mais suggestifs qui racontent Ă eux seuls des histoires sont aussi un atout important pour rendre un film mĂ©morable, et « Black Crab » â dont Netflix fait la premiĂšre ce vendredi â sait lâexploiter. Il le fait dans un environnement apocalyptique mais sans Ă©lĂ©ments de science-fiction, dans une rĂ©gion des pays nordiques parfaitement possible aujourdâhui, sauf parce quâelle est en proie Ă une guerre.
Peu de dĂ©tails sont donnĂ©s sur cette guerre, sinon pratiquement aucun, au-delĂ du fait quâelle dure depuis des annĂ©es et que les morts se comptent par milliers. Les cĂŽtĂ©s opposĂ©s ne sont pas dĂ©finis, car on se concentre, comme dans un film de guerre commando, sur une mission bien prĂ©cise: Lâune des Ă©quipes est au bord de la dĂ©faite, mais a un dernier espoir. Une arme secrĂšte qui doit ĂȘtre transportĂ©e en profitant du fait que ce qui est habituellement une mer est maintenant gelĂ©e et peut ĂȘtre traversĂ©e avec des patins.
Une mission suicide Ă laquelle elle fera participer, sans savoir exactement ce quâelle transporte, un soldat (Noomi Rapace) qui a perdu sa fille au dĂ©but du conflit. EspĂ©rant la retrouver, elle accepte la mission avec un groupe de compagnons dont elle ne sait presque rien et parmi lesquels il pourrait y avoir un traĂźtre.
guerres en dessous de zéro
âBlack Crabâ est une production suĂ©doise qui sait presser les scĂ©narios fantomatiques entre lesquels se dĂ©roule pratiquement toute lâaction. Les soldats voyagent de nuit et derriĂšre la ligne de mire, avec laquelle le nouveau venu Adam Berg (qui avait auparavant rĂ©alisĂ© la sĂ©rie hautement inclassable pour Prime âStories from the loopâ) en profite pour lancer des images empreintes de mystĂšre et de solitude.
En fait, Berg offre au spectateur de magnifiques plans larges des plaines glacĂ©es Ă©crasantes qui Ă©taient autrefois la surface dâun ocĂ©an, renforçant ainsi lâabstraction des nombreuses sĂ©quences de tension et dâaction. Glace cassante, poursuites, fusillades, embuscades : le voyage est semĂ© dâembĂ»ches et Berg utilise un Ćil attentif pour le potentiel esthĂ©tique de la dangereuse zone glacĂ©e oĂč se dĂ©roule « Black Crab ».
Il est Ă©galement intĂ©ressant dans âBlack Crabâ, notamment dans ses mesures dâouverture, de voir Ă quel point les images terribles de ces guerres dĂ©personnalisĂ©es rĂ©sonnent, entre des villes presque en ruines Ă cause dâarmes de plus en plus puissantes. Les mentions de rĂ©fugiĂ©s, les interventions dĂ©sespĂ©rĂ©es de civils ou le rĂŽle gĂ©nocidaire des militaires sont notĂ©s entre les lignes dâun film qui il est bon de ne pas signifier les cĂŽtĂ©s, mais de prĂ©ciser qui a toujours le cĂŽtĂ© perdant.
Peut-ĂȘtre que le gros problĂšme de âBlack crabâ est une derniĂšre section qui enlĂšve en partie le superbe travail de mise en scĂšne et de tension quâil dĂ©veloppe Ă ses dĂ©buts, et oĂč il dĂ©truit une partie de la personnalitĂ© quâil a donnĂ©e Ă ses protagonistes. Mais câest un moindre mal : lâexcellent travail de Rapace et la reprĂ©sentation suffocante dâun conflit entre lâabstrait et le reconnaissable font de « Black Crab » lâun des meilleurs films post-apocalyptiques de Netflix depuis « Blind ».
SOURCE : Reviews News
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