🎶 2022-03-23 04:39:16 – Paris/France.
Cette semaine, nous disons adieu Ă un ami.
Il n’est pas déraisonnable d’appeler Elton John, qui a apporté sa tournée Farewell Yellow Brick Road au Xcel Energy Center mardi, un ami même si nous ne le connaissons pas personnellement. Ou faisons-nous?
Avant qu’Al Gore n’invente Internet et qu’un avocat éhonté ne crée TMZ, il existait des magazines comme People pour nourrir notre curiosité sur les célébrités. En 1976, on apprenait dans Rolling Stone qu’Elton était bisexuel. En bref, Elton était ouvert, ce qui était rare pour une rock star à une époque où le mystère et la mystique comptaient. Et, en 2019, il s’est ouvert comme un volcan en éruption dans son autobiographie bavarde de 350 pages « Moi » et le biopic révélateur « Rocketman », dont il était le producteur exécutif.
Au fil des ans, le pianiste chanteur, avec le parolier Bernie Taupin, nous a offert une bande originale pour toutes les occasions, y compris les mariages (« Your Song », « Can You Feel the Love Tonight »), les funérailles (« Candle in the Wind »,  » Circle of Life ») et des soirées (« Crocodile Rock », « The Bitch Is Back », « Saturday Night’s Alright (For Fighting) », et al). Il nous a donné des airs pour gérer la tristesse (« Sad Songs », « I Guess That’s Why They Call It the Blues »), la libération (« Philadelphia Freedom »), le pardon (« Sorry Seems to be the Hardest Word »), l’espoir ( « Quelqu’un m’a sauvé la vie ce soir »), détermination (« Je suis toujours debout ») et amitié (« C’est à ça que servent les amis »).
Dans le secteur de la musique, le Rock & Roll Hall of Famer a établi de nouvelles normes pour le jeu du piano ainsi que l’indignation, l’excès et la folie. Dans les années 1970, il était le showman ultime du rock, bien qu’il ait fini par s’adoucir dans la médiocrité d’âge moyen et intermédiaire. Il a été remarquablement caméléon, jouant de tout, du baroque et des ballades au blues et au reggae. Il s’est même étendu au cinéma et aux comédies musicales de Broadway.
De par sa façon de vivre, Elton nous a donné des leçons sur la tolérance, la sobriété, la dépression, la détermination, le pardon, la compassion, la charité, les bourses et la recherche médicale, sans parler des lunettes, du remplacement capillaire et du shopping.
Ce sont les choses auxquelles j’ai pensé mardi en faisant l’expérience de Sir Elton une dernière fois. Je me suis souvenu de le sauter au Guthrie Theatre en 1970 pour pouvoir regarder un match des Vikings à la place; ces performances magnifiquement exagérées à Saint-Paul ; une conversation dans les coulisses après sa merveilleuse exposition solo à Northrop ; assis derrière Sammy Hagar la nuit 2 de la première résidence d’Elton à Las Vegas; voir l’icône gay construire un pont avec le rappeur prétendument homophobe Eminem en duo sur les Grammys ; vivre ses performances intimes et sincères au gala de la Starkey Hearing Foundation à St. Paul, et voir le Rocket Man s’asseoir avec Prince à Vegas pour « The Long and Winding Road ».
Ce fut une longue et sinueuse route de briques jaunes pour Sir Elton Hercules John, né Reginald Kenneth Dwight il y a 75 ans cette semaine à Londres.
Quand on se retrouve avec de vieux amis, on passe beaucoup de temps à revisiter le passé, comme Elton l’a fait mardi au X (il revient mercredi). Il a dit qu’il n’oublierait jamais de jouer au Guthrie le 29 novembre 1970, et il a dédié « Don’t Let the Sun Go Down on Me » au fondateur de Starkey, Bill Austin.
En 140 minutes, le pianiste a livré 19 morceaux des années 1970, de loin sa décennie la plus spectaculaire, et deux sélections du milieu des années 80. Étonnamment, tout comme il l’a fait en 2019 au Target Center, il a évité ses succès Disney, notamment « Circle of Life » et « Can You Feel the Love Tonight » de « The Lion King » qui l’ont présenté à de nouvelles générations de fans.
Vêtu d’une veste à sequins avec pans, d’une chemise à volants (pas de cravate !) et, bien sûr, de lunettes roses avec strass, Elton semblait rafraîchi, plus exubérant et de meilleure voix et de meilleure humeur qu’en 2019. Certes, il a régulièrement agressé après les chansons parce que c’est son approche peu énergivore de la mise en scène.
Soutenu par un groupe de premier ordre composé de six musiciens à lunettes, Elton ne l’a pas appelé, comme cela a été le cas ces dernières années, en particulier lors de ses tournées conjointes avec Billy Joel. Il n’est pas devenu particulièrement aventureux au piano, bien qu’il ait offert à 15 000 fans des passages jazzy lors de l’ouverture de « Bennie and the Jets » et des excursions furieuses dans un tonneau à la fin de « Levon » et « Take Me to the Pilot ».
Il a offert un nouveau numéro, le duo clubby « Cold Heart » de l’année dernière avec la sirène pop britannique Dua Lipa, qui est apparue par vidéo (tout comme il l’a fait lors de son concert à Minneapolis plus tôt ce mois-ci). Il est rassurant de savoir que, alors que Sir Elton dit adieu à la route en 2023 après plus de 300 émissions interrompues par la pandémie lors de cette dernière randonnée, il fait toujours de la musique, des souvenirs et de nouveaux amis.
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SOURCE : Reviews News
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